AOÛT 2025
UN ÉTÉ POUR S’INSPIRER, COMPRENDRE ET AGIR REGARD SUR DEMAIN
Joël Dicker, confidences d’un enfant de Genève PARLER PRÉVOYANCE Comment transmettre son patrimoine retraite RETRAITE ÉTONNANTE Un randonneur au parcours hors du commun
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Parler prévoyance Transmettre un patrimoine solide à ses héritiers
Regard sur demain Joël Dicker, l’avenir du livre et son amour pour Genève 2
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Coin des assurés Vibrez avec le nouveau concert de l’Orchestre des Trois-Chêne 20 24 Retraite étonnante Parcourir 65 179 km, le défi fou d’un marcheur jurassien
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Agir pour demain Guillaume Pierrehumbert, ex-humanitaire aujourd’hui gardien des eaux de Genève
Gestes responsables Des volontaires s’engagent pour préserver la vie en montagne
UN ÉTÉ POUR
S’INSPIRER,
COMPRENDRE ET AGIR
comptable, illustre à merveille la richesse des profils qui composent notre Etablissement. Son regard neuf et son engagement sont déjà des atouts précieux. Enfin, nous rendons hommage à celles et ceux qui s’engagent pour préserver la biodiversité de nos montagnes. Chaque été, des bénévoles se mobi- lisent pour entretenir les sentiers, poser des clôtures et protéger des espèces emblématiques. Leur action, souvent discrète, est pourtant essentielle pour maintenir l’équilibre de nos écosystèmes alpins. … SANS OUBLIER LA PRÉVOYANCE Dans cette édition, vous découvrirez aussi les impacts des différentes options de prévoyance au regard de la transmission du patrimoine, un aspect souvent essentiel dans le choix de sa stratégie de prévoyance. Il s’agit d’un enjeu concret, qui touche à la fois à la sécurité financière et à la volonté de transmettre dans les meilleures conditions. Je souhaite que cette lecture vous inspire autant qu’elle m’a inspirée. Qu’elle vous donne envie de découvrir, de comprendre, d’agir. Et surtout, qu’elle vous donne le goût de l’été – ce moment suspendu où tout semble possible.
L L’été. Cette saison que j’affectionne tant, synonyme de lumière, de respiration, de renouveau. Quelle plus belle période pour écrire ces premières lignes en tant que nouvelle directrice générale des Rentes Genevoises ? C’est avec une immense joie – et une certaine émotion – que je vous adresse cet éditorial, le premier d’une aventure que je souhaite collective, engagée et inspirante. Ce numéro d’août incarne pleinement cette dyna- mique. Il est à l’image de notre Etablissement : ancré dans le présent, tourné vers l’avenir et profondé- ment humain. Vous y découvrirez des personnalités remarquables, des parcours qui bousculent, des engagements qui élèvent. RENCONTRES ESTIVALES INSPIRANTES… A commencer par cette rencontre avec Joël Dicker, écrivain genevois au succès mondial, dont les romans m’accompagnent depuis longtemps. J’ai été particu- lièrement touchée par ses mots sur la lecture, la trans- mission et l’attachement à Genève. Son regard sur le monde, à la fois lucide et poétique, résonne avec notre volonté de conjuguer proximité et ambition. Vous ferez également la connaissance de Guillaume Pierrehumbert, ancien humanitaire devenu gardien des eaux genevoises, dont le parcours force l’admi- ration. Ou encore de Pascal Bourquin, marcheur infatigable, qui nous rappelle que la retraite peut être la poursuite d’un projet de vie aussi audacieux qu’inspirant. Ce numéro met en lumière le parcours d’Olivier Ayadi, nouveau responsable de la comptabilité et de la logistique des Rentes Genevoises. Son cheminement atypique, entre terrains humanitaires et expertise
Très belle lecture à toutes et à tous.
Julie Besson Directrice générale
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èremagazine - août 2025
RENCONTRE AVEC JOËL
DICKER L’écrivain genevois aux 12 millions de lecteurs a beau avoir séduit le monde entier, il ne résiste pas au charme de Genève, sa ville de toujours. Il nous parle aussi de l’avenir de la lecture et du temps qu’il voit passer en regardant les autres.
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Genève, pour vous, c’est l’écriture, c’est votre vie de famille. En tant que citoyen genevois, vous votez et prenez part aux engagements de la protection civile. Quelles autres activités, sinon ? J’aime beaucoup la course à pied dans la nature. Et à Genève, où que l’on soit, on est très vite dans la nature. Mon bureau se trouve en ville, mais je peux être au bord du lac en quelques minutes. C’est quelque chose de très suisse, je crois. Dans la plupart des autres villes européennes, je dois me contenter d’un tapis de course dans une salle de fitness un peu triste, parce que l’accès à la nature est loin d’être aussi direct. Vous courez aussi dans le parc Bertrand, cher à votre enfance ? Je cours aussi au parc des Eaux-Vives mais, effectivement, mes grands-parents habitaient tout près, avenue Alfred-Bertrand. J’ai passé une grande partie de ma vie d’enfant dans ce quartier, j’ai un lien fort avec le parc Bertrand.
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Il est à la littérature ce qu’un autre citoyen suisse était au tennis. Couvert de succès, mondialement connu et, comme Roger Federer, doté d’une qualité moins évidente derrière l’apparente facilité : le goût du travail acharné. Joël Dicker se lève à l’aube tous les matins pour écrire la suite de sa belle aventure. Joël Dicker, vos premiers romans à succès se déroulaient aux Etats-Unis, puis L’Enigme de la Chambre 622 fait voyager le lecteur entre Genève et Verbier. L’intrigue de Un Animal sauvage se développe quant à elle entre Cologny et les Eaux-Vives. Vous aimez écrire en prenant Genève pour décor ? J’ai évidemment du plaisir à parler de la Suisse et de Genève, qui me sont très chères. J’y suis né, j’y vis toujours. Le fait de partager ma ville avec des millions de lecteurs, c’est pour moi quelque chose de très spécial.
