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ECONOMIE
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JEUDI 21 AVRIL 2022
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Ressources hydriques
L’envasement, une menace sérieuse pour les barrages du Royaume
◆ Le phénomène réduit de 30% les capacités de stockage. ◆ Le manque à gagner est estimé à plus de 1,6 milliard de m 3 .
Malheureusement, les projets réalisés n’ont pas été accom- pagnés par des opérations de reboisement afin de protéger le bassin versant de l’envase- ment. Cette pratique est la plus recommandée pour augmenter la durée de vie des barrages. Naturelle et simple, elle a des effets bénéfiques sur l’environ- nement en permettant de main- tenir un équilibre pour la faune et la flore. En revanche, les autres méthodes comme le dragage sont jugées coûteuses et peu pratiques. La baisse des réserves en eau des barrages ces derniers mois, qui ont frôlé le seuil fatidique de 30%, a poussé plusieurs agences hydrauliques du sud du Royaume à lancer des études en urgence sur le phénomène de l’envasement relevant de leurs périmètres. L’objectif est de faire un diagnostic précis et proposer des solutions. ◆
sédiments est l’un des éléments les plus impactant de la capa- cité de stockage des ouvrages.
Nizar Barak, ministre de l’Equipement et de l’Eau, a, à la Chambre des repré- sentants, révélé un constat alarmant. Il a annoncé que 30% du stock d’eau retenue dans les 148 barrages du Royaume est inexploitable à cause de l’envasement. Le
Le reboisement est préconisé aux alen- tours des barrages pour lutter contre l’érosion et la sédi- mentation.
manque à gagner est estimé à plus de 1,6 milliard de m 3 . Cette situation réduit considérable- ment les efforts pour la mobilisa- tion des ressources hydriques. Les barrages au sud de l’Oued Bouregreg sont les plus impac- tés par ce phénomène, et ce à cause de l’érosion. La fai- blesse des précipitations dans ces zones fait que le domaine forestier n’est pas assez dense aux environs des cours d’eau et le risque d’envasement est plus grand.
million d’hectares. Le Royaume poursuit toujours cette politique en lançant un méga programme pour construire de nouveaux barrages et porter la capacité de stockage en eau à 25 milliards de m 3 à l’horizon 2030, limitée actuellement à moins de 17 mil- liards de m 3 . Mais le phénomène de l’enva- sement des barrages par les
D epuis l’indépen- dance, le Maroc a fait de la politique des barrages un véritable levier pour assurer sa sécurité hydrique. Il était ques- tion d’approvisionner adéquate- ment les besoins de l’agriculture nationale, qui s’approprie pas moins de 85% des réserves en eau, d’assurer l’accès à l’eau potable à tous les centres urbains et de le généraliser dans le monde rural. Il s’agissait aussi d’assurer l’approvisionnement des autres secteurs, notamment l’industrie et le tourisme. Cette politique a montré sa per- tinence et a permis au pays de faire face aux aléas climatiques, notamment la sécheresse. Dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV), elle a aussi per- mis d’augmenter sensiblement le nombre des terres irriguées qui frôle actuellement les 1,7 Par C. Jaidani
La baisse drastique des réserves en eau des barrages a poussé plu- sieurs agences hydrauliques du sud du
Un rôlemajeur pour faire face aux crues
Les barrages, en plus de leur retenue d’eau, jouent un rôle important face aux crues. Le cas typique est celui de l’inondationde la ville deMohammedia en 2002 sous l’effet des pluies torrentielles, qui ont gonflé le débit de Oued El Maleh. Cette catastrophe naturelle a généré une autre catastrophe, à savoir un gigantesque incendie à la raffinerie Samir. Les deux sinistres auraient pu être évités si certains éléments avaient été pris en considération. Le barrage sur Oued El Maleh, dont les eaux ont causé les inondations, était incapable d’assurer sa fonction de retenue d’eau. Edifié en 1930 pour une durée de vie de 50 ans, l’ouvrage avait initialement une capacité de stockage d’eau de 18 millions dem 3 , qui a été réduite au fil des années à 5millions dem 3 seulement. L’Etat avait le choix entre la surélévation dudit barrage ou la construction d’un autre en aval. Finalement, il a choisi la deuxième option. Un nouvel ouvrage a vu le jour en 2006, avec une capa- cité de stockage de 50millions dem 3 . Plus en amont du site, un autre ouvrage (barrage Tamesna) a été construit afin de réguler le débit de l’eau.
Royaume à lancer des études en
urgence sur le phénomène de l’envasement.
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