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JEUDI 21 AVRIL 2022
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Tourisme interne
◆ Le tourisme interne a permis d’amortir un peu la sévère crise qui a touché le secteur suite à la pandémie liée à la Covid-19. ◆ Mais l’offre à destination des Marocains reste inadaptée en termes de rapport qualité/prix. Un marché particulièrement prometteur, mais mal servi A vec la fermeture des frontières et les restrictions sani- taires, le tourisme interne a permis au Par C. Jaidani
d’Agadir. D’une superficie de plus de 9 hectares, elle dispose d’une capacité de 5.000 lits. Celle de Mehdia est en cours de réalisation. En revanche, les stations de Benslimane, Ras El Ma et Sid Abed ne sont pas encore lancées. Ces projets n’ont pas dépassé le stade des appels d’offres. Les investisseurs n’ont pas jugé opportun d’y adhérer à cause de plusieurs contraintes, dont notamment l’emplacement de la station considéré peu attrac- tif ou des problématiques pour la libération du foncier ou l’ins- tallation des infrastructures. «Le cahier des charges pro- posé par l’Etat pour remporter ce genre de projet est com- pliqué. Outre son coût finan- cier élevé, d’autres conditions draconiennes imposées sont dissuasives, notamment celles relatives au respect de l’en- vironnement ou au prix fixé à destination des touristes. Le prix de la nuitée doit être compris entre 200 et 400 DH. Or, cette tarification n’est pas intéressante, surtout que les stations sont typiquement sai- sonnières. Le retour sur inves- tissement n’est pas assuré», témoigne un entrepreneur ayant postulé pour le projet de Benslimane. Pour les stations de Tanger- Tétouan et de Marrakech, elles ne sont plus à l’ordre du jour à cause des mêmes considéra- tions. ◆
un séjour d’une semaine à Agadir ou Marrakech, en for- mule all in dans un hôtel 4 - 5 étoiles comprenant éga- lement les frais de transport aérien et les navettes, est proposé en moyenne à 500 - 600 euros. Pour la même offre, les Marocains doivent payer le double, voire plus. Le programme Kounouz Biladi a montré ses limites. Le nombre des hôtels qui y adhèrent est insuffisant pour répondre à la demande. Cela montre le peu d’intérêt des professionnels pour cette opération. D’autant plus que les enquêtes de son- dage auprès des vacanciers marocains font ressortir leur insatisfaction par rapport à ce genre de produits. Dans un autre registre, il faut rappeler que le Plan Biladi, destiné à lancer des stations exclusivement dédiées aux touristes marocains, est loin d’atteindre ses objec- tifs. Deux stations seule- ment sur huit sont opé- rationnelles. La première est celle de Ifrane, réalisée par le consortium maro- co-koweitien de dévelop- pement (CMKD). Etalée sur 30 hectares, elle comprend 177 appartement/chalets, une rési- dence immobilière, un cam- ping caravaning de 200 places et des espaces de restauration et de loisir. La deuxième station est celle de Imi Ouddar, dans la région
cessives, le marché interne s’inscrit dans un trend haus- sier. Il a atteint une certaine maturité et a besoin d’une attention particulière. C’est un segment important pour assurer l’équilibre avec les autres activités. Lors de la crise actuelle, il a redonné une bouffée d’oxygène au secteur touristique national et lui a évité l’effondrement» , souligne Larbi Ziani, Directeur général de Macron Voyages. Pour autant, le dispositif mis en place à destination de cette catégorie de voyageurs n’est pas assez performant, et ce à plusieurs niveaux. Les offres proposées sont jugées peu compétitives com- parativement aux produits commercialisés par les tours- opérateurs internationaux à destination de leur clientèle étrangère. A titre d’exemple,
secteur d’amoindrir le choc de la crise. Même avant la pan- démie, ce segment était dans une bonne posture. En 2019, saison de référence, 30% des nuitées ont été consommées par les nationaux et tout lais- sait présager à cette date que ce taux allait progressivement augmenter. Dans le cadre de la vision 2020, le gouvernement pré- voyait de porter la part des nationaux à 40%. «Contrairement aux marchés émetteurs étrangers qui ont été impactés ces dernières années par une conjoncture défavorable et des crises suc-
Le Plan Biladi, des- tiné à lancer des stations exclusive- ment dédiées aux touristes marocains, est loin d’at- teindre ses objectifs.
Le tourisme interne est très porteur, mais il a besoin de formules qui soient intéressantes.
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