Ère magazine édition août 2025

« J’ai écrit plusieurs romans qui ont été refusés par tous les éditeurs jusqu’à ce que je rencontre Bernard de Fallois. J’étais jeune, heureusement, mais j’ai quand même passé presque dix ans à galérer si j’ose dire. » Joël Dicker Ecrivain

Raison pour laquelle vous avez parfois recours au monde de la publicité pour vos livres ? Oui, par exemple. Il a repéré votre potentiel, vous a aidé à devenir qui vous êtes aujourd’hui. Mais le grand public ignore que vous avez d’abord été un écrivain frustré, parce que cela a été difficile au début... Absolument. J’ai écrit plusieurs romans qui ont été refusés par tous les éditeurs jusqu’à ce que je rencontre Bernard de Fallois. J’étais jeune, heureusement, mais j’ai quand même passé presque dix ans à galérer si j’ose dire. Dix ans, c’est long ! Vous êtes mondialement connu, de Genève à Tokyo ou Bogota, et vous voyagez beaucoup à la rencontre de vos lecteurs. Qu’est-ce qui vous frappe dans l’évolution de la société ? Quand je voyage, je vois de moins en moins de gens lire dans les bus, les métros ou les trains. Les gens sont en permanence sur leur téléphone portable. Ce serait une bonne chose s’ils étaient tous occupés à regarder des films, de bonnes séries TV, au point de devenir cinéphiles. Mais ils sont accaparés par les réseaux sociaux ou par des jeux, dont je ne vois pas vraiment le sens.

Il était comment, l’enfant Joël Dicker ? Rêveur ? Footballeur ? Bon élève ? Ecrivain déjà, puisque vous rédigiez La Gazette des Animaux ? J’étais un enfant curieux. J’aimais surtout raconter des histoires, en créer. Cela a toujours été quelque chose d’important pour moi. Et aujourd’hui, quand je me mets à écrire ou à réfléchir à une histoire, je ressens toujours la même excitation, à 40 ans, que quand j’étais petit. Genève est aussi la ville où vous avez créé et installé votre maison d’édition, Rosie and Wolfe. Pourquoi Genève et pas Paris, Londres ou Los Angeles, alors que vous êtes mondialement connu ? Parce que je vis à Genève ! Cela me semblait plus pratique de marcher dix minutes, pour aller au bureau, que de devoir prendre un avion tous les jours (rires) . Et je ne ressens pas l’envie de déménager. Votre maison d’édition vend des millions de livres. C’est une PME ou une multinationale ? C’est une PME avec une petite équipe de quatre personnes. Vous aviez d’abord été publié à Paris chez un grand éditeur, Bernard de Fallois. Que vous a-t-il transmis en matière d’édition ? A être curieux, ouvert. Le secteur de l’édition est un milieu qui reste un peu figé sur un modèle ancien. Et Bernard, lui, était un homme très moderne. Il avait toujours un coup d’avance parce qu’il s’intéressait à tout.

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èremagazine - août 2025

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