FNH N° 1030

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 8 JUILLET 2021

www.fnh.ma

◆ Des discussions sont en cours avec de nombreuses fédérations sectorielles pour accompagner la transition digitale des écosystèmes économiques du pays. ◆ Quatre chantiers majeurs, avec des actions concrètes, entamés par la Fédération des technologies d'information, de télécommunication et de l'offshoring (APEBI). ◆ Tour d’horizon avec Amine Zarouk, président de la Fédération. «Le code du commerce trop contraignant, voire obsolète pour la nouvelle économie» Secteur IT

Propos recueillis par Ibtissam Z.

Finances News Hebdo : Qu’est-ce qui freine aujourd’hui la transformation digitale des entreprises marocaines ? En tant que Fédération, quel dispositif avez-vous mis en place pour activer ce processus ? Amine Zarouk : Tout d’abord, j’aimerais rap- peler que le rapport de la CSMD est pour nous une réelle victoire. Une bataille importante, celle de positionner le digital au cœur du nou- veau modèle de développement. Nous avons toujours agi, en concert avec les acteurs du secteur et les autorités, pour boos- ter la transformation digitale du pays. La vision de l’APEBI est claire : asseoir la sou- veraineté digitale du Royaume et répondre, de manière pragmatique, aux défis de la transfor- mation digitale de l’administration et des entre- prises marocaines. Aussi, la transformation digitale du pays nécessite une mobilisation active, concertée et unifiée de l’ensemble des forces vives du Royaume. Il est inutile de rappeler que la transformation digitale est considérée comme un levier déter- minant pour la compétitivité des entreprises et leur pérennisation. Pour s’engager sur cette voie, il est essentiel de bien évaluer la maturité des consommateurs et étudier l’accessibilité de la technologie, notamment quand il s’agit des TPME. Deux facteurs de réussite sont essentiels à manœuvrer : la motivation des usagers et les moyens des producteurs tech- nologiques. La pandémie est venue accélérer le processus de prise de conscience de la part des usagers. Compétitivité, accès à de nouveaux marchés, continuité opérationnelle sont autant d’avan- tages que le tissu économique marocain a expérimentés.

Le rapport de la CSMD est pour nous une réelle victoire, une bataille importante, celle de posi-

tionner le digital au

Cela dit, cette prise de conscience est confron- tée à une diminution des capacités d’investis- sement. C’est là où le rôle des pouvoirs publics est déterminant : accorder des subventions directes aux projets de transformation digi- tale pour les TPME et investir massivement dans l’écosystème digital marocain, afin de créer une offre digitale locale accessible. Deux grandes mesures qui peuvent générer un effet de ruissellement remarquable. F.N.H. : Quels sont les principaux leviers à activer pour faire du Maroc une start-up nation ? A. Z. : Encore une fois, c’est la confiance. Les

chefs d’entreprise sont voués à faire confiance aux start-up locales. De plus en plus d’entre- preneurs marocains réussissent des levées de fonds à l’international. Le terrain devrait être plus fertile au Maroc. Cela dit, il est essentiel de transformer le paradigme SII marocain. Il est préférable de miser sur 10 projets start-up que sur un gros projet SII très couteux. Mais il faut accepter l’échec, au même titre que les succès sont souvent très juteux et efficients. C’est une approche très anglo-saxonne. Le code du commerce au Maroc est trop contraignant, voire obsolète pour la nouvelle économie : impossible de rémunérer avec des stock-options par exemple, les faillites sont

cœur du nou- veau modèle de développe- ment.

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