Passerelle n°4

LE TERRITOIRE EN ACTION

EARTHWAKE : LE PLASTIQUE, C’EST (PARFOIS) FANTASTIQUE EARTHWAKE, STRUCTURE BASÉE À NICE, S’ATTAQUE DEPUIS UNE DIZAINE D’ANNÉES À LA DÉPOLLUTION PLASTIQUE, GRÂCE À UN PROCÉDÉ MIS AU POINT PAR UN INVENTEUR DES ALPES- MARITIMES.

sissent un hôtel ou un restaurant parce qu’il est labellisé Clé Verte, les professionnels doivent voir le label comme un outil qui leur permettra de franchir une étape importante dans leur transition écologique, comme une démarche de progrès pour l’établissement et l’équipe. Pour nous, qui sommes là pour promouvoir un tourisme durable, il est très important qu’hébergeurs et restaurateurs puissent obtenir ce type de label pour crédibiliser la valorisation de notre offre de loisirs. Les professionnels ont, de toute façon, bien compris que, pour qu’une destination soit durable, il faut la protéger.

CRÉÉ POUR INCITER LES ÉTABLISSEMENTS TOURISTIQUES À RÉDUIRE LEUR IMPACT ENVIRONNEMENTAL, LE LABEL CLÉ VERTE A ENREGISTRÉ L’AN DERNIER UNE CROISSANCE DE 45 %. PLUS DE 1500 HÔTELS, CAMPINGS, GÎTES, MEUBLÉS DE TOURISME, CHAMBRES D’HÔTES, RÉSIDENCES DE TOURISME, VILLAGES ET CENTRES DE VACANCES, AUBERGES DE JEUNESSE OU RESTAURANTS SONT AUJOURD’HUI LABELLISÉS EN FRANCE. LA RÉGION SUD PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR DÉCROCHE CETTE ANNÉE LA PREMIÈRE PLACE DU PALMARÈS AVEC UN TOTAL DE 242 LAURÉATS ET LA CÔTE D’AZUR FAIT PARTIE DES BONS ÉLÈVES. ÉCLAIRAGE DE CLAIRE BÉHAR, DIRECTRICE GÉNÉRALE DU COMITÉ RÉGIONAL DU TOURISME CÔTE D'AZUR FRANCE. LABEL CLÉ VERTE : LA CÔTE D’AZUR EN PREMIÈRE LIGNE

QUELS SONT LES CRITÈRES À RESPECTER POUR OBTENIR LE LABEL ?

Nous avons maintenant construit une machine qui traite 300 kilos et donne 250 litres d’huile de pyro- lyse par jour » . Des levées de fonds ont ensuite permis d’implanter une usine à Jonquières, dans le Vaucluse, où travaillent une dizaine de sala - riés, qui ont rejoint l’inventeur historique pour mettre au point le nouvel équipement. « Son intérêt tient au fait qu’il est ins- tallé dans des conteneurs, ce qui facilite son transport et son ins - tallation. Nous sommes donc en train de faire homologuer la ma- chine aux normes européennes, avant de la vendre à différents clients en Afrique, en Amérique latine, en France aussi, où nous sommes en relation avec des communautés de communes intéressées par la valorisation de leurs déchets plastiques en région Sud et en Nouvelle-Aqui- taine… C’est le début de l’aven- ture industrielle ». Une aventure qui prendra véri- tablement corps avec la livrai- son d’ici la fin de l’année d’une machine en Amérique du Sud et d’une autre en Tunisie.

S’intéressant plus particulière- ment à la valorisation chimique, ils rencontrent un inventeur de Puget-Théniers, dans les Alpes- Maritimes. Christopher Costes a mis au point un procédé de pyrolyse permettant de trans- former les déchets plastiques en carburant. Chauffé à 450 degrés, sans oxygène, dans un four, le plastique revient à son état d’ori- gine : un hydrocarbure. Les trois hommes créent donc une asso- ciation et l’aventure débute.

11 millions de tonnes ! C’est la quantité de déchets plastiques qui se déversent chaque année dans les océans. Si l’on ne fait rien, le chiffre pourrait tripler dans les quinze ans qui viennent et, selon la Fondation MacAr- thur, il y aura plus de plastiques que de poissons dans les mers du globe en 2050. TOUT COMMENCE PAR UNE RENCONTRE Retour en 2015. Franck Danel vient de quitter la direction d’Ac- tion contre la faim, où il avait fait la connaissance du comédien Sa- muel le Bihan, membre du conseil d’administration de l’ONG. Lors de leurs déplacements en Afrique ou en Asie, les deux hommes ont pris conscience de l’émergence du problème. Ils décident alors de relever le défi. « Nous avons cherché des solu- tions pour donner de la valeur aux déchets, se souvient Franck Danel, aujourd’hui directeur général d’Earthwake Entreprise. Nous nous disions que si le plastique avait de la valeur, il serait ramassé ».

Il y en a une centaine, dans tous les domaines de la gestion touristique durable. Ils concernent aussi bien la politique environnementale que la stratégie RSE (responsabilité so- ciale et environnementale) et la for- mation des employés, la sensibili- sation des touristes par l’affichage d’écogestes et la valorisation d’acti- vités nature, la gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets, la politique d’achats responsables… Concrète- ment, cela veut par exemple dire réguler l’arrosage, inciter les hôtes à prendre des douches plutôt que des bains et à ne pas laisser couler les robinets, régler les climatiseurs pour qu’ils ne puissent pas des- cendre en-dessous de 22°C, privi- légier les circuits courts, choisir un mobilier responsable… QUEL INTÉRÊT LES PROFES - SIONNELS DU TOURISME Y TROUVENT-ILS ? Lorsque vous faites du booking, vous pouvez maintenant cocher le critère « établissement durable ». Et, s’il est difficile de mesurer le pourcentage de touristes qui choi-

OÙ EN EST-ON SUR LA CÔTE D’AZUR ?

Début 2024, 69 établissements sont labellisés Clé Verte, et il y en aura plus de 100 à la fin de l’année. Le label converge en outre avec la politique Green Deal mise en place depuis 2017 par le département des Alpes-Maritimes, qui milite pour un développement plus rai- sonné et durable du territoire. Au niveau touristique, cela passe par la promotion d’expériences touris- tiques qui valoriseront des micro- aventures sur le territoire autour du sport, de la culture, de la nature ou de la gastronomie ; qui mettront en avant la gestion et le développe- ment des parcs naturels départe- mentaux, l’agriculture, le savoir-faire et les produits locaux. Dans cet es- prit, le département vient de lancer une route des saveurs autour de produits comme le citron, le miel, la bière, le vin, le fromage et l’olive, qui font l’identité de notre territoire.

UN PROJET INDUSTRIEL

« Petit à petit, nous avons amé- lioré notre machine pour obtenir une huile de pyrolyse de bonne qualité qui peut être utilisée pour alimenter des moteurs, des groupes électrogènes ou refaire du plastique vierge ». D’étape en étape, soutenus par la Région et le département des Alpes-Maritimes, ils ajoutent une entreprise à la structure pour développer un véritable projet industriel. « Au départ, nous trai - tions 40 kilos de déchets pour obtenir 40 litres de carburant.

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