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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
LUNDI 28 DÉCEMBRE 2020
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Comptes extérieurs
national de statistique et d’économie appliquée de Rabat (INSEA). En clair, Lahlou explique que les chances de voir les salaires et le SMIG augmentés sont maigres en 2021, puisque les stigmates de la crise sur le front économique ne pourraient pas dispa- raître avant fin 2023. «Seul l’Etat peut contraindre les entreprises à augmenter le SMIG en 2021 pour boos- ter la demande intérieure» , analyse-t-il. La lenteur observée au niveau de la reprise tant au niveau national qu’in- ternational et l’exacerba- tion de la concurrence au Maroc ainsi que sur les marchés internationaux sont des facteurs défavo- rables à l’accroissement des salaires du secteur privé, pourtant nécessaire pour la consolidation de l’épargne nationale et le raffermissement de la demande intérieure. Vers une baisse du RDB des ménages ? Le revenu disponible brut (RDB) des ménages s’est accru de 4% pour atteindre 743 milliards de DH en 2019. Le contexte pan- démique, dont les consé- quences risquent de per- durer pendant quelques années, aura certainement une incidence négative sur le RDB des ménages en 2020, voire au-delà. La contribution de la rémuné- ration des salariés au RDB des ménages en 2019 a été de 47,7%. Pour rap- pel, l’accroissement moins rapide des dépenses de consommation finale (+2,7%) que celui du reve- nu (+4%) a eu pour consé- quence la hausse du taux d’épargne des ménages qui a gagné 1,1 point en 2019 pour atteindre 12,4 %. ◆
Amélioration attendue en 2021 L’ année 2020 marquée par la crise liée au corona- virus et que Par M. Diao
◆ Le déficit du compte courant devrait passer de 4,2% du PIB en 2020 à 3,3% en 2021. ◆ Concernant les recettes voyages, BAM table sur 29 Mds de DH en 2020 et 49,9 Mds de DH en 2021.
Pour 2021, BAM prévoit un raffermis- sement des transferts des MRE à 70 Mds de DH.
tous les opérateurs écono- miques marocains veulent vite oublier, a été préjudi- ciable pour les comptes extérieurs. Pour preuve, il ressort des données à fin octobre 2020 une contrac- tion quasi généralisée des échanges de biens. Les exportations ont accusé une baisse de 10,1%. La même tendance baissière est observée au niveau des importations (-16,6%). Les recettes voyages, qui ont chuté de 60,3% à fin octobre 2020, ont contri- bué fortement au déficit du compte qui, au regard des prévisions de la Banque centrale, devrait se situer autour de 4,2% du PIB en 2020. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les transferts des MRE ont fait preuve de résilience avec une augmentation de 1,7% à fin octobre 2020. Les bons points pour 2021 La reprise des exporta- tions observée les derniers mois devrait se consolider. Celle-ci est portée par les ventes du secteur auto-
mobile suite à la montée en production annoncée par l’usine PSA basée à Kénitra. Ce qui est de bon augure pour les exporta- tions nationales en 2021. Au registre des recettes voyages, qui enregistre- ront une reprise graduelle, Bank Al-Maghrib (BAM) table sur 29 Mds de DH en 2020, 49,9 Mds de DH en 2021 et 72 Mds de DH en 2022. A l’évidence, ces prévisions tiennent compte de l’amélioration de la situation sanitaire à l’échelle nationale et in- ternationale. Et ce, en lien avec la mise sur le marché des vaccins anti-covid-19. Rappelons tout de même qu’en 2019, les recettes voyages ont culminé à 78,8 Mds de DH, s’approchant ainsi de la barre symbo- lique des 80 Mds de DH. Pour 2021, BAM prévoit un
raffermissement des trans- ferts des MRE à 70 Mds de DH (contre 65,8 Mds de DH en 2020). Il res- sort des différentes condi- tions décrites plus haut un allégement du déficit du compte courant à 3,3% du PIB en 2021 (contre 4,2% du PIB en 2020). Il convient également de préciser que le rythme des importations s’accé- lérera en 2021 à cause, entre autres, de la pro- gression des achats de biens d’équipement et l’alourdissement de la facture énergétique. La hausse des cours interna- tionaux du pétrole devrait se poursuivre en raison de l’augmentation de la demande mondiale. Pour rappel, le Brent a franchi en décembre 2020 le seuil des 50 dollars le baril pour la première fois depuis le
mois de mars 2020. Par ailleurs, les entrées d’IDE contribueront à la résorption du déficit du compte courant puisque, d’après BAM, celles-ci devraient reprendre leur dynamique pour atteindre un volume correspondant à 3,1% du PIB à partir de 2021 (contre un recul qui équivaut à 2,3% du PIB en 2020). En définitive, les avoirs officiels de réserve se situeraient à près de 322 Mds de DH à fin 2020 (7 mois d’importations) et évolueraient autour de ce niveau au cours des deux prochaines années. Ces prévisions de la Banque centrale tiennent compte notamment des émissions réalisées par le Trésor sur le marché international cette année et de celles prévues en 2021 et 2022. ◆
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