FNH N° 1030

F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 8 JUILLET 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Aïd Al-Adha

La spéculation et les incertitudes génèrent une flambée des prix

◆ La hausse est comprise entre 10 à 20% par rapport à la normale. ◆ Les éleveurs tablent sur le retour des MRE et les cérémonies festives.

soit annulé à la dernière minute ou que des restrictions sanitaires viennent perturber le déplace- ment des personnes, plusieurs exploitants n’ont pas jugé oppor- tun d’investir pour cette occa- sion. D’autres ont préféré réduire le bétail destiné à l’engraisse- ment. «Tous les moutons que je préparais pour Aïd-Adha, je les vendais ici, à la ferme. Au fil des années, j’ai fidélisé beaucoup de clients. Je n’avais aucun souci pour écouler tout le bétail, vu la qualité des produits et les prix compétitifs. A cause des restric- tions sanitaires, l’année dernière j’avais un important stock d’in- vendus et j’ai dû supporter des charges supplémentaires pour l’entretenir pendant des mois. Comme la saison était marquée par la sécheresse, l’alimentation de bétail s’est inscrite en forte hausse» , affirme Lakbir Ould Hlima, éleveur de la région des Mdakra. ◆

«Nous sommes des marchands de bétail. Nous avons acheté les bêtes à un prix élevé et nous sommes contraints, à notre tour, de le répercuter sur les consom-

mateurs pour assurer nos marges. Auparavant, le prix du Sardi oscillait entre 45 et 50 DH/kilo et celui du Bergui entre 40 à 45 DH/ kilo. Actuellement, le pre- mier est proposé à 55 DH/ kilo et le second à 45 DH/ kilo. Les prochains jours

Craignant une annula- tion de l’Aïd Al-Adha, plusieurs exploitants ont réduit le bétail destiné à l’engraisse- ment.

seront déterminants et le risque d’accentuation de la flambée des prix n’est plus à écarter», sou- ligne Abderrahim Boujmala, mar- chand de bétail près des anciens abattoirs de Casablanca. Derrière cette hausse des prix, plusieurs facteurs sont à rele- ver. Comme nous l’avons expli- qué dans une précédente édi- tion, les éleveurs étaient il y a quelques mois dans l’expecta- tive. Craignant que Aïd Al-Adha

risque majeur pour les consom- mateurs. «Habituellement, une à trois semaines avant Aïd Al-Adha, les prix s’inscrivent à la hausse. Mais ils devraient s’aligner en fin de compte sur les tendances du marché. Ils sont sous l’effet des spéculateurs et autres négo- ciants qui cherchent à profiter de l’occasion et augmenter leur profit. Ils tablent beaucoup sur l’arrivée des MRE et la reprise des cérémonies festives. Pour leur part, les exploitants n’ont aucun intérêt à garder leur trou- peau; ils doivent le liquider pour ne pas supporter des charges supplémentaires», souligne Mohamed Maskini, marchand de bétail dans la région de Chaouia. Dans la périphérie de Casablanca, une tournée dans les souks hebdomadaires ou dans les autres sites connus historiquement comme lieux de vente des moutons montre que la hausse des prix est effective, variant entre 10 et 20%.

Par C. Jaidani

D ans deux semaines, les Marocains vont célébrer Aïd Al-Adha. Outre sa connotation religieuse, ce rituel revêt un aspect social très impor- tant dans le Royaume, ce qui fait qu’il est incontournable pour la quasi-totalité des familles. Cette année, il est marqué par une flambée record des prix. En dépit des assurances du dépar- tement de tutelle quant à la dis- ponibilité des bêtes destinées à l’immolation, les prix exigés par les éleveurs sont plus chers que la normale. Le ministère de l’Agriculture a annoncé que 8 millions de têtes d’ovins et de caprins ont été identifiées, soit une offre large- ment supérieure à la demande, laquelle tourne autour de 6 mil- lions de têtes. Selon l’ONSSA, l’état sanitaire du cheptel est favorable et ne présente aucun

Les exploi- tants n’ont

aucun intérêt à garder leur troupeau. Ils doivent le liquider pour ne pas suppor- ter des charges supplémen- taires.

Avec la multiplication des moyens de communication, les éleveurs et les négociants de bétail sont au courant des tendances du marché dans leurs régions et dans les autres régions duRoyaume. Des groupes se créent sur les réseaux sociaux en vue de partager des informations sur l’offre et la demande et les fourchettes des prix. Ils s’alignent le plus souvent sur le prix leplus élevé. Possédant leurspropresmoyensde trans- port, certains marchands se dirigent vers les régions où la demande est plus élevée et les prix plus intéressants. A tra- vers cette stratégie, ils maintiennent les prix élevés le plus longtemps possible. Impact desmoyens de communication

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