▲ Les romans de Joël Dicker sont traduits en quarante langues.
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« J’ai écrit plusieurs romans qui ont été refusés par tous les éditeurs jusqu’à ce que je rencontre Bernard de Fallois. J’étais jeune, heureusement, mais j’ai quand même passé presque dix ans à galérer si j’ose dire. » Joël Dicker Ecrivain
Raison pour laquelle vous avez parfois recours au monde de la publicité pour vos livres ? Oui, par exemple. Il a repéré votre potentiel, vous a aidé à devenir qui vous êtes aujourd’hui. Mais le grand public ignore que vous avez d’abord été un écrivain frustré, parce que cela a été difficile au début... Absolument. J’ai écrit plusieurs romans qui ont été refusés par tous les éditeurs jusqu’à ce que je rencontre Bernard de Fallois. J’étais jeune, heureusement, mais j’ai quand même passé presque dix ans à galérer si j’ose dire. Dix ans, c’est long ! Vous êtes mondialement connu, de Genève à Tokyo ou Bogota, et vous voyagez beaucoup à la rencontre de vos lecteurs. Qu’est-ce qui vous frappe dans l’évolution de la société ? Quand je voyage, je vois de moins en moins de gens lire dans les bus, les métros ou les trains. Les gens sont en permanence sur leur téléphone portable. Ce serait une bonne chose s’ils étaient tous occupés à regarder des films, de bonnes séries TV, au point de devenir cinéphiles. Mais ils sont accaparés par les réseaux sociaux ou par des jeux, dont je ne vois pas vraiment le sens.
Il était comment, l’enfant Joël Dicker ? Rêveur ? Footballeur ? Bon élève ? Ecrivain déjà, puisque vous rédigiez La Gazette des Animaux ? J’étais un enfant curieux. J’aimais surtout raconter des histoires, en créer. Cela a toujours été quelque chose d’important pour moi. Et aujourd’hui, quand je me mets à écrire ou à réfléchir à une histoire, je ressens toujours la même excitation, à 40 ans, que quand j’étais petit. Genève est aussi la ville où vous avez créé et installé votre maison d’édition, Rosie and Wolfe. Pourquoi Genève et pas Paris, Londres ou Los Angeles, alors que vous êtes mondialement connu ? Parce que je vis à Genève ! Cela me semblait plus pratique de marcher dix minutes, pour aller au bureau, que de devoir prendre un avion tous les jours (rires) . Et je ne ressens pas l’envie de déménager. Votre maison d’édition vend des millions de livres. C’est une PME ou une multinationale ? C’est une PME avec une petite équipe de quatre personnes. Vous aviez d’abord été publié à Paris chez un grand éditeur, Bernard de Fallois. Que vous a-t-il transmis en matière d’édition ? A être curieux, ouvert. Le secteur de l’édition est un milieu qui reste un peu figé sur un modèle ancien. Et Bernard, lui, était un homme très moderne. Il avait toujours un coup d’avance parce qu’il s’intéressait à tout.
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C’est pour cela que vous vous adressez à des gens plus jeunes avec votre dernier roman La très catastrophique visite du zoo ? Absolument, il m’a paru important de parler aux gens qui ne lisent pas encore, parce que j’ai la conviction que tout le monde aime lire mais ne le sait pas toujours. J’ai rencontré beaucoup de gens qui ne lisaient pas et qui, tout d’un coup, ont ressenti cette alchimie par- ticulière qui surgit quand on rencontre un livre qui nous parle. C’est quelque chose de très fort, plus fort que le téléphone et les séries TV ! J’ai eu envie de parler aux enfants pour essayer de les attirer sur la voie de la lecture le plus tôt possible, parce qu’il n’est jamais trop tôt pour devenir un lecteur. Ni trop tard d’ailleurs ! Quand vous parlez livre, vous pensez livre papier ? Oui, parce que la lecture sur papier implique un travail de l’esprit différent que celui de la lecture sur écran. Quand on lit sur papier, notre cerveau est capable de se concentrer de façon beaucoup plus intense. Avec les e-mails, les documents de travail, on lit déjà suffisamment en mode digital.
Joël Dicker, vous avez 40 ans cette année, vous avez le temps d’y réfléchir, mais est-ce qu’un écrivain prend sa retraite ? Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais je ne pense pas que je prendrai un jour ma re- traite. Quand j’étais enfant, je ne savais pas que je deviendrais écrivain – la notion de métier m’échappait encore – mais j’avais la conviction que j’écrirais toute ma vie. En faire mon métier n’était pas une évidence, mais le fait d’écrire en était une. Et c’est quelque chose que je continuerai toujours. On vous dit angoissé à l’idée du temps qui passe. Vous pensez à votre vieillesse ? Cela vous fait peur ? Je ne pense pas tellement au temps qui passe en me voyant vieillir, je pense au temps qui passe en voyant les autres évoluer, changer ou disparaître. En voyant aussi les enfants grandir. C’est vrai que la vie est courte, mais la question est avant tout de se demander ce que l’on en fait ! Mais vous arriverez à 150 ans, comme les arbres du parc Bertrand de votre enfance, n’est-ce pas ? J’espère bien... et peut-être même plus, qui sait ? Dans ce cas, vous allez écrire encore combien de romans, pensez-vous ? C’est impossible à dire. Vous venez de me prêter encore cent dix ans de vie, donc j’espère que tout ce temps en amènera encore beaucoup... Sinon je m’ennuierai !
