Carillon_2020_01_30

LEADERSHIP 101, AVEC MARIE-NOËLLE LANTHIER ENTREVUE

«Tant qu’on n’a pas une perspective qui est plus équilibrée et qui représente vraiment la démographie –soit 51% de la population (qui sont des femmes)- on se retrouve au plus bas du plus bas de la représentation féminine, tant par rapport au Québec (qui est le plus avancé à ce niveau) que par rapport au Canada. On a aussi besoin de rajeunir les conseils municipaux pour qu’on puisse avoir un bon équilibre.» PLUS DE FEMMES EN POLITIQUE: BONNE IDÉE? Pourquoi a-t-elle tant besoin de brasser le statuquo? On pourrait bien se le demander. D’abord et avant tout, si l’on ignore lamoitié de la population, on va négliger la moitié des connaissances, des compétences et des perspectives. Ici, il faut ajouter qu’il faut davantage de perspectives plus équilibrées afin de justement créer des précédents, qui sont la sourcemême du renouvèlement pour Mme Lanthier, et aussi amener un nouveau souffle qui pourra un jour pousser un petit peu plus le développement économique dans la région. En second lieu, il faut refléter les intérêts, les perspectives et les soucis de la population que l’on dessert, que ce soit des femmes, des minorités linguistiques, des minorités cultu- relles, raciales, etc., pour s’assurer qu’elles soient prises en compte dans l’élaboration des politiques qui vont les affecter. En troisième, mais non en dernier lieu, il faut changer les attitudes, enrayer les stéréotypes et offrir de nouveaux modèles, aussi divers et nombreux que possible, aux jeunes filles. En fait, ces modèles représentent, à juste valeur, l’une des plus importantes des tâches que LFPR s’est données comme priorité: c’est comme si Mme Lanthier comptait mettre en place une encyclopédie, aussi vaste que l’on peut imaginer, de femmes leaders, de vrais modèles pour les jeunes filles des générations présentes et futures. Si l’on n’a que quelques représentantes de leadership féminin en politique, on est porté à créer des stéréotypes, ce qui est certes humain, mais point propice pour un monde où la parité et la représentativité constituent des valeurs de base. OBJECTIFS DE LFPR Bien souvent, le slogan que Mme Lanthier entend c’est que les organismes et les entités qu’elle côtoie, à travers son travail, cherchent, mais ne trouvent pas de femmes. Alors c’est justement là que le Leadership Féminin vient, pour ainsi dire, à la rescousse. «Nous, on va

CRISTIANA M. MANDRU cristiana.mandru@eap.on.ca

LeadershipFémininPrescott-Russell (LFPR), c’est un regroupement de huit femmes bénévoles qui travaillent pour faire avancer une cause qui leur tient à cœur: la parité et la représentativité des femmes au sein de Prescott- Russell. Sans oublier, bien sûr, le leadership féminin, qui a donné le nom à l’organisme. Le leadership, ça va bien au-delà de la poli- tique, selonMarie-Noëlle Lanthier, conseillère municipale de La Nation. C’est une sorte d’armure qui transforme son détenteur en influenceur. «Il faut utiliser les moyens à ta disposition pour t’assurer que ta communication va avoir les résultats escomptés, explique Mme Lanthier. Il faut faire valoir tes points de vue et apprendre comment devenir meilleure dans la façon d’être une personne d’influence. Dans le contexte de l’entreprise, il y a des coachs en affaires, mais dans la politique, ça ne s’est pas encore fait.» À la base, c’est l’expérience entrepreneuriale de, qui lui a conféré une perspective différente l’ayant attirée vers la politique municipale afin d’apporter du vrai changement. Depuis que Mme Lanthier est entrée en poli- tiquemunicipale, en 2014, ce qui l’a surprise c’est le manque de participation féminine au sein de conseils municipaux. C’est un monde d’hommes. Quelque 75%des maires en Ontario sont des hommes. Pour dresser un portrait général de la situa- tion, Mme Lanthier note que la population générale dans Prescott-Russell est 49% masculine et 51% féminine, tandis que les élues municipales ne représentent qu’une très modeste partie: 21% seulement sont des femmes. Mme Lanthier tire donc deux conclusions à partir des données qu’elle a récoltées à travers ses recherches, ses rencontres avec diverses autres politiciennes, les activités, la formation, les projets et les webinaires de LFPR. «D’abord, c’est sûr qu’on a besoin de plus de femmes au niveau politique, mais on a besoin de plus de femmes autour des tables décisionnelles.» Cela comprend aussi les conseils d’administration des organismes publics et privés, tout ce qui touche des déci- sions prises par les corps législatifs.

