Passerelle n°4

L'AVION AUTREMENT

BEYOND AERO : PREMIER VOL À L’HYDROGÈNE HABITÉ LA COURSE À L‘HYDROGÈNE BAT SON PLEIN. DERNIÈRE ÉTAPE EN DATE : À PEINE PLUS DE TROIS ANS APRÈS SA CRÉATION, LA START-UP TOULOUSAINE BEYOND AERO VIENT DE RÉUSSIR LE PREMIER VOL HABITÉ FRANÇAIS D’UN AVION PROPULSÉ PAR UN BLOC HYDROGÈNE-ÉLECTRIQUE.

Beyond Aero n’est pas la seule à croire que l’avenir de l’aviation est décarboné. À l’été 2022, H3 Dynamics faisait voler un drone cargo de 25 kilos propulsé à l’hy- drogène. L’avionneur de Singapour, qui a implanté un pôle R&D à Toulouse, travaille sur un avion ca - pable de transporter de deux à quatre passagers. Et cette technologie inté- resse aussi les géants. À l’automne dernier, c’est au-dessus du Nevada, aux États-Unis, qu’Airbus a fait décoller avec de l’hy- drogène le planeur Blue Condor. En 2020, le consor- tium se donnait quinze ans pour faire voler un avion régional à hydrogène. DE SÉRIEUX CONCURRENTS

IRIS ET EASYJET : UNE PREMIÈRE MONDIALE

En renforçant le partage d’infor- mations relatives aux trajectoires et aux plans de vol, elle permet de calculer en temps réel les routes les plus courtes, de défi- nir les altitudes optimales, d’uti- liser des trajectoires de montée et de descente continues, et de limiter les temps d’attente avant l’atterrissage. Trajectoires directes et temps de vols plus courts ont un effet immédiat : la réduction de la consommation de car- burant et des émissions de polluants. L’initiative d’easyJet s’intègre dans un plan glo- bal de la compagnie, qui s’est engagée à atteindre des émis- sions nettes de carbone nulles d’ici 2050, avec objectif inter- médiaire annoncé en 2022 : une réduction de 35 % de ces émissions d’ici 2035, par rap- port à une base de 2020.

flotte, avec l’acquisition d’Airbus Neo, présentant une réduction de 15 % des émissions de CO 2 a u km parcouru par passager et de 50 % des nuisances sonores en phase d’atterrissage et de décollage, par rapport aux avions qu’ils remplacent. À terme, elle compte aussi sur l’utilisation de carburants du - rables et, surtout, sur l’appa - rition d’avions zéro émission carbone. À cet effet, easyJet a signé un partenariat avec Rolls- Royce pour développer une technologie de moteur à com- bustion à hydrogène capable de propulser un avion de ligne. easyJet a également été la pre- mière compagnie aérienne à soutenir le programme ZEROe d'Airbus, visant à développer le premier avion commercial zéro émission de carbone au monde. Elle collabore aussi avec l’avion- neur pour soutenir le dévelop - pement de la technologie de retrait du carbone, qui permet de capturer le dioxyde de carbone directement dans l'atmosphère, puis de le stocker en toute sécu - rité dans le sous-sol.

Développée par l’Agence spa- tiale européenne en lien avec l’opérateur mondial de commu- nication par satellite Viasat, cette technologie implique les quinze principaux fournisseurs de ser- vices de navigation aérienne et représente une première étape significative dans la mise en œuvre du programme « Ciel unique européen », qui vise à accroître l’efficacité de la gestion du trafic aérien. IRIS TESTE SA TECHNOLOGIE DE LIAISON DE DONNÉES PAR SATELLITE SUR ONZE APPAREILS D’UNE PREMIÈRE COMPAGNIE COMMERCIALE : EASYJET. OBJECTIF AFFICHÉ : UNE RÉDUCTION DE 35 % DE SA CONSOMMATION DE KÉROSÈNE.

Alpes, Paul Prudent et son Blériot ont donc effectué une dizaine de décollages et deux vols complets, à une altitude de 2 300 pieds (690 mètres) au-dessus du niveau de la mer, avec une vitesse de montée de 110 km/h. UN PREMIER PAS VERS UNE NOUVELLE ÈRE Ce succès rend encore plus cré- dible l’objectif affiché de la start- up toulousaine : faire certifier et commercialiser avant la fin de la décennie le premier avion d’af- faires à hydrogène. Rejoints par une vingtaine d’ingé- nieurs en aérospatiale, d’experts en développement durable et de spécialistes de la chimie de l’hydrogène, les trois fondateurs de l’entreprise planchent en effet sur One, un projet d’appa- reil qui pourrait atteindre une autonomie de 800 milles marins (un peu moins de 1 500 km). Selon les responsables de Beyond Aero, un tel rayon d’ac- tion permettrait de couvrir 80 % du marché des jets privés.

Fin février, Paul Prudent est entré dans l’histoire. À bord du pro- totype Blériot, ainsi nommé en hommage au premier aviateur à avoir réussi la traversée de la Manche, l’expérimenté pilote d’essai a permis à Beyond Aero de réussir le premier vol habité français entièrement propulsé par un moteur hydrogène-électrique. DIX DÉCOLLAGES ET DEUX VOLS COMPLETS De loin, rien ne distingue le Blériot d’un petit monomoteur d’aéroclub. De fait, c’est l’adap - tation d’un avion ULM en alu- minium de classe 3, le G1 SPYL- XL. C’est sous le capot qu’il faut chercher les différences. À la place du moteur ROTAX, c’est un système de propulsion 100 % hydrogène-électrique qui en- traîne l’hélice. Les deux tiers de sa puissance sont fournis par une pile à hydrogène, le reste par des batteries. L’hydrogène gazeux est stocké dans trois ré- servoirs à 340 bars, et fournit une puissance maximale de 85 kW. Dans le ciel de l’aéroport de Gap-Tallard, dans les Hautes-

QUINZE FOURNISSEURS

ZOOM SUR LES ENGAGEMENTS D’EASYJET

Disponible sur les Airbus A320 et A330, Iris améliore les com- munications par satellite entre les avions et le contrôle au sol et aide pilotes et contrôleurs aé - riens à atteindre la plus grande efficacité opérationnelle.

Pour y parvenir, elle s’appuie donc sur l’amélioration de l’effi- cacité opérationnelle, mais aussi sur le renouvellement de la

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