Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 9 & 10 novembre 2023 - 8 DH - N° 1128
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Aide directe
Coopération Maroc – Afrique La façade atlantique, nouveau point de bascule
Un programme social révolutionnaire
P. 33
P. 26/27
Un pari sur l'avenir SALON DE L'ÉPARGNE
P. 3/ 10 à 25
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
Voyons voir : Détresse académique Ça se passe au Maroc
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> Bourse & Finances
Point Bourse Hebdo : Le marché manque de relais haussiers Banques marocaines : Rentabilité record, coût du risque élevé Projet de Loi Finances 2024 : Le soutien au pouvoir d’achat, cible des propositions d’amendement 6 8 9
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Editorial
Par Fatima Ouriaghli
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> Economie
MERCI !
Aide sociale directe : L’envers du décor d’un pro- gramme «révolutionnaire» Régionalisation avancée : La délégation de pouvoir économique, un axe important pour concrétiser ce projet Economie bleue : Le Maroc met les bouchées doubles
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L es 3 et 4 novembre 2023, Finances News Hebdo et Boursenews ont organisé la première édition du Salon de l'épargne à Casablanca. Cet événement, qui a réuni tout l’écosystème intervenant dans l’acte d’épargner au sein d’un même espace, a eu une portée double. D'une part, elle a contribué à promouvoir le marché des capitaux marocain. D'autre part, elle a eu une dimension pédagogique très pronon- cée, en permettant notamment de sensibiliser le grand public aux enjeux de l'épargne. Un public qui a eu l’opportunité d'en apprendre davantage sur les différents produits d’épargne dispo- nibles au Maroc, et qui a pu bénéficier des conseils d'experts qui ont brillamment expliqué les avantages et les risques inhérents à chaque type de placement. Un public qui a surtout pu mesurer les enjeux, pour ce Maroc
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> L'univers des TPME
Finéa : «Les TPME sont confrontées à divers défis significatifs dans leur quête de financement» 30
> Focus Agricole
Pommes de terre : Une filière pénalisée sur toute la chaîne de valeur 32
> Politique
Coopération Maroc – Afrique : La façade atlantique, nouveau point de bascule Entretien avec Amar Dib : Hamas – Israël, «Ce conflit peut conduire à un embrasement généralisé» 33 34 > Culture Patrimoine : Fenêtre sur le passé Abdelkader Lagtaâ : Portrait d'un cinéaste de la modernité 37 38 > High-tech 42 Création de contenus : Quand l'IA prend la plume
qui se modernise, de mobi- liser l’épargne à long terme, laquelle joue un rôle fonda- mental dans le financement du développement et de nombreux chantiers struc- turants. Que ce soit pour les infrastructures, l'édu- cation ou encore la santé, le Royaume a besoin d'une épargne stable et pérenne pour soutenir sa croissance économique. Le Salon de l'épargne a, de ce fait, consti-
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Le Royaume a besoin d'une épargne stable et pérenne pour sou- tenir sa croissance économique.
> Focus : Salon de l'épargne
Marché des capitaux : Comment capter l'épargne populaire Épargne longue durée : Un pilier économique qui perd en attractivité Epargne programmée : Une stratégie d’investissement à toute épreuve Investir en période d’instabilité économique : Les recommandations de Crédit du Maroc AtlantaSanad : Les clés pour choisir le bon contrat d'assurance-vie Stratégies patrimoniales : L'assurance-vie comme outil de diversification Investissement : «L’assurance-vie est un choix perti- nent pour la diversification du patrimoine» Retraite et fiscalité : RMA Assurance démystifie le concept Assurance- vie vs Retraite complémentaire : Deux pro- duits d'épargne avantageux BMCE Capital : Tout est fait pour optimiser l’accompa- gnement des épargnants individuels OPCVM : Un parfait outil pour canaliser l’épargne Marché financier : CFG Bank présente les darlings de la Bourse de Casablanca Valoris Group : Quelles perspectives pour le secteur immobilier ?
