18
BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
LUNDI 28 DÉCEMBRE 2020
www.fnh.ma
tures numériques, etc. A ce titre, le dispositif des PPP permettra aux secteurs non marchands de développer et de moderniser des infrastructures essentielles (notamment dans les secteurs de l’éducation et de la culture), tout en étalant le financement de l’autorité publique sur une longue période. Toutefois, une réelle réflexion devra être menée pour proposer à l’investisseur privé des mon- tages bancables et rentables. F.N.H. : Enfin, parlez-nous du Track record de BMCE Capital Conseil en la matière et de vos ambitions futures sur les PPP ? A. S. : BMCE Capital Conseil intervient depuis plus de 15 ans dans la structuration et la mise en œuvre de projets PPP au Maroc et en Afrique subsaharienne en conseillant aussi bien les entités publiques ou parapubliques que les opé- rateurs privés. Dans le domaine portuaire, nous avons conseillé de nombreux opérateurs portuaires pour les concessions des terminaux à conteneurs du port de Tanger Med (HPH, NYK Line, Evergreen, etc.). Dans le domaine des infrastructures éner- gétiques, nous avons conseillé l’ONEE dans le cadre du projet de la centrale électrique de Jorf Lasfar (unités 5&6), et plus récemment dans le cadre de l’extension du contrat de PPA des uni- tés 1-4 de la même centrale électrique. Dans le domaine de l’éclairage public, nous avons conseillé avec succès le groupement Citelum (filiale du groupe EDF) et Nabilum dans le cadre de la mise en place d’une Société de déve- loppement local (SDL) pour la gestion et l’exploi- tation de l’éclairage public de la ville de Fès. Nous sommes également intervenus pour le compte de la wilaya d’Agadir pour la gestion déléguée du transport urbain par autobus ainsi que dans certains projets de gestion de déchets. Nous avons ainsi acquis une expérience pro- bante dans le domaine des PPP, et ce dans différents secteurs d’activités et pour différents clients, publics et privés, nationaux et internatio- naux, qui nous permettent aujourd’hui de nous positionner sur les futurs projets PPP au Maroc et à l’international. Nous sommes convaincus du fort potentiel de ce créneau au cours des prochaines années et nous ambitionnons de maintenir notre position de banque d’affaires leader sur ce segment stratégique d’activité. D’abord, en accompagnant la stratégie natio- nale de relance économique du pays, ensuite en exportant notre expertise, notamment en Afrique subsaharienne (via notre banque d’af- faires panafricaine BoA Capital) où les besoins en infrastructures et en projets PPP sont égale- ment extrêmement importants. ◆
BMCE Capital Conseil a notamment conseillé l’ONEE dans le cadre du projet de la centrale électrique de Jorf Lasfar (unités 5&6).
..../....
F.N.H. : Quels sont à votre avis les risques liés à ce type de solutions pour les différentes parties prenantes ? A. S. : Les PPP constituent certes un outil de développement intéressant pour le Royaume du Maroc, mais il est important de noter qu’il ne constitue pas la «solution miracle» à tous les projets. Il est primordial que les projets devant être réalisés sous forme de PPP répondent à un certain nombre de critères d’éligibilité (taille du projet, évaluation préalable, etc.). La réussite ou l’échec d’un projet PPP trouve son origine quasi exclusivement dans la phase de préparation en amont et dans la structuration technico-juridico-financière adoptée. Ainsi, il est important d’accorder une attention particulière notamment aux risques suivants dans la phase de préparation et de structuration : • Partage des risques entre opérateurs privés et entité publique; • Eléments de confort/garanties apportés par l’autorité publique; • Critères de bancabilité du projet; • Retour sur investissement accordé aux opéra- teurs privés; • Suivi et contrôle des objectifs de performance fixés dans le contrat. Ainsi, une mauvaise structuration du projet PPP peut entraîner un échec total et occasionner ainsi une perte de temps (temps de préparation, mise en œuvre, etc.), de fonds (fonds propres injectés, quid du paiement des différentes dettes, etc.) et un risque réputationnel important (risque de mécontentement des citoyens qui
ne bénéficient plus du service, risque d’image pour l’opérateur privé, etc.). Il est ainsi primor- dial de s’entourer des bons conseils (Banques d’affaires, cabinet d’avocat, experts techniques, etc.) pour optimiser les chances de succès des projets PPP. F.N.H. : Certains secteurs et établisse- ments publics ont développé une véri- table expertise dans l'utilisation des PPP, quand d'autres ne semblent pas encore les privilégier (les secteurs sociaux par exemple). Est-ce un frein culturel ou est-ce lié au couple ren- dement/risque peu intéressant de ces projets ? A. S. : Conscient de la place importante qu’oc- cupent les infrastructures, le Maroc a mis en place une stratégie ambitieuse visant à les développer à travers de grands chantiers dans le secteur de l’énergie (centrale solaire Noor de Ouarzazate, projet éolien de Tarfaya, centrale thermique de Safi, etc.), du transport (Port de Tanger Med I et II, etc.) et des services à la col- lectivité (gestion des déchets, etc.). Les contrats de PPP au Maroc portent aujourd’hui essentiellement sur les secteurs marchands, compte tenu de leur forte contribu- tion au tissu économique national. Bien que le recours aux PPP soit toujours nécessaire dans le secteur marchand, l’enjeu se situe désormais dans l’élargissement de cette formule aux ser- vices publics non marchands : écoles, hôpitaux, théâtres, éclairage public, parkings, infrastruc-
Made with FlippingBook flipbook maker