QUESTIONS EXPRESS À JOËL DICKER Votre retraite idéale ?
Ecrire. Sans pression. Tranquillement. Que faites-vous d’une heure de libre? Du sport, en général. La personnalité avec qui vous rêvez de partager un dîner ? Il est mort, mais j’aurais aimé rencontrer l’écrivain autrichien Stefan Zweig. A quoi ressemble un été parfait pour vous ? Ecrire au bord de la mer. Un souvenir marquant de vos vacances d’enfance ? Les plages du Maine aux Etats-Unis.
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TRANSMETTRE SON PATRIMO DE PRÉVOYANCE
Il existe de nombreuses options pour financer une retraite. Dans vos critères de choix, il est important de prendre en compte votre situation familiale et votre souhait éventuel de transmettre vos avoirs à vos héritiers.
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RENTE DE 3 E PILIER Dans la prévoyance individuelle, les possibili- tés de transmission du patrimoine dépendent des caractéristiques des contrats d’assurance concernés. Il est possible d’opter pour une rente calculée sur deux têtes. De cette manière, la rente est versée aussi longtemps qu’un des deux assu- rés est en vie. Si cette option ressemble à la rente de conjoint survivant, elle offre beaucoup plus de souplesse. Au décès du premier assuré, la rente peut rester inchangée ou passer à 80 % ou 60 % de la rente initiale. Souplesse encore, pour le 3 e pilier B, qui permet le libre choix du deuxième assuré et ne le limite pas au conjoint. Le 3 e pilier offre également la possibilité de bénéficier d’un mécanisme de restitution du capital. Si, au moment du décès, le total des rentes versées est inférieur au capital constitué au début du versement des rentes, la différence est versée aux héritiers.
Rente de 2 e pilier, rente de 3 e pilier, rente certaine, capital, etc. Selon la solution de prévoyance choisie, les impacts en matière de succession diffèrent. Par conséquent, il convient de peser les avantages et les inconvénients de chaque option. RENTE DE 2 E PILIER La prévoyance professionnelle ne permet pas de transmettre un capital aux héritiers. Le conjoint survivant bénéficie de 60 % de la rente de vieillesse s’il a un enfant à charge ou s’il a atteint l’âge de 45 ans et que le mariage a duré au moins cinq ans. S’il ne remplit pas ces conditions, il n’a droit qu’au versement unique d’un capital équivalant à trois ans de rente. Les enfants du défunt ont droit à 20 % de la rente de vieillesse jusqu’à l’âge de 18 ans. Le versement peut être prolongé jusqu’à 25 ans si l’enfant est encore en formation.
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SE FAIRE ACCOMPAGNER Les experts des Rentes Genevoises se tiennent à votre disposition pour vous conseiller et planifier avec vous la transmission de votre patrimoine de prévoyance. Vous pouvez les contacter gratuitement au +41 22 817 17 17.
RENTE CERTAINE La rente certaine offre une solution unique en matière de transmission de patrimoine. Après le décès du bénéficiaire initial, la rente est ver- sée, sans interruption ni modification, au bé- néficiaire suivant, désigné dans le contrat. La transmission du capital se fait dans ce cas de façon progressive. CAPITAL Bénéficier de sa prévoyance sous forme d’un capital au moment de la retraite offre une grande liberté. L’argent est disponible en tout temps et peut être transmis comme tout autre avoir. Cependant, ce capital perd son statut de prévoyance et d’autres avantages liés à la rente, comme une couverture viagère, la garantie des prestations et les éventuels avantages fiscaux.
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AUTRES PERSPECTIVES La transmission du patrimoine de prévoyance n’est pas l’unique critère qui doit guider le choix entre les différents types de rentes et le capital. Voici une liste d’autres éléments à prendre en compte.
RENTE DE 2 E PILIER
Revenu garanti à vie Taux de conversion garanti légalement Pas d’imposition sur le capital
RENTE CERTAINE
R evenu garanti sur une période déterminée F iscalité de la rente P ossibilité d’éviter l’imposition sur le capital
Fiscalité de la rente
RENTE DE 3 E PILIER A
F iscalité en cas de retrait du capital du 2 e pilier
Revenu garanti à vie Avantage fiscal durant la constitution du capital Pas d’imposition sur le capital
CAPITAL
Fiscalité de la rente
L iberté de consommation du capital dans le temps
F iscalité en cas de retrait du capital du 2 e pilier R isque d’épuisement du capital Incertitude liée à la gestion
RENTE DE 3 E PILIER B
Revenu garanti à vie Fiscalité de la rente Grande liberté de choix Possibilité d’éviter l’imposition sur le capital
des investissements F iscalité sur le capital
Fiscalité en cas de retrait du capital du 2 e pilier
BON À SAVOIR Les rentes viagères sont versées aussi long- temps que l’assuré est en vie, même si le capital qui les finance est épuisé. Un gage de tranquillité.
