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LUNDI 28 DÉCEMBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Situation épidémiologique

◆ Le nombre de tests a drastiquement baissé. ◆ Les chiffres actuels semblent biaisés et ne donnent pas une lecture fidèle de la situation épidémiologique. ◆ Par principe de précaution, le gouvernement durcit les restrictions. ◆ Le Maroc reste toujours scotché dans les starting-blocks, alors que plusieurs pays ont démarré leur campagne de vaccination. Les chiffres trompeurs du coronavirus L es autorités continuent de serrer la vis. Depuis le 23 décembre à 21H, de nouvelles dispositions sont entrées en vigueur Par D. William & A. Hlimi

Si les tests étaient pris en charge à 100% par les organismes sociaux, on pourrait faci- lement dou- bler notre capacité de

pour une durée de trois semaines. Ainsi, il a été décidé la fermeture des restaurants, commerces et grandes surfaces à 20h et l’instau- ration d’un couvre-feu nocturne à l'échelle nationale de 21h à 6h du matin, sauf cas exceptionnels. De même, les fêtes et rassem- blements publics ou privés sont interdits et, pour les villes de Casablanca, Marrakech, Agadir et Tanger, les restaurants sont fer- més pour trois semaines. Ces mesures viennent en sus de toutes les autres précédemment annoncées (www.laquotidienne. ma). Des mesures justifiées ? Les différentes régions et pro- vinces du Royaume vivent depuis plusieurs mois au rythme des restrictions, au nom de l’état d’urgence sanitaire. Entre les limitations des déplacements, le couvre-feu ou encore la réduction des horaires d’ouverture de cer- tains commerces…, les libertés individuelles en prennent un sacré coup. Si, au plus haut de la crise sani- taire, certaines mesures, comme le confinement strict, se justifiaient amplement, en est-il de même aujourd’hui ? Autrement dit, la situation épi-

dépistage, estime un biologiste.

démiologique actuelle au niveau national légitime-t-elle le durcis- sement des mesures restrictives ? Pas évident de répondre à cette interrogation. Rappelons-nous qu’alors que le Maroc était entiè- rement sous cloche, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, affirmait que trois conditions devaient être remplies pour amorcer le dé-confi- nement : la stabilité de la situation épidémiologique, la tendance à la baisse des nouveaux cas de contamination et l'inflexion de l'in- dicateur de propagation du virus (R0) sous la valeur 1. Ces trois conditions semblaient donc réunies, avec, au 3 juin, un R0 de 0,75 qui différait certes d’une région à l’autre, mais demeurait inférieur à 1 sur tout le territoire national. Un dé-confinement pro- gressif a dès lors été en-tamé dès le 10 juin. La détérioration de la situation épidémiologique qui

s’en est suivie, juste après l’Aid Al-Adha, avec notamment la mon- tée en flèche des cas de contami- nation et de décès, a contraint par la suite les autorités à multiplier les restrictions. Et ce, sur fond de hausse du taux de reproduc-tion, qui se situait entre 0,98 et 1,2 durant la période allant du 29 sep- tembre au 12 octobre, et à 1,22 le 8 novembre. Au 20 décembre, la courbe épidé- miologique hebdomadaire relative à la Covid-19 au Maroc a évolué en baisse de 12,2%. De même, le R0 s’est stabilisé à 0,93, selon le bilan bimensuel présenté par le chef de la division des maladies transmissibles à la direction de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Abdelkrim Meziane Belfkih. Dans l’absolu, les derniers chiffres semblent montrer que nous avons dépassé le pic de l’épidémie et

La réduction drastique des tests s’accompagne logiquement de la diminu- tion des cas de contamina- tion et des cas actifs, ces derniers étant chiffrés à 30.693 au 22 décembre.

que le durcissement des restric- tions porte ses fruits.

Chiffres biaisés Mais peut-on se fier aux statis- tiques rendues publiques ? Il est permis d’en douter parce qu’elles semblent, à bien des égards, forte- ment biaisées. Il s’avère, en effet, et sans que cela ne soit expliqué par les autorités, que le pied a été

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