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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
LUNDI 28 DÉCEMBRE 2020
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Hausse du chômage
◆ Risque de voir émerger de plus en plus de salariés sans contrats de travail ou même sans acquis sociaux. ◆ Les difficultés financières des entreprises et le manque de visibilité favoriseraient l’appel aux travailleurs indépendants. Quel risque sur la qualité de l’emploi ? L’ économie mondiale vit actuellement sa pire récession et les gouvernements tentent tant bien Par B. Chaou
Il devient crucial de mener des politiques sociales adaptées afin d’atté- nuer de la recrudes-
que mal de réagir afin de limi- ter les coûts sociaux et écono- miques de la crise de l’emploi qui en découle. Au Maroc, les indicateurs du marché de tra- vail sont tous dans le rouge. Les récents chiffres publiés par le haut-commissariat au Plan (HCP) en attestent, avec une augmen- tation du nombre de sans-emploi de 368.000 personnes entre le troisième trimestre de 2019 et celui de 2020, pour un total qui passe de 1.114.000 à 1.492.000 chômeurs (+33%). De ce fait, le taux de chômage au Maroc est aujourd’hui aux alentours de 12,7%. Cette crise de l’emploi est clairement ressentie du côté des professionnels du marché de tra- vail. «Au début de la crise, nous ne l’avons pas sentie tout de suite parce qu’il y avait des aides. Mais dès que celles-ci ont étés retirées, les entreprises ont commencé à entamer des plans sociaux et des licenciements pour réduire les effectifs. Malheureusement, les chiffres du HCP sont là pour confirmer ce constat. Nous sen- tons aussi qu’il y a plus de can- didats dispo-nibles sur le mar- ché» , explique Naïm Bentaleb, co-fondateur et Directeur général d’Xpertize Africa, cabinet spécia- lisé en solutions RH. Il est incontestable que les mesures prises jusqu’ici par les autorités pour permettre aux entreprises de faire face à cette double crise économique et sani- taire n’ont pas pu préserver les emplois. Ce qui était prévisible,
cence du chômage
et favoriser la réinser- tion dans le marché de travail.
surtout dans des secteurs qui étaient complètement à l’arrêt, à l’image du tourisme.
trepreneurs et les freelances par exemple» . Justement, souffrant pour la majo- rité d’entre elles de crises de liqui- dités, et n’ayant aucune visibilité sur l’avenir économique, plusieurs entreprises préfèrent ne pas recruter et font appel à des ser- vices en freelance. Ce qui serait en faveur des travailleurs indépen- dants, mais détériorerait la qualité de l’emploi au Maroc. Il devient ainsi crucial de mener des politiques sociales adaptées afin d’atténuer la recrudescence du chômage, et d’aider les per- sonnes ayant perdu leur emploi à se réinsérer dans de bonnes conditions. Cette hausse du taux de chômage constitue pour le Royaume un test critique à affron- ter pour améliorer davantage la qualité de l’employabilité, qui pas- serait par un nouveau cadre juri- dique plus adapté au contexte actuel favorisant et encadrant de nouvelles pratiques comme le tra- vail partiel par exemple. A ce titre, pour relancer l’employa- bilité, Bentaleb estime qu’ «il fau-
drait trouver des moyens afin de relancer la commande pu-blique. Peut-être via de l’endettement qui ne servirait pas qu’à couvrir les dépenses d’Etat, mais qui favori- serait l’investissement public pour des projets à long terme et struc- turants». «Cela doit ensuite inciter l’Etat à faire appel à des entreprises nationales, surtout celles qui s’engageraient dans une optique de recrutement. Ce qui doit être basé sur la confiance vis-à-vis des entrepreneurs marocains et leurs capacités à mener à bien un projet. Ils sont aujourd’hui bien outillés pour cela et dis- posent des moyens nécessaires» , conclut-il. ◆ Plusieurs entreprises pré- fèrent ne pas recruter et font appel à des services en freelance.
Risque sur la qualité de travail
Les fortes vagues de licencie- ments qu’a connues le marché de l’emploi national, en plus de ses différents problèmes structuraux révélés par la crise ne sont pas de bon augure pour le futur de l’em- ployabilité au Maroc. Et ce, dans la mesure où les craintes aujourd’hui ne concernent pas uniquement la destruction des postes, mais aussi la qualité de travail. Autrement dit, on pourrait voir émerger de plus en plus de salariés sans contrat ou même sans acquis sociaux. «C’est quand même important de donner aux gens un contrat de travail, une couverture médicale et d’autres acquis sociaux. C’est aussi comme cela que l’on déve- loppe son entreprise… Mais effec- tivement, il y a un risque d’une certaine ubérisation du travail dans le sens où certaines entre- prises iraient plus vers les autoen-
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