RETROUVEZ SUR NOTRE BLOG PLUS D’INFORMATIONS SUR LA TRANSMISSION PATRIMONIALE rentesgenevoises.ch/blog
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DES CHIFFRES ET DES ÊTRES
Dix minutes en tête-à-tête avec le nouveau Responsable administration et comptabilité des Rentes Genevoises ont suffi pour mettre à mal la caricature du comptable rond-de- cuir terne et besogneux. Olivier Ayadi est le contraire : un homme au cuir tanné ! Il s’est d’abord râpé les genoux dans les préaux d’école et sur les terrains de foot : « J’ai joué dans mon club durant vingt-cinq ans. Le football est très structurant. J’y ai trouvé l’un de mes credo : tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin. » Olivier Ayadi s’est aussi frotté à la planète en s’offrant une année de voyage à 36 ans. En- suite, il se cogne aux réalités africaines pour une ONG humanitaire à Bunia, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Une région déstabilisée par la guerre et les moustiques, porteurs de maladies : « En RDC, vous êtes tous les jours confronté à dix problèmes dont vous ne soupçonniez pas l’existence le matin en vous levant. » Il apprend à décider dans un contexte d’incertitude. Ses études d’ingénieur puis d’expert-comptable lui servent de boussole pour découvrir la suite du chemin. Il a 49 ans cette année. L’avenir ne lui fait pas peur car, selon une expression qui le fait sourire : « La vraie vie commence à 50 ans, avant ce n’est qu’un entraînement ! »
1986 Première saison dans son club
2012 Découvre les rizières de Banaue aux Philippines
2014 Passe un an en RDC pour une ONG humanitaire
2022 Formation
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complémentaire de data analyste
de foot de Douvaine
« En RDC, vous êtes tous les jours confronté à dix problèmes dont vous ne soupçonniez pas l’existence le matin en vous levant.» Olivier Ayadi Responsable administration et comptabilité
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S’ENGAGER POUR LA BIODIVERSITÉ EN MONTAGNE Chaque été, des bénévoles s’engagent pour entretenir des
sentiers ou des alpages. Leur mobilisation permet notamment de préserver l’habitat fragile de certaines espèces comme le tétras-lyre, oiseau classé comme « potentiellement menacé » dans les Alpes.
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Il est 9 heures et il fait encore frais ce matin à 1700 mètres, lorsque les volontaires se garent sur le petit parking de terre de l’alpage des Lagots. Les plaques sont vaudoises, genevoises et fribourgeoises.
« D’ici, il vous faudra marcher dix minutes pour arriver à l’alpage, annonce l’organisatrice Manue Piachaud, et si vous avez pris des guêtres de randonnée, enfilez-les dès mainte- nant, le terrain est bien mouillé, il a plu toute la nuit. Sinon il y a des bottes à dispo ! » Ils sont une dizaine de bénévoles à être venus aujourd’hui. Chacun porte quelque chose, un rouleau de fil, des isolateurs électriques ou un thermos de thé. En avançant, ils s’émerveillent devant les Alpes vaudoises qui se dressent devant eux. « C’est magnifique ! » lance Irène Kölbl Tchemadjeu, une bénévole qui profite d’une journée de volontariat proposée par son entreprise : « Habituellement, je travaille dans un bureau. Alors quand j’ai appris que mon entreprise m’offrait une journée, j’ai tout de suite pensé qu’il me fallait quelque chose en extérieur. Et puis, c’est important pour moi de soigner la nature. Je suis très contente d’être ici ! » PROTÉGER « LA POULE SAUVAGE DES ALPES » Aujourd’hui, la mission des bénévoles est de poser des clôtures qui permettront d’accueillir des chèvres dès le lendemain. C’est l’Associa- tion Alpine Tetrao Tetrix (AATT) qui organise cette action afin de préserver le tétras-lyre, un oiseau emblématique des Alpes avec sa queue en forme de lyre et ses sourcils rouges.
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DES VOLONTAIRES QUI DÉPLACENT DES MONTAGNES Chaque année, le programme
« Volontaires montagne » vient en aide à des exploitants en zone de montagne en leur offrant une plateforme. Objectif : les mettre en lien avec de potentiels bénévoles, que ce soit pour mettre en place des clôtures, effectuer des travaux de rénovation sur une ferme ou entretenir des pâturages, entre autres. Ainsi, l’an dernier, 360 projets ont pu être menés à bien, dont environ un quart en Suisse romande. Tout ça, grâce à plus de 4000 bénévoles enthousiastes et motivés !
▲ A 60 ans, Irène œuvre comme bénévole sur l’alpage des Lagots. Manue Piachaud lui apprend à poser les clôtures.
« Les chèvres vont être nos alliées pour rouvrir cet espace si important pour le tétras-lyre », explique Manue Piachaud, coordinatrice de l’association. « En ce moment, ces pâturages sont envahis par un arbuste, l’aulne vert. Les chèvres qu’on placera ici vont manger les feuilles puis l’écorce. Une fois les arbustes morts, les bovins viendront les piétiner, ce qui maintiendra ces zones ouvertes et favorisera l’alimentation et la reproduction du tétras-lyre. » ACCOMPLIR EN UNE JOURNÉE LE TRAVAIL D’UNE SEMAINE Aujourd’hui, ce travail c’est Irène, Yvonne, Phil et les autres qui le réalisent. La plupart n’ont jamais posé de clôtures. Au joyeux groupe de bénévoles, Manue Piachaud détaille les étapes : « D’abord, planter les piquets, puis fixer les isolateurs dans le bois, enfin tendre les fils, en faisant attention de ne pas s’emmêler les pinceaux ! » Elle explique : « C’est un travail titanesque, avec environ septante piquets en bois et des kilomètres de fil ! En se répartissant les tâches, à dix, nous pouvons accomplir en une journée ce qu’une personne seule ferait
Le tétras-lyre, oiseau classé comme « potentiellement menacé » dans les Alpes.
en une semaine. » Bien sûr, tout travail bien fait mérite récompense : « Comme toujours, le pique-nique de midi sera généreux et au- jourd’hui c’est spécial, précise Manue. On a même des meringues et de la crème double de la ferme d’en face, on va se régaler ! »
SUR NOTRE BLOG : LE TRAVAIL DES BÉNÉVOLES EN VIDÉO rentesgenevoises.ch/blog
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LES RENDEZ-VOUS PRÉVOYANCE Les Rentes Genevoises accueillent le grand public pour le sensibiliser aux diverses facettes de la prévoyance. Les conférences, aux thèmes variés, sont animées par des spécialistes, et apportent aux participants une information claire et vulgarisée sur les enjeux de la prévoyance.