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tué un premier pas essentiel pour sensibiliser le grand public à l'importance de l'épargne à long terme comme moteur de déve- loppement économique. Pour autant, le succès de cette première édition va au-delà de la simple tenue de l'événement. Il réside dans la mobilisation des différents acteurs du marché. Les banques, les compagnies d'assurances, les sociétés de gestion d'OPCVM et les sociétés de Bourse ont montré leur engagement envers la promotion et la mobilisation de l'épargne. Elles ont partagé leur expérience et expertise, leurs produits et leurs services pour éduquer et accompagner les visiteurs dans leurs choix financiers. Les médias ont, eux aussi, accompagné avec professionnalisme cette manifestation, lui donnant un large écho. Alors, à tous ceux qui ont participé à ce Salon, Finances News Hebdo et Boursenews disent un grand «Merci». Merci de nous avoir accompagnés. Merci d’avoir cru en nous. Merci pour votre confiance. Votre mobilisation nous conforte dans l’idée de pérenniser ce Salon de l’épargne pour en faire un rendez-vous annuel. Tout en lui donnant, qualitativement et quantitativement, un cachet autrement plus important. u
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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
Ç A SE PASSE AU MAROC
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BEI : Financement de 500 M € pour le Fonds Mohammed VI pour l'Investissement
L e Fonds Mohammed VI pour l'Investissement (FM6I) et la Banque européenne d'investissement (BEI) ont signé une lettre de mandat portant sur une enveloppe de financement de 500 millions d'euros (M€) en faveur du Fonds. Signée en marge du Forum pour l'Investissement en Afrique (AIF - Africa Investment Forum) qui se tient à Marrakech, cette lettre de mandat ouvre la voie à un partenariat stratégique entre les deux institutions. Cette enveloppe serait en priorité allouée au finan-
cement des projets d'infrastructures, au déploiement d'instruments de financement innovants en faveur des entreprises marocaines, ainsi qu'au soutien de l'activité Fonds de Fonds dans le Private Equity et le Venture Capital, précise le Fonds. Elle pourrait égale- ment s'accompagner d'instruments de garantie et d'un appui en matière d'assistance technique, et ce à travers la mobilisation d'outils innovants en cours de structura- tion avec la Commission européenne. Ce financement viendrait s'ajouter aux ressources du Fonds constituées
actuellement de 15 milliards de dirhams issus de son capital initial et permettrait de renforcer davantage son action, et de remplir en partie son objectif en matière de levée de fonds en faisant levier sur ses fonds propres. Ce partenariat témoigne de la volonté forte de l'Europe à soutenir les initiatives du Fonds Mohammed VI pour l'investissement dans sa mission de promotion de l'investissement durable et de renforcement du secteur privé, en cohérence avec les objectifs du partenariat entre l'Union européenne et le Maroc. ■
Comatam S.A, filiale du groupe OCP, réalise une opéra- tion de consignation record L a Compagnie marocaine de transport et d’affrètements maritimes (Comatam), filiale de l’OCP, a procédé, le 24 octobre dernier, en sa qualité d’agent consignataire désigné, à la gestion des opérations d’accostage et de charge- ment du «Patricia Oldendroff». Il s’agit d’un navire vraquier de catégorie «Baby cape» ayant une capacité de 100.000 tonnes, avec une longueur de 255 m et une largeur de 46 m. Selon Comatam S.A, c'est le plus grand volume d’engrais chargé à ce jour sur un navire vraquier. En effet, ce chargement dépasse le précédent record effectué il y a un an depuis le Brésil avec 75.000 tonnes. «Les opérations de consignation menées par les équipes de Comatam SA au port de Jorf Lasfar se sont déroulées dans le respect le plus strict des procédures en vigueur et stan- dards internationaux de sécurité et de qualité» , indique la filiale du groupe OCP. Le «Patricia Oldendroff» a quitté le port Jorf Lasfar le mercredi 1 er novembre 2023 à destina- tion de l’Inde. ■
Crédit du Maroc Younes Lahlou nommé membre du Directoire en charge du Fonctionnement L e Conseil de Surveillance de Crédit du Maroc s’est réuni le 7 novembre 2023, sous la présidence de Mohamed
grandes entreprises d’informatique, avant de se lancer en 2004 dans une carrière dans le secteur bancaire marocain où il a occupe différents postes, principalement dans le domaine de l’innovation, des nouvelles tech- nologies et des systèmes d’information. Désormais, le Directoire de Credit du Maroc est compose de 4 membres : • Ali Benkirane, President du Directoire; • Said Jabrani, membre du Directoire en charge de la Banque commerciale; • Younes Lahlou, membre du Directoire en charge du Fonctionnement; • Luc Beiso, membre du Directoire en charge
Hassan Bensalah, pour examiner l’activité et les comptes arrêtés au 30 septembre 2023. Lors de cette reunion, le Conseil de surveil- lance a pris acte de la démission de Habiba Laklalech, pour des raisons personnelles, de son mandat de membre indépendant du Conseil de surveillance et de président du Comite des risques, indique la banque dans un communiqué. Par ailleurs, afin d’accompagner la trajec- toire de développement de Credit du Maroc,
le Conseil de surveillance a nomme Younes Lahlou en qualité de membre du Directoire, en charge du Fonctionnement, sous réserve de l’approbation de Bank Al-Maghrib. Younes Lahlou aura pour mission de contribuer a l’accélération de la transformation de la banque, en adéquation avec ses nouvelles orientations stratégiques. Son périmètre couvrira le domaine IT, les opérations et services clients, le pôle Crédits et Recouvrement ainsi que l’immobilier. Diplôme de l’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs, de Supélec et de Ponts Paris Tech, Lahlou a démarré sa carrière dans de
de la Supervision des filiales. A noter que le produit net bancaire consolide de CDM s’élève a 2.195,6 MDH, en amélioration de 14,1% par rapport a fin septembre 2022, porte par l’ensemble des lignes métiers de la banque. Le résultat net part du groupe ressort a 445,9 MDH, en quasi- stagnation par rapport a fin septembre 2022, en raison princi- palement de l’évolution du coût du risque. Hors effets exceptionnels, le résultat net part du groupe serait en progression de 31,2%. ■
Eau potable – barrages : Baraka déroule sa feuille de route pour 2024
