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POLITIQUE
FINANCES NEWS HEBDO
LUNDI 28 DÉCEMBRE 2020
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tique étrangère, mais l’ex-président Mohamed Ould Abdelaziz a tout fait pour saboter le rapprochement entre le Maroc et ce pays. F.N.H. : Les derniers événe- ments d’El Guergarate laissent- ils planer un changement dans la position de la Mauritanie ? E. M. E. A. : Les responsables mauri- taniens pensaient que cette politique de neutralité pouvait servir leur pays mais, au contraire, elle ne lui a causé que des problèmes, notamment éco- nomiques, ce qui a été prouvé lors de la crise d’El Guergarate. Lors de cet événement, la Mauritanie n’a déployé son armée le long de ses frontières avec le Maroc qu’à la der- nière minute, quand elle a constaté que les choses ont complètement changé. Le polisario mobilise des personnes à partir du territoire mauritanien pour mener des opérations hostiles contre le Maroc. Une situation inacceptable, qui doit cesser définitivement. Mais il faut noter que d’autres facteurs expliquent la position de neutralité de la Mauritanie et qui risquent de perdu- rer un certain temps. Ce sont les liens familiaux ou tribaux qui existent entre certains responsables mauritaniens et ceux du polisario. F.N.H. : Le conflit fait-il partie des répercussions de la guerre froide ? E. M. E. A. : Au début des années 60, le Maroc soutenait beaucoup de mou- vements de libération, notamment en Afrique. A partir de 1964, le Royaume a commencé à se rapprocher de l’Oc- cident. La plupart des mouvements de libération dans le monde à cette époque étaient marxistes-léninistes. Le polisario était soutenu par l’Algérie et la Libye, qui étaient dans le giron du bloc de l’Est. Une bonne partie de l’armement du polisario était de fabri- cation soviétique, alors que le Maroc déployait un armement essentielle- ment américain ou français. Il faut rappeler que Youri Andropov, alors chef du KGB avant de devenir président de l’URSS, a préconisé à l’Algérie de créer au Sahara un foyer de tensions pour bousculer le Maroc et devenir une plateforme révolutionnaire pour lutter contre l’impérialisme de l’Occident. La chute de l’Union sovié- tique et les événements en Algérie au cours des années 90 vont marquer un
tournant dans le conflit. L’affaire du Sahara a toujours été influencée par les évènements au niveau régional et à l’international. F.N.H. : Comment la Libye est- elle devenue partie prenante dans le conflit en soutenant le polisario ? E. M. E. A. : Il y avait des étudiants sahraouis qui poursuivaient leurs études à l’université Mohammed V de
Rabat. Des membres de l’organisation secrète dans l’Union nationale des forces populaires (UNFP), qui entre- tenaient des liens avec la radio de la voix de libération à Tripoli, en Libye, ont facilité les relations entre El Ouali Mostafa Essaid et les responsables libyens. A partir de cette date, la Lybie a soutenu le mouvement séparatiste en l’approvisionnant massivement en armes. L’analyse d’un historien est différente de celle d’un journaliste.
L’historien analyse l’événement dans un contexte, alors que le journaliste relate l’information d’une façon isolée. L’historien a besoin de recul et de plusieurs documents pour pouvoir se prononcer, alors que le journaliste a besoin de célérité pour lancer les infor- mations. Certains documents, quand ils sont véhiculés par les journalistes, peuvent créer de la confusion, parfois une mauvaise interprétation ou encore créer des problèmes. ◆
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