Quelle loi s’appliquera à votre succession sur le plan civil dans un contexte franco-suisse? Où les droits de succession sont-ils dus ? Quelles sont les situations de double imposition ? Comment les éviter ? Quelles voies d’optimi - sation? Autant de questions auxquelles cette conférence apportera des réponses. Conférencier : M. Aubin Robert Notaire M. Robert est titulaire du diplôme de notaire en France, d’un master 2 Droit et gestion de patrimoine et du LL.M. Tax (fiscalité suisse) Genève. Il conseille quotidiennement des clients privés sur des questions de fiscalité franco-suisse. 8 OCTOBRE • 18h00-19h00 «LES DONATIONS ET SUCCESSIONS FRANCO- SUISSES, ASPECTS CIVILS ET FISCAUX»
Pierre Novello, auteur-éditeur, présente son dernier ouvrage intitulé « Guide pratique des successions », qui s’adresse à toute personne concernée par les questions successorales. L’approche se veut rigoureuse, mais avec le plus de clarté possible et en recourant à de très nombreux exemples chiffrés. Conférencier : M. Pierre Novello Auteur-éditeur M. Novello est titulaire d’une licence en économie po- litique de l’Université de Genève. Après avoir été formé comme analyste financier au sein d’un établissement bancaire de renom à Genève, il a embrassé la carrière journalistique. Il a été durant plusieurs années rédac- teur économique au Journal de Genève et Gazette de Lausanne . Il est aujourd’hui journaliste indépendant et auteur. Les huit ouvrages qu’il a rédigés, avec le soutien de nombreux spécialistes, traitent des multiples aspects de la prévoyance et des finances personnelles. 18 SEPTEMBRE • 18h00-19h00 «GUIDE PRATIQUE DES SUCCESSIONS » PRÉSENTATION DU LIVRE DE PIERRE NOVELLO
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4 DÉCEMBRE • 18h00-19h00 « 3 E PILIER A LAST MINUTE»
13 NOVEMBRE • 18h00-19h00 «LA PRÉVOYANCE DES FEMMES » Il existe de nombreuses inégalités entre les hommes et les femmes, que ce soit au niveau des salaires, des perspectives d’évolution pro - fessionnelle ou de l’organisation familiale. Comment cela impacte-t-il la prévoyance ? Peut-on évaluer l’écart de rente entre femmes mariées et femmes célibataires, entre femmes avec ou sans enfants, entre femmes avec ou sans formation ? Quelles sont les stratégies de prévoyance envisageables pour réduire les inégalités à la retraite ? Autant de questions auxquelles cette conférence répondra de ma - nière objective, en présentant des cas concrets et des données statistiques. Conférencière : Mme Valérie Rymar Conseillère en prévoyance aux Rentes Genevoises Mme Rymar est conseillère et fondée de pouvoir au sein des Rentes Genevoises. Depuis plus de dix-huit ans, elle y exerce une activité de conseil en matière de prévoyance, de solutions d’épargne, d’assurance individuelle et d’optimisation fiscale. Elle intervient régulièrement en tant que conférencière, notamment sur la question de la prévoyance au féminin.
Le mois de décembre est le dernier délai pour constituer un 3 e pilier A. Quelles sont les dif - férences entre les 3 es piliers A et B ? Quelles sont les particularités de la réforme du 3 e pilier A ? Cette conférence apportera des réponses claires à ces questions. Elle présen- tera notamment les différents avantages offerts par le 3 e pilier A et les spécificités de la version proposée par les Rentes Genevoises. Conférencière : Mme Giuseppa Rao Conseillère en prévoyance aux Rentes Genevoises Mme Rao a fait du conseil aux particuliers le métier de sa vie. Passionnée par le contact humain, elle élabore des plans de prévoyance personnalisés en tenant compte de la situation globale de chaque individu. Depuis 2002, elle fournit un accompagnement objectif et structuré, afin que chacun puisse construire une prévoyance solide, adaptée à ses besoins et à ses projets de vie.
POUR PLUS D’INFORMATIONS ET POUR VOUS INSCRIRE rentesgenevoises.ch/blog/conferences
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PROTÉGER L’EAU POUR PROTÉGER LA VIE Pendant plus de vingt ans, Guillaume Pierrehumbert a parcouru le monde pour approvisionner en urgence les populations touchées par les conflits. Aujourd’hui, il dirige l’Office cantonal de l’eau à Genève.
A Genève, il y a le Léman, le Rhône, l’Arve et bien sûr le Jet d’eau ! L’or bleu est partout, mais quelle est sa qualité ? L’eau potable est irréprochable à Genève. Je dis souvent que c’est une aberration de boire de l’eau en bouteille quand on a la chance d’avoir une eau du robinet aussi bonne. Elle provient à 80 % du lac Léman et à 20 % des nappes phréatiques. Pour les cours d’eau, la situation est plus nuancée. Les indicateurs sont globalement bons, mais il existe des fra- gilités, notamment dues à la densité urbaine et à des pressions sur les milieux naturels. Nous investissons beaucoup pour améliorer la situation, en créant par exemple des rose- lières, en facilitant la mobilité des poissons et en menant des campagnes de prévention contre les pollutions domestiques ou indus- trielles. Malheureusement, des événements ponctuels, comme les pollutions au printemps dans l’Aire et la Seymaz, peuvent anéantir des années d’efforts de renaturation.