L e ministre de l'Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a présenté mercredi à la Chambre des représentants, les grandes lignes du programme d'action de son département au titre de 2024. Baraka a indiqué que les travaux de construction du barrage de «M’dez», dans la province de Sefrou, du barrage «Ghiss», dans la province d'Al Hoceima, et du barrage «Koudiat El Berna», dans la province de Sidi Kacem, devraient s'achever l'année prochaine. Il a aussi fait état de la poursuite des travaux de construction de 16 grands barrages, du lancement des travaux de construction du barrage de «Bou Khemis» dans la province de Khémisset, avec une capacité de stockage de 650 millions de m 3 , pour un coût total de 1,5 milliard de dirhams, outre le lancement des appels d’offres pour la construction de trois grands barrages pour une enveloppe globale de 4,745 Mds de DH, dont 171 MDH en crédits de paiement. Concernant les barrages moyens, le ministre a annon- cé que les travaux de construction du barrage de
petits barrages dans le cadre d’une convention de financement et d’un partenariat entre le ministère de l’Équipement et de l’Eau et le ministère de l’Intérieur. Par ailleurs, il a affirmé qu’un budget de 3,608 Mds de DH a été prévu pour le renforcement de l’approvision- nement en eau potable en milieu urbain. Ce budget permettra de mobiliser 74.000 m 3 par jour, dont 9.000 m 3 par jour à travers le dessalement de l’eau de mer, outre la mise en place de 320 km de canaux de traction, l’augmentation de la productivité de canaux de production de 97,3% pour les grands canaux de traction, et 93,5% pour les canaux de drainage moyens et petits et l’augmentation du rendement des réseaux de distribution. Concernant l'approvisionnement en eau potable en milieu rural, le ministre a affirmé qu'un budget de 1,319 Md de DH a été alloué à ce programme, ce qui béné- ficiera à une population estimée à 26.000 personnes, portant le taux d'accès à l'eau potable en milieu rural à 98,8%. ■
«Ain laksab», dans la province de Benslimane, seront lancés, précisant que 30 MDH en crédits de paiement et 115 MDH en crédits d’engagement ont été mobilisés pour ce projet. Il a aussi évoqué le lancement des travaux de construc- tion du barrage de «Tassa Ouirgane», dans la province d’Al Haouz, dans le cadre du programme de recons- truction et de réhabilitation des zones impactées par le séisme d’Al Haouz. Baraka a en outre annoncé la construction de huit
V OYONS VOIR
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qui, grosso modo, s’estiment lésés. Résultat : grèves, manifs et sit-ins se succèdent, faisant des établis- sements scolaires publics des terri- toires déserts, désormais hantés par les fantômes. Les salles de classe sont vides, les pupitres délaissés et les cours des écoles bruissent d’un silence oppressant. Face à des enseignants déterminés à s’opposer à cette réforme, qui ont fait de leur conviction une certitude, et un exécutif qui n’arrive pas à trouver la solution pour apaiser les tensions, le statut unifié fait chanceler le système éducatif. répétition, à produire des élèves avec des lacunes, voire des cancres. Le grand perdant dans cette affaire ? Les familles modestes. Celles qui ne peuvent envoyer leurs progénitures dans le privé. Le privé o les élèves continuent leur cursus scolaire sans encombre, pendant que les pauvres mômes du public sont largués. Conséquence : les inégalités se ren- forcent, créant une fracture éducative qui compromet l'égalité des chances. Alors, il est grand temps que les différents protagonistes s’assoient autour d’une table pour trouver un terrain d'entente et mettre un point final à cette détresse académique. L'éducation des élèves ne peut être sacrifiée sur l'autel des querelles poli- tiques ou syndicales. ◆ Détresse académique Par D. William Et là, c'est panique à bord : les parents d’élèves sont à bout de nerfs, vénères, inquiets et déboussolés. Ils voient leurs chères têtes blondes plongées dans l'incertitude, leur ave- nir éducatif s’écrivant en pointillés par la faute d’enseignants qui, der- rière les piquets, se tiennent droits et confisquent le savoir. Et pendant qu’enseignants et gou- vernement se chamaillent pour ce fameux statut unifié, les pauvres élèves, pour leur part, trinquent et se retrouvent pris au piège, contraints à l’école buissonnière. Le système édu- catif, qui devait les élever et nourrir leur intellect, les contraint à une diète de connaissances inquiétante. Dans cette grève, l'espoir d'une édu- cation meilleure s’évanouit quelque part. La désillusion s’installe. Et ce conflit enfonce davantage le clou de la suspicion qui entoure le système éducatif appelé, avec ces grèves à
L’ éducation nationale bouillonne : on frôle le naufrage éducatif ! Les enseignants lancent des cris d’orfraie, leur patience usée. Ils brandissent des pancartes et font entendre leur voix. La grève des enseignants s'est trans- formée en un feuilleton burlesque. Mais surtout grave. Gouvernement et syndicats bandent les muscles, chassant du bout du pied tout espoir de compromis. Au cœur de la discorde : le statut unifié des enseignants (www.laquo- tidienne.ma). Censé être la solution à tous les problèmes des enseignants, il est plutôt devenu le vilain petit canard de cette histoire. Il ne fait pas du tout le bonheur des enseignants
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis novembre 2022
Le marché manque de relais haussiers ◆ Depuis ses plus hauts annuels atteints début octobre dernier autour des 12.300 points, le marché actions a perdu 3%.
progression de près de 12%. Cette semaine, l’actualité des émetteurs a été marquée par une série de publications trimestrielles, dont celle d’Akdital, qui voit son chiffre d’affaires à fin septembre s’en- voler de 86% à 1,33 Md de DH. Passés inaperçus, les comptes du 1 er semestre de 2023 d'IB Maroc n'ont été publiés que fin octobre. Ils révèlent une perte nette de 12 millions de dirhams sur 6 mois après un déficit de 23 millions de dirhams l'an dernier à la même période. Mais c'est surtout le bilan de l'entreprise qui semble inquiétant, avec 120 millions de dirhams de dettes fournisseurs cumu- lées et des fonds propres négatifs de 115 MDH. De l'aveu même du management, «ces états financiers révèlent que la société a suspendu son activité dans l’attente de l’aboutissement des procédures judiciaires en cours engagées par ses soins». On note également que la société Financière Clasquin Euromed, récente propriétaire de Timar, a déposé un projet d’offre publique de retrait auprès de l’AMMC.
