Carillon_2016_10_07

Oui pour les femmes, non pour d’autres

à la condition de répondre aux exigences de la loi électorale et, surtout, de renoncer à leur « statut d’Indien ». Mais en 1898, les préjugés raciaux, les mesures en place dans la majorité des provinces et la crainte que les Autochtones votent en bloc font tourner le vent : ils n’auront plus le droit de voter. La nouvelle fait peu de vagues. Le régime parlementaire canadien ne suscite pas tellement d’intérêt au sein des peuples qui ont leurs propres traditions politiques. En effet, dans plusieurs Premières Nations, démocratie et gouvernance existent déjà. Il faudra attendre 50 ans avant que les choses changent. Dans L’histoire du vote au Canada , Élections Canada explique que pour assurer la souveraineté canadienne sur les territoires du Grand Nord, on y établit des collectivités dont les individus figureront sur une liste électorale. En conséquence, les Inuits qui « habitent le territoire » sont le premier groupe autoch- tone à regagner le droit de vote, en 1950. Puis, en 1960, le gouvernement de John Diefenbaker octroie le droit de vote à l’ensemble de la population autochtone, et ce, presque à l’unanimité des membres du Parlement.

Lors des élections fédérales de 1921, le droit de vote des femmes était déjà acquis au Canada et dans plusieurs provinces. Par contre, seulement 50 % de la population pouvait exercer ce droit. Même si cette élection a été historique pour bon nombre de femmes, certains groupes n’ont pas eu accès aux urnes, et ce, pendant plusieurs décennies encore. Par exemple, les personnes ayant une déficience intellectuelle et les juges (leur fonction leur demandant d’être apolitiques) n’ont pu voter avant les années 1990. D’autres citoyens étaient aussi privés ponctuellement du droit de vote à cause de leur race ou de leur religion. Les peuples autochtones Il faut ajouter les Autochtones à la liste des sans-voix. Pourtant, la majorité de ces peuples vivaient depuis longtemps en démocratie. Les Iroquois représentent une des plus anciennes démocraties participatives vivantes et les Mohawks, femmes incluses, avaient l’habitude de désigner leur chef. En fait, au moment de la Confédération, les Autochtones ont le droit de vote,

Iqaluit, mars 1956. Crédit : Gar Lunney / Office national du film du Canada. Photothèque / Bibliothèque et Archives Canada.

Le cas des États-Unis Le cas des États-Unis est aussi

Dans le monde Les peuples autochtones du Canada ne sont pas les seuls à avoir été contraints d’attendre pour exercer un droit de vote. En Australie, les Autochtones, hommes et femmes, l’obtiennent en 1967, soit 65 ans après les femmes. « La Nouvelle-Zélande fait figure d’exception », précise Gertrude Mianda, professeure au programme d’études des femmes et de genre du Collège Glendon. « En effet, les femmes maories obtiennent le droit de vote en même temps que les autres femmes en 1893. »

particulier : les Premières Nations ont obtenu la nationalité américaine et le droit de vote en 1924, soit quatre ans après les citoyennes américaines. Mais il y a ombre au tableau : les Afro- Américaines n’ont pas pu se rendre aux urnes avant 1965, explique Gertrude Mianda, professeure au programme d’études des femmes et de genre du Collège Glendon. « [Elles] n’ont eu leurs pleins droits politiques que bien plus tard avec le Voting Rights Act, en 1965 et non en 1920, lorsqu’aux États-Unis le suffrage universel a été étendu aux femmes. »

1982

1992-1993

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Le vendredi 7 octobre 2016

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