L L’eau est le trésor le plus précieux de l’humanité. Souvent, elle jaillit directement du robinet, mais ce privilège est loin d’être universel. Guillaume Pierrehumbert ne le sait que trop bien, lui qui a été chef de l’Unité eau et habi- tat du Comité international de la Croix-Rouge. Mais même en Suisse, les défis liés à cette ressource sont nombreux. Guillaume Pierrehumbert, vous travaillez désormais pour l’Etat de Genève, depuis décembre dernier. Dans un pays où l’eau est abondante, votre quotidien doit être moins mouvementé qu’auparavant, non ? Moins mouvementé, certes, mais tout aussi captivant. J’apprends chaque jour quelque chose de neuf avec ce poste. Il faut dire que l’Office cantonal de l’eau est l’un des services les plus transversaux de l’Etat car l’eau est om- niprésente. Nous touchons à tout, des places d’amarrage dans les ports aux rives du lac, en passant par les cours d’eau, les eaux usées et bien sûr l’approvisionnement en eau potable. Nous travaillons en collaboration avec d’autres services de l’administration cantonale, les SIG ainsi que les organisations environnementales.
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▲ En plus d’assurer l’approvisionnement en eau potable des Genevois, Guillaume Pierrehumbert et son équipe travaillent à renaturer les cours d’eau et les rives du lac.
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A l’échelle individuelle, que peut-on faire pour protéger les ressources en eau ? Un geste simple par exemple : ne jamais jeter ses mégots de cigarettes dans les bouches d’égout. Un seul mégot suffit à polluer jusqu’à 500 litres d’eau. A Genève, il y a plus de 76 000 regards, soit autant de sources potentielles de contamination des cours d’eau, car plus de la moitié ne sont pas raccordés aux stations d’épuration. Quels sont les grands défis qui vous attendent ? Le changement climatique est évidemment un enjeu majeur. Il entraînera des périodes de sécheresse plus fréquentes, ce qui pose la question de l’accès à l’eau potable, mais aussi à l’eau pour l’agriculture et les loisirs. Même si Genève est relativement privilégiée, rien n’est inépuisable. Par ailleurs, la lutte contre les pollutions, notamment les micropolluants, est un défi croissant qui nécessite des inves- tissements importants en épuration et en prévention. Enfin, il faudra aussi nous préparer à des événements extrêmes, comme les crues et les inondations, qui risquent de devenir plus fréquents.
L’eau a toujours été au cœur de vos activités professionnelles. Pourquoi ? C’est une vocation. Mon père était ingénieur en génie civil, chef des travaux publics de La Chaux-de-Fonds où il était responsable de l’épuration des eaux. J’ai grandi dans un en- vironnement où le service public et la ges- tion de l’eau étaient présents. Et puis, comme on le dit souvent, l’eau c’est la vie. Protéger l’eau c’est donc protéger la vie. Ce qui me passionne, au-delà de l’aspect technique du métier, c’est surtout de contribuer au bien- être général en garantissant un accès à cette ressource si précieuse. Vous avez consacré vingt-deux ans de votre vie à l’humanitaire. Le CICR vous a notam- ment envoyé en Erythrée, au Rwanda, en Irak, au Pakistan, au Nigéria et en Palestine. Avec quels objectifs ? On imagine souvent que l’aide humanitaire consiste à distribuer des bouteilles d’eau. La réalité, c’est que nous intervenions pour maintenir ou réhabiliter des services essen- tiels : approvisionnement en eau, électricité, santé. Dans chaque guerre, l’eau est aussi une victime. Les infrastructures sont fragiles et dès qu’elles sont touchées, tout s’écroule. Quand la Croix-Rouge internationale arrive, la prio- rité est de remettre en fonction ces réseaux de distribution pour que la population puisse tout simplement survivre. Une gourde avec un filtre à charbon ne suffit pas à répondre aux besoins. Il faut collaborer avec les autorités locales et les compagnies d’eau pour assu- rer un approvisionnement minimal, via des forages, pompes, conduites et produits de désinfection. Et le traitement des eaux usées ? Malheureusement, ce n’est pas la priorité. Il est très rare de réussir à maintenir des infrastruc- tures d’épuration fonctionnelles en zone de conflit. C’est dramatique car les eaux usées se déversent dans l’environnement avec un impact à long terme. On manque de temps et de moyens pour préserver les milieux naturels et c’est grave puisque si la nature n’est pas protégée, les ressources en eau vont se détériorer et ça aura tôt ou tard un impact sur les populations concernées.
QUESTIONS EXPRESS À GUILLAUME PIERREHUMBERT Votre retraite idéale ?