Faible levée du Trésor au début du mois de novembre Le mouvement baissier des taux primaires se maintient au cours de cette 1 ère séance d’adjudication du mois de novembre, avec une baisse de 7 pbs du taux de rendement de la maturité 26 semaines et de 2 pbs de la maturité 2 ans, selon AGR. Au vu du besoin maîtrisé au cours de ce 4 ème trimestre, le faible recours du Trésor au marché intérieur se poursuit, avec une levée de 1,2 Md de DH cette semaine. Une évolu- tion haussière a été observée sur le marché secondaire, principalement sur le comparti- ment CT. Les variations ont oscillé entre +2 pbs et + 5 pbs. Dans ces conditions, ils estiment que la tendance baissière de la courbe primaire devrait se poursuivre durant le reste du T4-23. À l’origine, d’une part, la constitution d’un matelas de financement confortable depuis le T2-2023, visible sur ses place- ments quotidiens sur le marché monétaire, et d’autre part, le reflux des tensions infla- tionnistes à l’échelle nationale. ◆
Par Y. Seddik
E n manque d’idées et de cataly- seurs, le marché actions latéralise depuis fin octobre. Aucun signal directionnel clair ne se dégage pour le moment, alors que les opérateurs attendent toujours d'éventuels événements capables de leur faire changer de perception et la saison des publications trimestrielles qui devrait prendre fin dans 3 semaines. Sur les cinq dernières séances, le Masi a en effet reculé de 0,57% à 11.961 points. Ce mouvement de baisse a été également accompagné par un flux d’affaires en nette dégradation. Seuls 239,75 MDH ont changé de main cette semaine sur le marché cen- tral, soit un volume moyen quotidien tour- nant autour de 49 MDH. Mais, d’une façon générale, le marché conserve malgré tout une forme d’opti- misme. Cette consolidation latérale est sans impact sur la reprise solide enclen- chée depuis le début d’année, avec une
Sur les cinq dernières séances, le
Masi a en effet reculé de 0,57% à 11.961 points.
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Banques marocaines
◆ Fitch Ratings prévoit une amélioration des bénéfices des banques marocaines en 2024. ◆ Elle s'attend également à ce que le coût du risque reste globalement stable à 110 points de base en 2023-2024. Rentabilité record, coût du risque élevé A u cours du premier semestre de 2023, les banques maro- caines ont conti- nué à afficher une sance a été stimulée par des revenus plus élevés, notam- ment une hausse de 7% du produit net bancaire, résultant de taux d'intérêt sur les prêts atteignant leurs niveaux les plus élevés depuis 2017. moyen des sept plus grandes banques est passé à envi- ron 45% au premier semestre 2023, par rapport à environ 50% en 2022. Par Y. Seddik
des risques dans ces pays, incitant les banques à renfor- cer leurs provisions pour faire face à ces défis. La normalisation des charges de dépréciation vers les niveaux de 2019, que l'on pré- voyait d'atteindre d'ici la fin de 2023, prendra probable- ment plus de temps en raison des incertitudes économiques mondiales accrues et des risques élevés dans certains pays d'Afrique. La croissance du PIB réel au Maroc devrait atteindre en moyenne 3,3% en 2024-2025, mais l'inflation et les taux d'intérêt resteront élevés, ce qui exercera des pressions sur la solvabilité des emprunteurs. Les éventualités de croissance plus faibles que prévu dans la zone Euro ou de maintien de prix de l'énergie et des denrées alimentaires élevés pourraient peser sur les prévisions. Néanmoins, malgré ces défis, le ratio moyen de rentabilité des fonds propres annuali- sée (ROAE) des banques est passé à 10,8% au premier semestre 2023, par rapport à 8,7% en 2022. On s'attend à une amélioration continue en 2024, bien que des charges de dépréciation persistantes pourraient freiner une reprise plus vigoureuse. Dans l'ensemble, la résilience des banques marocaines face à un environnement écono- mique complexe et en évolu- tion démontre leur capacité à s'adapter et à prospérer, tout en restant exposées à des défis importants. Mais la vigi- lance reste de mise. ◆
Les charges de dépréciation annuelles des banques ont augmenté de 18% au premier semestre 2023 par rapport à l'ensemble de l'année 2022, portant le coût annuel moyen du risque à 110 points de base des prêts bruts. Toutefois, mal- gré cette augmentation, le ratio moyen des prêts en étape 3 est resté stable à 9,6%, le ratio moyen des prêts en étape 2 a légèrement augmenté à 8,6%, et le ratio moyen des charges de dépréciation par rapport au bénéfice opérationnel pré- alable à la dépréciation s'est amélioré, atteignant 31% au premier semestre 2023. Ces charges de dépréciation accrues ont été principalement dues à la provision pour le risque lié à la qualité des actifs, résultant de l'inflation élevée, de la hausse des taux d'intérêt et de la croissance modeste du PIB réel au Maroc. De plus, les banques panafricaines ont renforcé leurs provisions pour refléter les risques accrus liés à certaines de leurs opérations ailleurs en Afrique. Malgré la dynamique posi- tive, il convient de noter que Fitch a récemment abaissé la note de plu- sieurs pays o l'une ou plusieurs des banques marocaines opèrent, tels que l'Égypte, l'Éthiopie, le Ghana, le Kenya et la Tunisie. Cette décision a eu un impact sur la perception
reprise solide de leur renta- bilité, atteignant des niveaux record de bénéfices nets. Cette performance positive a été soutenue par des marges opé- rationnelles favorables, bien que des charges de déprécia- tion élevées aient tempéré une amélioration encore plus signi- ficative. Toutefois, la tendance positive devrait se maintenir au second semestre de 2023 et en 2024, grâce à des taux d'intérêt plus élevés et à la croissance du portefeuille de prêts. Selon une récente analyse de Fitch Ratings, les sept plus grandes banques du Maroc ont enregistré une augmen- tation de 28% de leur béné- fice net agrégé au premier semestre 2023. Cette crois-
Un facteur clé de la résilience des banques marocaines face aux défis économiques a été leur solide assise de finan- cement, largement alimentée par des dépôts bon marché en comptes courants et en épargne, qui représentent 77% des dépôts du secteur à la fin du troisième trimestre 2023. En revanche, il est important de noter que la réévaluation des actifs est plus lente que dans de nombreux marchés émergents, en raison des maturités relativement lon- gues, ce qui a contribué à freiner l'amélioration. Malgré cela, l'inflation en baisse et les mesures visant à réduire les coûts devraient contri- buer à réduire davantage les ratios coûts/revenus. Le ratio
Les charges de déprécia- tion annuelles des banques ont aug- menté de 18% au premier semestre 2023 par rapport à l'ensemble de l'année 2022.
