Ère magazine, édition août 2022

« Au sein du SIS, tout est affaire d’équipe, de la base au commandant. » Nicolas Schumacher Commandant du Service d’incendie et de secours

Le SIS compte plusieurs professions, les sapeurs-pompiers, les ambulanciers et les opérateurs. Comment ces corps sont-ils mobilisés lors des interventions ? L’opérateur répond aux appels et envoie les moyens de secours adaptés. Au niveau du SIS, des pompiers professionnels et volon- taires ainsi que des ambulanciers peuvent être mobilisés suivant le type d’intervention. D’autres corps de métiers externes comme la police cantonale, municipale ou judiciaire, les services sanitaires, les services techniques et parfois le Ministère public en cas de décès ou de blessé grave sont amenés à être présents sur le lieu de l’intervention. A force de travail- ler quotidiennement ensemble, nous nous connaissons bien et cela nous permet aussi d’être efficaces dans l’action. Nous comptons également un service logistique, des ateliers spécifiques, une école, un département admi- nistratif ainsi qu’une avocate. En parlant de formation, cette dernière sera dis- pensée plus largement au sein du SIS dès 2023… Le SIS est composé de femmes et d’hommes pompiers professionnels et de pompiers vo- lontaires. Jusqu’à présent, notre école était réservée à la formation continue de nos em- ployés, mais à la suite d’un changement de loi, nous formerons dès l’année prochaine tous les pompiers volontaires du canton. Nous re- crutons des sapeurs-pompiers qui aspirent à devenir professionnels dès l’âge de 20 ans et jusqu’à 30 ans. Ils doivent être détenteurs d’un CFC ou d’une maturité et passent des sélections sur plusieurs jours au niveau spor- tif, scolaire et général. Une fois retenus, les candidats suivent une formation théorique et pratique durant dix-huit mois. Les aspirantes et aspirants sont finalement examinés au ni- veau fédéral pour obtenir un brevet fédéral de sapeur-pompier professionnel.

Ces dernières années, une dimension de plus en plus sociale s’est instaurée dans votre pratique. L’aspect social se développe de plus en plus et les sapeurs-pompiers y sont sensibilisés. Notre slogan de corps est le suivant : « La victime au centre de tout et en tout temps. » Chaque jour, chacun de nous est amené à avoir un contact avec des personnes de l’extérieur. Parfois ces gens ont juste besoin de parler et notre rôle est aussi de les écouter. Notre service, c’est d’être là pour les gens et de tout mettre en œuvre pour eux. Nous sommes toujours là pour aider et conseiller, mais l’intervention sur le terrain n’est pas systématique. Nous analysons chaque situation et déterminons quel protagoniste est le plus compétent et qualifié et s’il est nécessaire de se rendre sur place. Un nombre important de nos inter- ventions est consacré à l’aide à la personne. Il s’agit parfois de fermer un robinet ou de re- lever une personne qui a trébuché dans son appartement. Nous devons nous adapter à ces nouvelles missions. Au sein du SIS, tout est affaire d’équipe, de la base au commandant. Je tire un coup de chapeau à chacun d’entre eux. L’engagement est profondément ancré au sein du SIS de Genève. Depuis le 1 er janvier 2022, le SIS a quitté la Ville de Genève pour rejoindre le groupement intercommunal de défense incendie. Vous re- présentez désormais 44 communes genevoises. Qu’implique ce changement ? Nous sommes toujours en phase de mise sur pied du nouveau SIS, l’objectif est de sortir de la Ville de Genève d’un point de vue adminis- tratif et opérationnel. Cela nous permettra de réduire nos délais d’intervention, notamment grâce à la création de nouvelles bases de dé- part. Aujourd’hui, nous sommes encore dans un processus de création, avec l’appui et sous l’autorité de l’ensemble des 44 communes de

▲ Face à la diversité des missions et à l'évolution du métier de pompier, la formation continue est essentielle.

Le SIS organise également des journées d’initia- tion pour la population. Quel est leur objectif ? Nous avons mis ces journées sur pied, car nous nous sommes rendu compte lors de nos nombreuses interventions que beaucoup de drames peuvent être évités. Nous souhaitons donc offrir un petit enseignement des notions de base du secourisme et transmettre les ré- flexes qui peuvent sauver des vies et éviter des drames. Notre prochaine journée de préven- tion aura lieu en automne.

ce groupement. Cette transformation se pour- suivra au cours des prochaines années. Depuis 2013 vous collaborez avec les pompiers de Paris, en quoi consiste ce par- tenariat ? D’autres collaborations sont-elles envisagées ailleurs dans le monde ? L’avantage de cette collaboration avec les pompiers de Paris, c’est la langue. Nous avons d’autres collaborations avec des pompiers allemands, des contacts en Italie, aux Etats-Unis, en Angleterre ainsi que dans plusieurs autres départements de France. Nos collègues pari- siens effectuent chaque année 500 000 inter- ventions, ils sont donc une précieuse source de renseignements pour nous. Pour citer un exemple, nous sommes encore peu confron- tés à des feux de véhicules électriques équipés de batteries particulières. Leurs retours d’ex- périence sont donc précieux. Cette convention nous permet aussi de partager des conseils pour éviter les mauvaises surprises en inter- vention. Cette solidarité est importante.

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èremagazine - août 2022

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