Assise dans la grande salle àmanger de samaison à Saint-Bernardin, Marie-Noëlle Lanthier, conseillèremunicipale de La Nation, passe en revue les priorités et les activités à venir de Leadership Féminin Prescott-Russell pour 2020. —photo Cristiana Mandru

aller vous en trouver des femmes. On veut LF dans ces initiatives, on veut devenir la référence pour les organismes qui cherchent des femmes pour siéger à leurs conseils d’administration.» Avec ce double mandat, Mme Lanthier, en vraie femme de tête stratège, pense que lemi- lieu des femmes d’affaires est un bon endroit pour commencer à réseauter et à recruter. Ce sont des femmes qui, non seulement peuvent apporter beaucoup à un conseil d’administration, mais qui, elles-mêmes, peuvent chercher de bonnes expériences et de nouvelles visions, qui viennent renforcer leurs perspectives d’affaires. «Ces deux volets-là sont très importants pour LFPR, parce qu’à la fin de la journée, notre vision c’est d’avoir une société égalitaire et pour nous, l’égalité passe par la parité.» Ce que Mme Lanthier entend par la parité ce n’est pas du 50/50, mais d’atteindre une zone paritaire, ce juste milieu qui veut dire 40/60, donc jamais plus ou jamais moins que 40% ou 60% d’un ou de l’autre des sexes. Parmi les obstacles qu’elle énumère à la participation de plus de femmes en politique, il y a la réconciliation travail-famille, la peur de ne pas laisser la vie professionnelle et poli- tique affecter les sphères privées de sa vie, beaucoup plus fortes chez les femmes, selon Mme Lanthier, le questionnement continu des femmes par rapport à leurs compétences (elles assument toujours qu’elles n’ont pas les compétences nécessaires) et le manque de réseaux capables de soutenir leurs ambitions ou leur ascension dans le milieu politique. Les buts principaux de LFPR sont d’aider à démystifier la politique au féminin, de développer des outils de soutien, de créer

des occasions de rencontrer des femmes intéressées et finalement des occasions de réseautage avec d’autres femmes qui sont passées par là, des politiciennes aguerries. DES ACCOMPLISSEMENTS TANGIBLES Forte de plusieurs succès et réalisations de LFPR, dont l’appui financier des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR) en rai- son de 5000$ et aussi l’appui financier de la Fédération canadienne des municipalités (FCM), pour un autre 5000$, qui ont été mis au profit par le Comité politicoféminin, formé de cinq conseillères municipales et récem- ment créé dans le but spécifique d’avancer le projet Vers la parité dans Prescott-Russell, Mme Lanthier se dit très heureuse et très fière d’avoir pu compter sur la participation des CUPR, de la FCM et finalement sur le partenariat de la Société de développement communautaire de Prescott-Russell (SDCPR). LFPR a d’ailleurs signé un protocole d’entente avec la SDCPR pour que cette dernière soit un partenaire d’affaires, du point de vue conseils, contacts et comptabilité. «Je pense que le leadership féminin va être beaucoup plus visible en 2020. Pour notre part, on veut faire avancer les femmes, pour qu’elles puissent s’avancer elles-mêmes. On sait que les femmes sont excellentes pour tout organiser, pour faire décoller une nou- velle vision… Ce n’est pas un manque de capacités, mais c’est juste de leur faire voir qu’elles peuvent contribuer à leur commu- nauté à différents niveaux. Si ta motivation est d’amener des changements positifs, alors la politique municipale, c’est la plateforme idéale pour le faire», a conclu Mme Lanthier.

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