Les sept plus grandes banques du Maroc ont enre- gistré une augmen- tation de 28% de leur bénéfice net agrégé au premier semestre 2023.
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Projet de Loi Finances 2024
Le soutien au pouvoir d’achat, cible des propositions d’amendement A près la présentation du projet de Loi de Finances 2024, les remarques et les critiques n’ont pas tardé à venir. Elles émanent carburants a un effet direct sur le ren- chérissement du coût de la vie. Mais il n’existe aucune mesure dans le PLF 2024 pour atténuer cette tendance. Le membre du PJD avance des indi- cateurs alarmants au niveau de l’em- ploi, puisque le pays a perdu 280.000 postes entre 2022 et 2023, condui- sant le taux de chômage à passer de 11,4% à 13,5% entre le troisième tri- mestre de 2022 et celui de 2023. d’écarter la subvention accordée à la compensation, tout en augmentant la taxation de plusieurs produits de large consommation. Il donne des subventions d’un côté (en référence aux aides sociales directes) et les retire d’une façon indirecte à travers l’imposition des produits. Cela ne Par C. Jaidani
◆ La plupart des critiques du texte émanent des partis de l’opposition. ◆ Ils estiment qu’il n’apporte pas de solutions aux problématiques majeures, notamment la flambée des prix.
peut que paupériser une large partie de la population marocaine». Baâziz note par ailleurs que «les dis- positions concernant l’aide aux loge- ments exigeant un permis d’habiter de 2023 devraient porter atteinte à plusieurs entreprises immobilières et perturber le marché» . ◆
des partis politiques de l’opposition ou d’organisations syndicales et professionnelles. Pour Skalli Adoui, membre du PJD et président du Forum de développement des cadres et des experts, «le texte n’a pas apporté d’innovation majeure face aux effets d’une conjoncture difficile.
Pour sa part, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a, lors d’une réunion de son bureau politique, estimé que «les dispositions du PLF2024 ne reflètent pas les orientations tracées pour accompagner les chantiers structurants. La formation au livre a, à son tour, critiqué le gouvernement pour son «incapacité à faire face à la flambée des prix». Nabil Benabdellah, SG du parti, prône toujours le plafonnement des prix des carburants et la révi- sion de la taxation dédiée à ces produits, comme la baisse de la TVA et la TIC. De son côté, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) a porté des critiques sévères au PLF 2024. Said Baaziz, membre du parti et de la com- mission des finances à la Chambre des représentants, a affirmé que le texte n’apporte pas de solutions aux problématiques socioéconomiques majeures que traverse notre pays, et qui nécessitent des mesures de toute urgence. «C’est un gouvernement adepte du libéralisme sauvage. Il est en train
Tant au niveau natio- nal qu’à l’internatio- nal, le contexte actuel manque de visibilité. L’esprit du PLF 2024 est similaire à celui de 2022 et 2023, qui n’ont atteint aucun objectif en matière de crois- sance ou de taux d’in- flation». Adoui, qui était par le passé député et président de la com-
L’esprit du PLF 2024 est similaire à celui de 2022 et 2023 qui n’ont atteint aucun objectif en matière de croissance ou de taux d’inflation.
mission de contrôle des finances publiques, estime que «le PLF 2024 est le troisième dans le mandat de ce gouvernement qui est en voie de n’honorer aucun de ses engagements électoraux» . Évoquant les rapports d’organismes indépendants natio- naux comme le HCP et le CESE, il a exprimé ses inquiétudes quant à la situation en perpétuelle dégradation des ménages marocains qui, «pour 81% n’arrivent pas à joindre les deux bouts sous l’effet de la flambée des prix». Il note que la hausse des prix des
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FOCUS
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Marché des capitaux
◆ Promouvoir les outils digitaux dans la distribution, un cadre légal plus flexible et une meilleure qualité de l'information sont au cœur des doléances des investisseurs particuliers. Comment capter l'épargne populaire
nelle» , a-t-elle martelé.
Nezha Hayat : «Le Maroc compte moins de 150.000 comptes titres détenus par les personnes physiques résidentes et 22.000 por- teurs de parts d'OPCVM».
Comment inverser la tendance ?
