FNH 1004

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

LUNDI 28 DÉCEMBRE 2020

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Augmentation des salaires en 2021

◆ Il faudrait pratiquement trois années consécutives avec un taux de croissance de 4,1% du PIB pour que le niveau de l’activité économique corresponde à celui de 2019. Pourquoi les chances restent maigres dans le privé L’ année 2020 marquée par la crise liée au coronavi- rus a été par- Par M. Diao

Mehdi Lahlou : «Seul l’Etat peut contraindre les entre- prises à augmenter le SMIG en 2021 pour booster

ticulièrement néfaste pour les revenus des ménages. D’ailleurs, le haut-commis- sariat au Plan (HCP) a fait état d’une baisse de moitié du revenu moyen des actifs occupés lors de la période de confinement en com- paraison avec la période d’avant-confinement. Par catégorie socioprofession- nelle, la baisse du revenu mensuel moyen a atteint 74% parmi les artisans et ouvriers qualifiés, 24% des cadres supérieurs et 70% parmi les indépen- dants ou employeurs et 44% des salariés. Les récentes perspectives de croissance relayées lors du dernier Conseil de la Banque centrale pour 2020 montrent que pour l’en- semble de l’année, l’éco- nomie nationale accuserait une contraction de 6,6%. Cette contreperformance économique découlerait du repli de 5,3% de la valeur ajoutée agricole et de 6,6% de celle non agri- cole. A ce titre, l’économiste et professeur Mehdi Lahlou met un bémol concernant

la demande intérieure».

les prévisions de Bank Al-Maghrib (BAM). «Les pronostics de la Banque centrale pour 2020 sont sujets à cau- tion. Je table au moins sur un taux de croissance de -13%, soit le double du chiffre annoncé par BAM» , prédit-il. Les différents chiffres rela- tifs au taux de croissance confortent un contexte peu propice à l’évolution des salaires et au recul du taux de chômage en 2020. D’ailleurs, celui-ci devrait progresser pour s’afficher à 12,7%. Autre élément factuel qui est une illustration de la conjoncture défa- vorable à la progression

des salaires, l’augmen- tation du SMIG de 10% sur deux ans, prévue par l’accord tripartite conclu en avril 2019, n’a pas été appliquée totalement. En vertu de l’accord précité, le SMIG a, certes, été revu à la hausse de 5% pour les secteurs concernés en juillet 2019. Toujours est- il que les employeurs ont fait fi de la revalorisation de la deuxième tranche de 5% du SMIG qui devait intervenir en juillet 2020. En raison de la crise, bon nombre de fédérations professionnelles ont appe- lé au report de l’augmen- tation du SMIG, car l’ur- gence serait de sauvegar- der les emplois. Au-delà

de ce rappel qui plante le décor, toute la question est de savoir si l’année 2021 sera plus favorable à la progression des salaires et à la création d’emplois. Sachant qu’en 2021, le Maroc devrait renouer avec la croissance, qui enregistrerait un rebond de 4,1%, d’après les pré- visions de la Banque cen- trale. Ces facteurs défavo- rables Le taux de croissance prévu par BAM est entouré de plusieurs incertitudes liées, entre autres, à l’évo- lution de la pandémie à l’échelle nationale et inter- nationale et son impact sur

l’activité économique du pays. «Il est important de garder à l’esprit qu’il faut trois années consécutives avec un taux de croissance de 4,1% du PIB pour que le niveau de l’activité éco- nomique corresponde à celui de 2019», soutient le professeur de l’Institut conclu en avril 2019, n’a pas été appliquée totalement. L’augmentation du SMIG de 10% sur deux ans, prévue par l’accord tripartite

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