Me promener dans la nature, à pied ou à vélo et profiter d’un environnement sain et préservé. D’où l’intérêt de faire du bon boulot maintenant ! Que faites-vous d’une heure de libre ? J’ouvre un bouquin. La personnalité avec qui vous rêvez de partager un dîner ? Probablement Vladimir Poutine, s’il acceptait de répondre avec sincérité à mes questions. Mais c’est sans doute une déformation professionnelle liée à mon ancien job ! A quoi ressemble un été parfait pour vous ? Une journée de pêche en famille au bord d’un petit lac au nord du Québec. Pas d’électricité, pas d’internet. Juste la paix. Un souvenir marquant de vos vacances d’enfance ? La découverte du Musée d’histoire naturelle de Genève ! C’était lors d’un séjour chez mes cousines de Plan-les-Ouates.
août 2025 - èremagazine 18
Quelle expérience a été la plus marquante ? Gaza. J’ai été basé à Jérusalem de 2012 à 2015. Durant cette période, j’ai vécu deux guerres dans l’enclave. Honnêtement, je ne pensais pas que la situation puisse être un jour pire que ce que j’ai vu là-bas durant le conflit de 2014. Une décennie plus tard, on se rend compte que oui. C’est dramatiquement pire. On vous sent ému. Ça m’attriste et surtout ça me désole de savoir que tous nos efforts ont certes aidé, mais n’ont rien résolu. J’ai vu les ravages de la guerre et la détresse des populations privées d’accès à l’eau. Ces expériences m’ont profondément marqué. Elles m’ont appris l’humilité, la résilience et l’importance de l’engagement collectif. Aujourd’hui encore, mon parcours à l’international influence mon regard sur la gestion de l’eau, ici à Genève comme ailleurs.
Guillaume Pierrehumbert Directeur de l’Office cantonal de l’eau de Genève bouteille quand on a la chance d’avoir une eau du robinet aussi bonne.» « L’eau potable est irréprochable à Genève. C’est une aberration de boire de l’eau en
SUR NOTRE BLOG : DES CONSEILS PRATIQUES POUR PRÉSERVER LA QUALITÉ DES EAUX rentesgenevoises.ch/blog
▲ Né à Payerne, Guillaume Pierrehumbert a ensuite grandi à La Chaux-de-Fonds avant de poursuivre ses études à Lausanne. Il vit aujourd’hui à Genève avec sa femme et ses deux enfants.
èremagazine - août 2025 19
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L’INSTANT L’HOMME QUI MARCHE VERS
Depuis 2013, Pascal Bourquin voit la vie en jaune. Sportif accompli, ce Jurassien s’est lancé le défi de parcourir tous les sentiers pédestres balisés de Suisse, soit près de 66 000 kilomètres. Son projet hors norme lui garantit une occupation enrichissante bien au-delà de son passage à la retraite.
21 èremagazine - août 2025
I Il est à peine assis qu’il a déjà allumé son ordinateur. A l’écran apparaissent des tableaux, des graphiques, des cartes qui racontent en chiffres son incroyable aventure débutée en 2013 : La Vie en Jaune. En ce 28 mai 2025, Pascal Bourquin a déjà effectué 29 957 km, soit 45 % de son projet consistant à parcourir tous les sentiers pédestres balisés de Suisse : « J’ai un peu d’avance sur mon planning, mais je pré- fère avoir de la marge en cas de pépin », précise ce journaliste jurassien pour qui l’exactitude n’est pas un vain mot. Et des pépins, il en a eu quelques-uns... Il y a dix ans, un cancer de la thyroïde le freine durant trois semaines. En 2022, une opéra- tion à cœur ouvert le contraint à un mois de réadaptation à la clinique spécialisée Le Noirmont. « Je montais deux marches et j’avais l’impression de gravir le Mont-Blanc. J’ai perdu 400 km sur ma moyenne annuelle de 2500 km », glisse-t-il comme s’il évoquait le souvenir d’un mauvais rhume. Habitué à une discipline exigeante, Pascal Bourquin réalise encore davantage l’importance de soigner sa condition physique. LA RETRAITE POUR FINALISER Entre son emploi à 100 % sur quatre jours au Quotidien Jurassien et son quadrillage du pays, à pied, deux jours par semaine, Pascal Bourquin a peu de place pour d’autres activités. C’est pourquoi, à 59 ans, il se prépare à prendre une retraite anticipée. Mais pour ce suractif aux ten- dances Asperger assumées, quitter le monde du travail ne s’envisage qu’après s’être assuré de le faire dans de bonnes conditions. « J’ai fait mes calculs pour être certain que mon choix n’impactera pas négativement mes finances. Sans cela, je serais trop angoissé pour mener à bien mon projet », confie le futur jeune retraité qui se définit lui-même comme une personne très carrée, anxieuse et amatrice de défis.
▲ Une certitude pour le Jurassien qui veut explorer tous les chemins pédestres du pays : son prochain passage à la retraite se fera en marchant.