Pour la présidente de l'AMMC, les canaux de dis- tribution et de commercia- lisation doivent s'adapter aux évolutions des usagers, notamment chez les jeunes. Selon un sondage d'opinion réalisé par l'AMMC, les prin- cipales attentes des parti- culiers sont tout d'abord la digitalisation au maximum du marché boursier et la pro- motion de l'innovation en matière de produits finan- ciers. En deuxième lieu, les personnes physiques citent un cadre légal plus flexible qui encourage l'accès au marché. Enfin, il s'agit d'ac- compagner l'investisseur pour lui faciliter l'accès à l'in- formation et d'outils adaptés. Un site web dédié aux personnes physiques Annonce faite à l'occasion du Salon de l'épargne : l'Autorité va lancer un site web dédié à l'information des personnes physiques. Cette action est entreprise dans le cadre de la mission de l'AMMC pour la promotion de l'éducation financière des épargnants. Ce portail réunit en un seul point les données statistiques rela- tives aux porteurs d'instru- ments financiers, les divers supports d'éducation finan- cière publiés par l'AMMC, un espace d'échange avec les épargnants ainsi que des études sur le compor- tement des épargnants et des alertes sur des pratiques frauduleuses. ◆
dente de l'AMMC. Quelques indicateurs suffisent pour illustrer ce constat. Le Maroc compte moins de 150.000 comptes titres détenus par les personnes physiques résidentes et 22.000 porteurs de parts d'OPCVM, alors que 16,5 millions de personnes, au moins, détiennent des comptes bancaires. L’autre chiffre parlant est que moins de 6.000 personnes phy- siques ont participé aux 10 dernières introductions en Bourse. Un chiffre bien loin
des 130.000 souscripteurs que nous avons enregistrés à l'IPO de Maroc Telecom en 2004. Pour Nezha Hayat, la part moyenne des personnes physiques dans le volume des transactions ne dépasse guère les 11%, et ce en dépit du développement accru de la Bourse en ligne. «Il va sans dire que pour le développe- ment du marché, la mobili- sation de l'épargne populaire est tout aussi importante que celle de l'épargne institution-
Par A. Hlimi I ntervenant à l'occasion de l'ouverture du Salon de l'épargne organisé par Finances News Hebdo et Boursenews les 3 et 4 novembre à Casablanca, Nezha Hayat, présidente de l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), n'a pas manqué de rappeler la fis- sure grandissante entre les petits épargnants et le mar- ché des capitaux. Pourtant, le marché dispose d'atouts, avec une offre de plus en plus accessible et diversifiée (Bourse, OPCVM, obliga- tions vertes, etc.) et un cadre règlementaire orienté sur la protection des épargnants. Mais les chiffres ne mentent pas. «L'épargne indivi- duelle captée par le mar- ché des capitaux est encore modeste, avec un nombre d'investisseurs individuel limité» , commente la prési-
En attendant ce nouvel espace destiné aux personnes physiques, les investisseurs peuvent retrouver un contenu riche, accessible et bien présenté dans les différents guides de l’AMMC. Contenu des documents d’informations des émetteurs, comprendre les offres publiques, les OPCVM, les OPCI, les bonnes pratiques en matière d’investissements…, ces guides sont de véritables mines d’or. A consommer sans modéra- tion ! Les guides de l’AMMC Une mine d’or pour les investisseurs !
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Épargne longue durée
◆ Les derniers changements du cadre fiscal ont impacté négativement l’épargne longue durée. ◆ Voici ce que propose Mohamed Hassan Bensalah pour améliorer l’attrait de l’épargne à long terme. Un pilier économique qui perd en attractivité
assurance-vie et capitalisation au premier semestre 2023 par rapport à la même période en 2022. Le président de la FMA a exprimé sa préoccupation quant à la baisse de l'attractivité de l'épargne longue durée, sou- lignant que l'inflation est un fac- teur supplémentaire qui a des conséquences négatives sur l'épargne. Selon lui, le Maroc a plus que jamais besoin de l'épargne pour financer les pro- jets du futur, ce qui fait de sa stimulation une priorité encore plus grande aujourd'hui. Dans ses recommandations, il a appelé à développer un écosys- tème favorable à l'épargne et a évoqué la réforme en cours des retraites, espérant qu'elle abou- tira à un système dans lequel l'assurance complémentaire par capitalisation deviendra un 3 ème pilier obligatoire pour améliorer le taux de remplacement à la retraite. Pour lui, il est aujourd’hui impor- tant de drainer les liquidités en espèces circulant en dehors des banques vers les réseaux ban- caires, tout en encourageant une meilleure inclusion finan- cière pour les populations qui n'ont pas encore développé une culture financière suffisante. Pour conclure, Mohamed Bensalah a invité l'ensemble des acteurs de l'écosystème de l'épargne à travailler ensemble et à mobiliser toutes les par- ties prenantes pour renforcer les leviers du développement de cet outil vital, qui apporte des bénéfices incontestables à la fois aux citoyens maro- cains et à l'économie nationale. L'heure est venue de redonner à l'épargne longue durée la place centrale qu'elle mérite dans la société marocaine, conclut-il. ◆
Par Y. Seddik A lors que les inves- tissements à court terme et la quête de profits immédiats suscitent fréquem- ment l'engouement, l'épargne à long terme joue un rôle silen- cieux mais vital dans la sta- bilité financière des individus, des ménages et de l'économie dans son ensemble. Lors de la première édition du Salon de l'épargne qui s'est tenu récem- ment à Casablanca, Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération marocaine de l’as- surance (FMA), a fait un diagnos- tic intéressant et limpide de l’état de l’épargne, mettant en lumière le rôle vital qu’elle occupe à divers échelons de la société marocaine. Il a notamment expli- qué que l'épargne ne se limite pas à être une simple mesure de précaution, mais qu'elle joue également un rôle essentiel en matière de préparation de pro- jets à moyen et long terme. L'une des raisons majeures pour lesquelles l'épargne doit être encouragée, selon Bensalah, est son rôle dans le financement de l'investissement des entre- prises et du Trésor. «Pour ces deux raisons, stimuler l'épargne demeure fondamental, et je suis ravi de prendre part à cet événe- ment qui va, sans aucun doute, contribuer à mettre davantage les projecteurs sur ce sujet», a-t- il déclaré. Il a également mis en avant l'importance de la mobi- lisation efficiente de l'épargne institutionnelle, qui a été iden- tifiée comme l'une des quatre conditions propices à l'augmen- tation de l'investissement privé national et international dans le cadre du nouveau modèle de
Lors de sa participation au Salon de
l’épargne, Mohamed Hassan Bensalah,
président de la Fédération marocaine de l’assurance, a exprimé sa préoccupa- tion quant à la baisse de l'attractivité de l'épargne longue durée.
