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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 8 JUILLET 2021
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Location de voitures
◆ La plupart des entreprises sont encore en difficulté. ◆ Les professionnels font face à un manque de visibilité. Toujours sinistré, le secteur «classé à risque»
sur le marché.
Sous l’effet de la crise, des milliers de véhicules ont été écoulés sur le marché de l’occasion, soit suite à des saisies-arrêts par les banques ou par des ventes directes par les opérateurs pour réduire leur flotte et maîtriser les dépenses. La baisse de la flotte a eu un effet direct sur l’offre. Plusieurs voyageurs ont été surpris par l’inexistence de véhicules en quantité suffi- sante dans les points d’ac- cès au Royaume, notamment les aéroports et les ports. «Auparavant, je n’avais aucune difficulté pour louer une voiture à l’aéroport MohammedVdeCasablanca. Cette année, je n’avais pas cette possibilité. Pour la pre- mière fois, j’étais contraint de prendre un taxi pour retrou- ver mes proches. On m’a expliqué que face à l’indis- ponibilité des véhicules, les loueurs étaient dans l’inca- pacité de répondre à toutes les demandes» , témoigne Hassan Azerghi, un MRE résidant en France. Il a aussi souligné qu’il a remarqué une prolifération des loueurs informels qui font une concurrence déloyale aux entreprises structurées. «Ces loueurs impactent sérieusement notre sec- teur qui est déjà au bord du gouffre. Il faut que les autori- tés interviennent pour mettre de l’ordre. Un risque de sécu- rité et même d’arnaque pour les usagers a été observé», commente Alami. ◆
« La reprise touristique n’est que partielle; le nombre de MRE et des voyageurs étrangers sera limité à cause des contraintes sur les dépla- cements et la hausse des coûts. A partir du 15 juillet et à l’approche de l’Aïd Al-Adha, il faut s’attendre à une certaine influence, mais qui sera insuffisante pour renverser la tendance» , affirme Alami. En effet, les loueurs doivent faire face à des probléma- tiques majeures. Ceux qui ont résisté à la crise sont actuel- lement dans la logique de survie pour assurer la conti- nuité de leurs activités. Plus le secteur touristique tourne au ralenti, plus ils trouveront des difficultés pour réussir le redémarrage. «Notre secteur est passé par des moments difficiles et il est toujours dans une situa- tion inconfortable. Des cen- taines d’entreprises ont mis la clé sous le paillasson et plusieurs professionnels sont dans un état vulnérable. Le secteur est classé à risque par les organismes de finan- cement, qui sont devenus très réticents pour accor- der des crédits» , témoigne Mostafa Saidi, responsable d’une agence de location de voitures à Casablanca. Regroupant plus de 10.000 entreprises déclarées en plus des loueurs informels, le sec- teur recense une flotte de près de 140.000 véhicules.
L’offre de voi- tures de loca- tion dépasse la
demande. Quelques perturbations sont constatées dans les points d’accès du Royaume notam- ment les aéroports.
flotte, mais les véhicules dis- ponibles peuvent répondre à toutes les demandes. Le niveau d’activité est infé- rieur de 25% si l’on compare avec 2019 ou 2018, et plu- sieurs confrères ont bradé les prix pour faire face à la concurrence et assurer des recettes pour maintenir le minimum vital» , souligne Mohamed Alami, président de l’Association des loueurs de voitures sans chauffeur au Maroc (Alascam). Avec la levée partielle des restrictions, la reprise des activités touristiques en cette période estivale mar- quée par le retour des MRE et des actions en faveur du tourisme interne, les profes- sionnels du secteur espèrent une bouffée d’oxygène pour pouvoir entamer la relance tant escomptée. Mais le secteur est confronté à des contraintes de taille qui devraient être répercutées
Par C. Jaidani
L’ activité de la location de voitures est parmi les sec- teurs les plus affectés par la crise sani- taire. Fortement dépendante du tourisme, cette branche était quasiment à l’arrêt, sur- tout dans les destinations phares du pays à l’image de Marrakech, Agadir, Tanger, Fès et Meknès. Sous l’effet de l’endettement et de la perte de recettes, de nom- breux opérateurs ont déclaré faillite. Ceux qui avaient une assise financière plus solide ont été contraints de réduire leur flotte pour pouvoir cou- vrir les charges, dans l’at- tente de jours meilleurs. «Les informations véhiculant une indisponibilité de l’offre des véhicules sont infondées. Certes, il y a une baisse de la
Plus le sec- teur touris- tique tourne au ralenti, plus les loueurs de voitures trou- veront des difficultés à réussir le redémarrage.
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