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Un soutien essentiel
ALEXANDRA MONTMINY alexandra.montminy@eap.on.ca
utiliser toutes ses capacités afin de venir en aide à la personne. Il faut mettre ses propres problèmes de côté. Il ne faut pas arriver sur un cas et se mettre à pleurer avec la personne; ce n’est pas ton temps, c’est son temps. Oui, c’est normal d’arriver sur une scène et d’avoir de la peine, mais dans ces cas-là, il faut prendre cinqminutes à l’écart et se ressaisir. Nos valeurs, nos jugements, oui, nos valeurs sont importantes, mais quand on arrive sur une scène, il faut les mettre de côté, tout comme nos émotions, a décrit Mme Sonya. Plus spécifiquement, nous recherchons des personnes fiables, disponibles, quand même fortes de caractère et prêtes à aider. Des gens qui peuvent nous apporter des nouvelles idées aussi. Les gens peuvent nous contacter par courriel ou par téléphone pour avoir plus de renseignements. » En plus de cela, les bénévoles doivent posséder une certaine force de caractère puisqu’ils ne savent jamais à quelle situation ils feront face avant d’y mettre les pieds. « Il faut avoir les nerfs solides. Parfois les familles sont en état de choc, de panique. C’est pourquoi on fait beaucoup
Le centre de Services aux victimes de Prescott-Russell VictimServices (SVS) peut compter sur le dévouement de quelques bénévoles pour venir en aide aux résidents de la région en tout temps. L’organisme souhaite d’ailleurs recruter plusieurs bénévoles afin de faciliter ses interventions sur le terrain. « Nous avons présentement sept bénévoles et deux stagiaires. Nous recherchons actuellement des bénévoles, c’est un besoin important puisqu’il y a beaucoup de demandes et comme notre service est ouvert en tout temps, nous avons vraiment besoin d’aide », a expliqué la coordonnatrice des bénévoles du centre, Sarah Sonya. Plusieurs qualités sont requises afin d’être une personne efficace lors des gestions de crise pratiquées par le centre. « Pour être un bon bénévole, il faut d’abord être respectueux. Il faut être alerte, avoir de la compassion et de l’empathie. Il ne faut pas penser à soi lors des interventions. Il faut
Le centre de Services aux victimes de Prescott-Russell Victim Services (SVS), situé au 1, rueMain à Hawkesbury, recrute actuellement des bénévoles. – AlexandraMontminy
de débreffage avec nos bénévoles. Il y en a certains qui peuvent voir ou vivre des choses qui vont peut-être les marquer. Il ne faut pas retourner à lamaison et penser à cela. » Sarah Sonya explique également que l’écoute joue un grand rôle dans le succès des interventions. « Il faut aussi être attentif. Il y a des gens qui ne veulent pas t’entendre parler. Ils veulent seulement être écoutés et dire ce qu’ils ont à dire. » Afin de devenir bénévole, il ne faut pas simplement avoir le désir d’aider, bien que cela soit un facteur important. « Les bénévoles doivent entreprendre une formation de 40 heures. Suite à cette formation, ils reçoivent un certificat Aide immédiate aux victimes , a décrit Mme Sonya. Les aspirants bénévoles ont également la possibilité de faire la formation à lamaison. Le contenu du cartable de formation comprend de nombreuses renseignements, dont des sections spécifiques sur la violence conjugale, les agressions sexuelles, les décès, ainsi que des renseignements à propos de plusieurs autres situations d’urgence. « Ça donne des outils d’intervention. Quoi dire, quoi ne pas dire, comment réagir face à telle ou telle situation. Ça nous prépare aussi à voir ce qu’on pourrait être amené à vivre sur une scène. Il y a des scénarios, des mises en situation, des vidéos », a poursuivi la coordonatrice. Les bénévoles doivent par la suite passer un examen final. « À la fin, je le corrige avec eux, je leur pose des questions pour être certaine qu’ils ont bien compris. Suite au test final, ils vont faire de la formation par observation, c’est-à-dire qu’ils vont agir à titre d’observateurs sur les scènes d’intervention. Lorsqu’ils se sentent prêts à prendre la relève, ils commencent à intervenir eux aussi », a préciséMme Sonya. Toute personne de 19 ans ou plus, sans antécédents judiciaires, peut se présenter afin de devenir bénévole pour le centre. « Ce qui est bien, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de restrictions au chapitre du recrutement des bénévoles. Les gens ne doivent pas avoir
été eux-mêmes victimes durant la dernière année. On doit aussi, évidemment, vérifier les antécédents judiciaires, » a-t-elle ajouté. Et comme les intervenants bénévoles travaillent toujours en équipe de deux ou plus, le besoin de nouveaux membres dans l’équipe se fait de plus en plus sentir. « On est toujours deux bénévoles ou plus, dépendamment de la situation. Certains de nos bénévoles viennent de Pointe- Claire, Saint-Lazare, Mirabel, Ottawa, pas seulement de Prescott-Russell. » Les bénévoles travaillent sur appel. Au centre de Hawkesbury, les semaines sont du vendredi au jeudi. « Chaque jeudi, je demande les disponibilités de chacun. Je crée ensuite un horaire que j’envoie à tout le monde. Si on reçoit un appel pour une intervention, on téléphone au bénévole inscrit pour cette plage horaire et c’est à lui ou elle d’y aller », a-t-elle expliqué. Le centre leur remet ensuite une trousse, qu’ils peuvent laisser dans leur voiture, et qui contient toutes les ressources, telles que des dépliants en anglais et en français. « Il y a aussi des choses de base comme des couches, de la pâte dentifrice et des brosses à dents, ainsi que divers produits hygiéniques, au cas où. On a des livres à colorier, des toutous, des couvertures, entre autres choses », a décrit Sarah Sonya. Malgré les difficultés qui peuvent survenir lors des interventions, l’aide apportée par les bénévoles demeure un soutien essentiel aux victimes, et leurs témoignages d’appréciation représentent une réelle récompense. « Lorsque l’on réussit à aider une personne réellement, c’est un soulagement. On a déjà eu des appels de gens qui voulaient s’enlever la vie, qui étaient rendus à bout. Certains ont téléphoné pour nous remercier d’avoir été là, que sans nous ils ne savent pas ce qu’ils auraient fait. Ça, ça vient vraiment nous chercher. Quand on reçoit des appels comme cela, je les partage avec les autres. On voit beaucoup de négatif, mais le positif, c’est important. Ça nous encourage », a conclu Sarah Sonya.
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