développement. En effet, l'épargne est au cœur de l'activité des assureurs, avec notamment un encours global des provisions Vie de l'ordre de 112 milliards de dirhams à fin juin 2023. «L’assurance-vie est, pour l’essentiel, une activité d’épargne. Cette épargne repré- sente une part substantielle du patrimoine des Marocains, et leur permet d’envisager l’ave- nir avec plus de sérénité. C’est une épargne sûre, car elle ne peut jamais être inférieure aux montants investis, et elle est sécurisée, car les normes de solvabilité imposées par le régu- lateur sont très strictes» , a indi- qué Bensalah. Au cours des 25 dernières années, l'épargne a connu une croissance remar- quable, avec un taux de crois- sance annuel moyen de 13%, en grande partie grâce à la collaboration fructueuse entre
les banques et les compagnies d'assurances. La distribution des produits d'assurance vie par les réseaux bancaires a accéléré le développement de ces produits. Ce qui pèse sur l’épargne longue durée En revanche, Bensalah a relevé que le cadre fiscal a subi des évolutions importantes, dont certaines ont eu un impact négatif sur l'épargne longue durée. En 2015, la déduction des cotisations aux produits de retraite a été limitée à 50% du revenu annuel, et en 2023, une retenue à la source non libé- ratoire de 15% a été introduite pour les contrats qui ne res- pectent pas certaines condi- tions. Ces changements ont contribué à une récente baisse de la collecte, avec une dimi- nution de 1,7% des primes en
En 2015, la déduction des cotisa- tions aux produits de retraite a été limi- tée à 50% du revenu annuel.
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Epargne programmée
◆ Reda Hilali, Directeur général de Wafa Gestion, explique la stratégie d’épargne dite «programmée», qui permet aux personnes physiques de capter la performance des marchés financiers à long terme, et ce quel que soit le cycle du marché. Une stratégie d’investissement à toute épreuve
Dans un portefeuille plus équilibré (70% obligataire, 30% actions), le gain médian monte à 29,8%, et 32,4% dans un portefeuille à moitié en actions. Enfin, le gain médian est de 37,3% pour un portefeuille 100% en actions, et qui peut atteindre jusqu’à 127% comme gain maximal. Ces rendements peuvent être améliorés encore de 3% par an en passant par des contrats d’assurance en uni- tés de compte, soit 50,6% dans le dernier exemple contre 37,3%. Avant d’ouvrir un contrat, l’épargnant doit mener une réflexion sur la fréquence des versements (mensuelle, tri- mestrielle, semestrielle, etc.), le montant à investir (300, 500, 1.000, 3.000, 5.000 DH….) et son profil. Un jeune doit avoir un profil dynamique à équi- libré, alors qu’une personne proche ou à l’âge de la retraite devrait privilégier des produits plus prudents. Pour Reda Hilali, l’épargnant doit constamment garder en tête que l'inflation peut réduire considérablement le pou- voir d'achat de l'argent mis de côté. C'est pourquoi il est essentiel d'investir et ne pas se contenter de mettre de côté. Et garder en tête la magie des intérêts composés, c’est-à-dire que le rendement commence lui-même à générer du rende- ment. Comme l'a dit Einstein : «la capitalisation (intérêts com- posés) est la 8 ème merveille du monde», insiste l’expert. ◆
Reda Hilali présente une simulation basée sur l’étude des historiques rééls.
collectifs : les OPCVM. Ces fonds permettent une gestion active et collective par des professionnels et répondent aux besoins de l’épargnant à long terme. Les OPCVM ont également l’avantage d’être des produits liquides. Reda Hilali rappelle que, selon l’appétit au risque, l’investis- seur choisira le type d’OPCVM qui répond le plus à ses besoins. Cela va de l’obliga- taire pour le moins risqué, aux OPCVM diversifiés, puis les OPCVM actions pour les plus dynamiques. La DCA appliquée aux OPCVM : Une stratégie gagnante Lors de son intervention au Salon de l’épargne, Reda Hilali a présenté les avantages de cette stratégie sur le marché marocain. DCA, pour Dollar Cost Averaging, consiste à
investir un même montant, dans un même instrument et à la même fréquence. Ainsi, dans un marché haussier, l’épargnant profite d’une valo- risation de son patrimoine, et lors des phases baissières, il arrive à investir moins cher. Cela peut se faire à travers un plan d’épargne en actions défiscalisé, une assurance-vie en unités de compte ou tout simplement un plan d’épargne retraite. Tous ces produits offrent des avantages fiscaux et sont investis en OPCVM. Combien ça rapporte ? Reda Hilali présente une simulation basée sur l’étude des historiques rééls. Ainsi, un client épargnant 1.000 DH/par mois pendant 10 ans dans un portefeuille prudent (100% obligataire) se retrou- verait avec un gain médian de 27,8% sur 10 ans.