Autant de caractéristiques qui se révèlent être des qualités dans la réussite d’un parcours de vie atypique, qui n’a pas échappé à des décep- tions personnelles et professionnelles. « J’en ai eu dans chacun de ces domaines », évoque- t-il en soulignant que sa pratique intense de la marche et son contact avec la nature l’ont énormément enrichi. « J’ai compris que j’avais le droit d’exister sans réaliser d’exploits. Dans toutes ses imperfections, la nature s’inscrit au présent. C’est très inspirant. » Et la vitesse à laquelle l’environnement change n’échappe pas non plus au regard perspicace du résident de Moutier, qui s’en émeut. ADAPTER SON REGARD Au fil des ans, la motivation de Pascal Bourquin a évolué. Envisagée à l’origine comme un pur challenge sportif, son aventure s’apparente dé- sormais davantage à une suite de rencontres vivifiantes, que ce soit lors des conférences qu’il donne, ou à travers les échanges qu’il entretient avec les quelque 25 000 fans qui le suivent sur les réseaux sociaux. S’il publie volontiers des photos de ses randonnées, ne lui demandez surtout pas laquelle il préfère. L’essentiel pour lui réside dans l’effet « wow ». Son regard décalé capture à merveille le petit truc en plus saisi sur le vif. Souvent, celui-ci se manifeste lorsqu’on s’y attend le moins, lorsque les conditions météorologiques sont les moins favorables comme sur ce souvenir pellicule du Zwischbergental, au-dessus de Gondo. « Il faisait franchement moche, mais ce que j’ai ressenti à cet instant était lumineux. »
« J’ai un peu d’avance sur mon planning, mais je préfère avoir de la marge en cas de pépin.» Pascal Bourquin Marcheur amoureux de la nature
22 août 2025 - èremagazine
Ses étapes, qu’il décline à coup de 25 km pour un dénivelé positif et négatif de 1500 mètres, s’illuminent de manières multiples. Par exemple, à travers le sauvetage d’un bélier dont les cornes s’étaient malencontreusement prises dans une barrière en treillis. « Je me suis approché de lui avec un peu d’hésitation, car je craignais que la barrière soit électrifiée. A force de ramasser du courant électrique, je suis de- venu allergique. Je lui ai dit : tu te calmes mon gaillard. Puis, j’ai réussi à le dégager. Il a piqué un sprint. Il est monté sur une bosse, s’est retourné et m’a regardé longuement. J’ai pris ça pour un remerciement. » SPORTIF ACCOMPLI Football, athlétisme, plongée sous-marine, VTT, entre autres, le sport accompagne Pascal Bourquin depuis son enfance. La trentaine passée, il se découvre un intérêt pour la mon- tagne au cours d’un reportage TV. Il est alors journaliste-caméraman pour la RTS. Dans le cadre de son job, il participe à la Patrouille des Glaciers. Dès la quarantaine, il enchaîne
les 6000 mètres. A l’occasion d’une ascension en Amérique du Sud, il s’interroge sur son prochain objectif : gravir l’Everest. Mais la pers- pective de se retrouver coincé dans une file d’alpinistes le fait rapidement changer de but. « En consultant la carte de Suisse Mobile sur mon ordinateur, j’ai été fasciné par le formidable nombre d’itinéraires pédestres que propose le pays ! » Ni une, ni deux, il dé- cide de sillonner les 65 179 km recensés à ce moment-là. Il estime qu’il aura besoin de vingt-huit ans pour y parvenir. Le dernier pas de son aventure, Pascal Bourquin le programme ainsi à Berne en 2041, l’année de ses 75 ans et celle des 750 ans de la Confédération. Ultime clin d’œil d’un journaliste bientôt retraité et familier du storytelling.
EN VIDÉO SUR NOTRE BLOG : PARTEZ EN RANDONNÉE À GRINDELWALD AVEC PASCAL BOURQUIN rentesgenevoises.ch/blog
▲ En moyenne, depuis le début de son projet La Vie en Jaune, Pascal Bourquin parcourt 2500 km par an. Fin mai, après cette journée sur les hauts de Grindelwald, il comptabilisait un dénivelé de 1.5 million de mètres, positif et négatif.
23 èremagazine - août 2025
DEUX GRANDS ROMANTIQUES Ce nouveau concert d’automne de l’Orchestre des Trois-Chêne vous invite à plonger au cœur du romantisme allemand à travers deux œuvres emblématiques : L’ Ouverture de Rosamunde de Franz Schubert et la Deuxième Symphonie de Robert Schumann.
MUSIQUE DE SCÈNE L’ Ouverture de Rosamunde condense en une dizaine de minutes tout le génie de Schubert et figure parmi ses pages d’orchestre les plus célèbres. Après une introduction dramatique dans le style italien, le compositeur nous em- porte dans des développements lyriques et lumineux. TRÉSOR DU RÉPERTOIRE SYMPHONIQUE Figure centrale de ce programme, Robert Schumann n’a pas connu Franz Schubert, mais en fut grandement influencé. De Schumann, on retient souvent l’image de l’artiste maudit, poursuivi par la maladie et la dépression, et sa Deuxième Symphonie , composée entre 1845 et 1846, est le reflet d’une période très difficile. Se limiter à cette biographie tragique serait tou- tefois réducteur. Le compositeur mena toute sa vie une intense activité artistique et critique.
Créateur d’une revue musicale dans laquelle il défendit l’œuvre de Schubert, il incita Felix Mendelssohn à diriger la création de la Grande Symphonie en ut majeur de Schubert en 1839. Sa Deuxième Symphonie reflète autant son immense énergie que ses doutes : Schumann y aborde de nouvelles techniques de composi- tion et d’orchestration qui rendent l’œuvre à la fois complexe et très expressive. Une invitation à un voyage intemporel, où l’in- tensité de Schumann rencontrera le lyrisme de Schubert. Deux visions du romantisme qui sauront toucher autant les cœurs que les esprits. Le concert du 30 octobre 2025 est exclu- sivement réservé aux assurés des Rentes Genevoises. Pour vous inscrire, il suffit de flasher le QR Code ci-dessous et de com- pléter le formulaire en ligne. La date limite est fixée au vendredi 3 octobre 2025. Etant donné que les inscriptions seront traitées et confirmées par ordre d’arrivée, il est conseillé aux intéressés de s’annoncer sans tarder.
POUR PLUS D’INFORMATIONS ET POUR VOUS INSCRIRE rentesgenevoises.ch/concert-2025
LES ŒUVRES Franz Schubert (1797 – 1828) Ouverture de Rosamunde Robert Schumann (1810 – 1856) Symphonie n° 2 en do majeur, op. 61
août 2025 - èremagazine 24
èremagazine - août 2025 11
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