Passerelle n°4

L'AÉROPORT EN TRANSIT CAP 2030 : EN LIGNE AVEC LES OBJECTIFS E n 2020, Aéroports de la Côte d’Azur s’était donné dix ans pour parvenir à ne plus émettre le moindre gramme de CO 2 sur ses propres émissions, sans compensation (scopes 1 et 2). Électrification, mesures d’optimisation opérationnelle, reboisement des communes environnantes… L’action simultanée de multiples leviers porte déjà ses fruits et le plan de vol est plus que respecté.

« Dans un aéroport, certaines technologies de rupture permettent de grandes avancées. » Isabelle Vandrot

d’origine 100 % renouvelable. Plus récemment, la suppression des chaudières à gaz remplacées par une innovante boucle à eau tem- pérée, a permis d’économiser 700 tonnes d’équivalent carbone. Pour l’heure, la technologie ne permet cependant pas de décar- boner toutes les activités. Pour ab- sorber ses émissions résiduelles, soit environ 300 tonnes d’équi- valent CO 2 , le groupe a donc en- gagé des conventions tripartites avec l’Office National des Forêts et une demi-douzaine de com- munes environnantes. « Depuis 2020, 15 052 arbres ont été plantés sur 19,5 hectares, sur les communes de Carros, Tour-sur- Tinée, Séranon, Saint-Césaire, Le Muy et Caille, rapporte Anne-Cé- cile Gibault, directrice de la Straté- gie et du Développement durable des Aéroports de la Côte d’Azur. Ces puits de carbone naturels nous mettent en capacité à 2030, d’assu- rer une absorption locale, en plus d’agir pour la biodiversité au sein du territoire qui nous accueille ».

les opérateurs commerciaux… »

D’ici 2030, ces actions vont bien sûr se poursuivre, et de nouvelles pistes ont d’ores et déjà été iden- tifiées ; leur exploration a même déjà parfois débuté.

L’électrification des postes au large en est un bon exemple. L’Aéro- port Nice Côte d’Azur avait ouvert la voie en 2014, en équipant l’aire de stationnement dédiée à l’avia- tion générale de pop-out, bornes électriques permettant aux avions d’être approvisionnés en énergie décarbonée et non fossile. Ce branchement évite l’utilisation du moteur auxiliaire, bruyant et émis- sif, dont l’usage est strictement encadré par un arrêté préfectoral, récemment durci, et limité aux seules 10 minutes avant le vol. Toutes les passerelles reliant les avions de ligne en escale aux ter- minaux 1 et 2 sont également équipées d’un réseau électrique de 400 hertz, là aussi pour éviter l’usage des moteurs auxiliaires et les émissions de gaz à effet de serre. « Cette année, nous avons entre - pris des travaux pour proposer un branchement électrique pour cli- matiser, éclairer et chauffer la cabine des avions en escale stationnés

LES CHIFFRES PARLENT D’EUX- MÊMES : AU 31 DÉCEMBRE DERNIER, LES ÉMISSIONS DIRECTES (SCOPE 1 ET 2) DES TROIS PLATEFORMES (NICE CÔTE D’AZUR, CANNES MANDELIEU ET GOLFE DE SAINT-TROPEZ) ONT ÉTÉ RÉDUITES DE 93 % EN VALEUR ABSOLUE PAR RAPPORT À 2013. L’AÉROPORT NICE CÔTE D'AZUR, LE PLUS IMPORTANT, LES A AINSI RÉDUITES DE 95 % PAR RAPPORT À 2010. nologies de rupture permettent de grandes avancées. Le reste, c’est l’affaire d’un cumul d’actions et de prises de conscience ». La première étape significative est intervenue en 2015 avec la signature de contrats de fourni- ture d’énergie électrique certifiée

LES 7 % RESTANTS

C’est le cas, par exemple, de l’élec- trification de la flotte des véhicules de fonction, aujourd’hui full hy- brides et, surtout, de la décarbona - tion des engins spéciaux (tracteurs, véhicules d’intervention et cen- trales de secours), entamée sur les aéroports de Cannes Mandelieu et de Saint-Tropez avec leur passage au biogazole (voir p.11) . Au-delà, l’enjeu véritable réside dans les émissions indirectes des plateformes (scope 3), celles que génère leur écosystème. « Ce sont celles sur lesquelles nous avons le moins de prise, mais c’est notre combat de demain. Il passe par beaucoup d’incita- tions, de partenariats, de facili - tation avec les compagnies aé- riennes, leurs assistants en escale,

UN CUMUL D’ACTIONS ET DE PRISES DE CONSCIENCE

belle Vandrot, cheffe du dépar- tement Développement durable et environnement d’Aéroports de la Côte d'Azur. Ce qui a fait la dif- férence, c’est l’introduction d’un nouveau paramètre dans nos pré- visions : la réduction des émissions. Dans un aéroport, certaines tech-

« Lorsque nous avons engagé la démarche, nous avions déjà une connaissance assez fine de nos sources d’émissions, rappelle Isa-

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