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ECONOMIE
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LUNDI 28 DÉCEMBRE 2020
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Logement social Vers un changement de paradigme L e programme de soutien au logement social, qui a bénéficié d’une pro- longation pour l’année 2021, arrive à son terme. national, n’a pas abouti à cause du manque de données fiables» , souligne Driss Effina, économiste et expert en immobilier. Par C. Jaidani
◆ Le nouveau produit doit être en phase avec l’environnement socioéconomique des ménages marocains. ◆ Le département de tutelle a commandé une étude à la Banque mondiale pour lancer une nouvelle loi.
nombre de personnes par ménage se rétrécit. Les ménages sont constitués de plus en plus de divorcés, de veufs, de personnes cé-libataires qui n’ont pas besoin de logement à 50 m 2 . Il est donc nécessaire d’adapter le concept avec ce constat» , explique Effina. Selon l’expert, le département de tutelle a commandé une étude à la Banque mondiale afin de conce- voir une nouvelle loi sur le loge- ment social.
«Cette étude aurait dû l’être auprès des cabinets marocains et réalisée par des compétences locales qui connaissent parfaitement le mar- ché. D’ailleurs, la Banque mondiale va sous-traiter une bonne partie de cette étude auprès des cabinets marocains» , déplore Effina. Par ailleurs, il faut noter que les conclusions de cette étude seront les éléments de base pour lancer une nouvelle offre de logement social. ◆
Et de poursuivre que «l’approche basée sur le nombre de logements construits, privilégiée pour résor- ber le déficit en logements, est dépassée. Il est temps d’opter pour une nouvelle approche plus innovante». Si un nouveau concept doit être établi, il doit prendre en considé-ration la qualité. Des études ont montré qu’un acquéreur dépense en moyenne entre 30.000 et 100.000 DH sur son logement social pour le rendre habitable. Ce sont en quelque sorte des habitats semi-finis. La priorité doit être accordée à l’amélioration des services publics, des équipements de base et aussi des espaces verts. Il est recom- mandé aussi d’utiliser des maté- riaux écologiques assurant l‘effica- cité énergétique. Plusieurs promoteurs et opéra- teurs du marché de l’immobilier estiment que le segment du loge- ment social doit prendre en consi- dération l’évolution de la famille marocaine, qui devient de plus en plus urbanisée. «La structure démographique au Maroc a beaucoup changé. Le
Il est donc temps de penser à un nouveau concept en phase avec l’environnement actuel du Maroc. La question interpelle la classe politique, le gouvernement et les opérateurs du secteur. En dépit de quelques lacunes, le système a permis à des milliers de Marocains d’accéder à l’habi- tat, tout en étant aussi un levier de développement pour le secteur avec des effets d’entraînement sur de multiples activités. En effet, depuis son entrée en vigueur, le programme a permis de réduire de 80% le déficit en loge- ments, passant de 200.000 seu- lement à 1,2 million d’unités. «Le marché est presque équilibré. Le partenariat public-privé a donné des résultats encourageants. C’est un mécanisme profitable. Mais il faut lancer une étude d’évalua- tion pour en tirer les conclusions. L’étude commandée par le minis- tère de l’Aménagement du terri- toire à la Banque mondiale et qui a été confiée à un cabinet inter-
La réglementation du secteur est un levier important pour hisser son niveau. Les textes de loi sur l’urbanisme n’ont pas beaucoup évolué. Certains datent des années 60 et sont en inadéquation avec l’environnement actuel. Il est nécessaire de lancer de nou- veaux schémas de développement et d’aménagement urbain (SDAU) ou documents d’urbanisme. Le duo urbanisme/habitat est intimement lié. La réforme des textes de loi permettra de lancer de nouvelles offres de logement social plus adaptées aux besoins des ménages marocains. Réforme des textes de loi
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