Par A. Hlimi O ptimiser l’inves- tissement de son épargne dans le but de la fructifier dépend de plu- sieurs variables : l’âge, le pro- jet d’épargne, l’horizon de pla- cement et l’aversion au risque. Un épargnant de 50 ans n’a pas les mêmes contraintes qu’un jeune actif de 25 ans. De même qu’un investisseur sou- haitant épargner pour finan- cer un logement n’a pas les mêmes objectifs qu’un inves- tisseur ambitionnant d’amé- liorer ses revenus à la retraite. Dans les faits, l’investisseur est face à deux options : investir directement sur les marchés, ce qui suppose une connais- sance des produits financiers et une maîtrise du risque et du timing. La seconde option est de passer par des fonds
L’épargnant doit constam- ment garder en tête que l'inflation peut réduire considé- rablement le pouvoir d'achat de l'argent mis de côté.
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Investir en période d’instabilité économique
◆ Mohammed Amine Drhimeur, responsable trading taux et développement OPCVM auprès de Crédit du Maroc, explique l’importance de ne pas laisser dormir son épargne, y compris en période d’instabilité macroéconomique. Les recommandations de Crédit du Maroc
bien immobilier ou souhaitez réaliser un grand événement ? Alors, il vous faudra un pro- duit de moyen terme avec un meilleur rendement, mais par- fois plus risqué : assurance- vie, plan d’épargne logement, OPCVM MLT» , suggère-t-il. «Vous souhaitez obtenir un complément de revenu pour votre retraite et/ou transmettre un patrimoine à vos proches ? Alors, il vous faut des produits de long terme plus ou moins risqués pour espérer obtenir un meilleur rendement : plan épargne retraite/actions, assu- rance vie, OPCVM diversifiés ou actions» , recommande-t-il. Pour Amine Drhimer, l’épar- gnant doit suivre un chemine- ment logique pour optimiser ses placements : «Commencez par définir l’objectif de votre placement. Calculez ensuite votre capacité d’épargne. Déterminez l’horizon de votre placement. Evaluez le risque de perte que vous êtes prêt à prendre et renseignez-vous sur la fiscalité, la liquidité, la complexité du placement. N’oubliez pas de diversifier vos placements et de faire leur suivi» ! Dans le cas o l’épargnant opte pour un placement en OPCVM, il doit respecter les horizons conseillés pour opti- miser son rendement. Dans le cadre d’un OPCVM monétaire, l’horizon conseillé est de 1 jour à 6 mois; 6 à 12 mois pour un OPCVM obligataire court terme; 1 à 5 ans pour l’obli- gataire moyen long terme; et plus de 3 ans pour le diversifié. Pour l’OPCVM actions, l’hori- zon de placement doit être supérieur à 5 ans. ◆
Pour notre expert, l’épargnant doit choisir des produits d’épargne adaptés à son profil et à son
horizon de placement.
de fructifier son épargne. «L’inflation, même faible, peut amputer fortement le pouvoir d’achat, d’où l’importance de corriger son impact avec un rendement financier», nous dit- il. Muni d’exemples concrets, il démontre ce que peut être la trajectoire de 100 DH placés à 3% ou 5% dans un environne- ment inflationniste par rapport à une situation de base o cette somme d’argent n’est pas placée. Combien épargner ? La question vient souvent du grand public. Combien épar- gner ? Pour y répondre, Amine Drhimeur définit ce qu’est l’épargne : «C’est la part du revenu qui n’est pas dépensée et qui est mise de côté. Elle permet d’abord de faire face à une dépense imprévue ou un coup dur (maladie, répara- tion de voiture…). Elle permet ensuite de financer ses projets tels que l’achat d’une mai- son, les études des enfants, la retraite… Elle est géné-
ralement déposée dans des comptes bancaires courants ou placée dans des produits financiers qui la fructifient» . Il s’agit donc d’un montant propre à chacun. Il est aussi important de rappeler qu’il n’existe pas de petite épargne, car à long terme, tout montant peut se transformer en une somme significative. Être cohérent dans ses placements Pour notre expert, l’épar- gnant doit choisir des produits d’épargne adaptés à son profil et à son horizon de place- ment. «Vous souhaitez avoir de l’argent disponible immé- diatement pour pouvoir faire face à des dépenses impré- vues (panne d’électroménager ou de voiture) ou de loisirs (voyage), alors il vous faudra un produit de court terme sans frais, sans risque mais peu rémunéré : compte courant, compte épargne, OPCVM monétaire ou OCT». «Vous envisagez d’acheter un
Par A. Hlimi L’ économie et les marchés financiers, tout comme la vie, sont faits de hauts et de bas. Ce que l’on appelle communément les cycles. Les phases d’expan- sion se dissipent pour lais- ser place à des récessions et vice-versa. Et depuis la crise sanitaire, l’économie mon- diale nous a encore prouvé que même en période de risques extrêmes, les phases de cycle bas laissent place à des périodes plus prolifiques. L’inflation, le trouble-fête En plus des cycles écono- miques, Amine Drhimeur, res- ponsable tading taux et déve- loppement OPCVM auprès de Crédit du Maroc, explique, dans une intervention à l’oc- casion du Salon de l’épargne, que l’inflation est un élément majeur à prendre en compte pour justifier l’importance
L’inflation, même faible, peut amputer fortement le pouvoir d’achat, d’où l’im- portance de corriger son impact avec un rendement financier.
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