Finances News Hebdo N° 1062

JEUDI 14 AVRIL 2022 / FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

SPÉCIAL DÉVELOPPEMENT DURABLE

32

◆ L’efficacité énergétique constitue l’un des axes prioritaires de la transition énergétique. Depuis 2009, elle a été hissée au rang de priorité natio- nale. Où en est le Maroc ? Efficacité énergétique

Chaque 1% d’éco- nomie d’énergie globale représente 800 millions de DH d’économie.

L e Maroc connait, depuis plus d’une décennie, une situa- tion énergétique marquée par une croissance soute- nue de la demande énergé- tique. Cette situation a été couplée à une forte dépendance énergétique qui dépasse 90%, et une facture énergétique qui pèse lourdement sur les équilibres économiques et finan- ciers de l’Etat. Pour faire face à ces défis, le Maroc a adopté en 2009 une stratégie énergétique basée principa- lement sur les énergies renouvelables et le développement de l’efficacité énergétique, et ce dans les différents secteurs d’activité dont le transport, le bâtiment, l’industrie, l’éclairage public, l’agriculture et la pêche mari- time. Objectif : permettre au Royaume de réaliser 20% d’économie sur sa fac- ture énergétique à l’horizon 2030 à travers une meilleure utilisation de l'énergie dans tous les domaines d'activité économique et sociale. Cette volonté a été traduite par la mise en œuvre de plans d'action à court terme, en entérinant le Plan national des actions prioritaires (PNAP) pour la période 2009-2013, dont l’objectif était d’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande. En 2011, les projets et Par K. A.

bâtiment, l’éclairage public et l’agri- culture».

programmes d’efficacité énergétique prévus dans le cadre de la stratégie énergétique nationale ont été inté- grés dans le cadre d’un projet de stratégie nationale dédié à l'effica- cité énergétique. Structuré autour de 7 priorités stratégiques réparties en 22 objectifs stratégiques, ce projet fera l’objet de contrats-programmes entre les départements concernés et l’Agence marocaine pour l’effica- cité énergétique (AMEE). Il comprend des mesures à caractère horizon- tal et d’autres sectorielles touchant les activités les plus consommatrices d’énergie, notamment le transport (41%), l’industrie (21%), le bâtiment (33%) et l’agriculture et éclairage public (5%). Selon Saïd Mouline, Directeur général de l’AMEE, «cette orientation vise à agir au niveau de la production éner- gétique en développant le recours aux énergies renouvelables, et au niveau de la demande en instaurant l’efficacité énergétique, en assurant les mêmes besoins et en restant com- pétitif, notamment dans les secteurs les plus consommateurs d’énergie, à savoir le transport, l’industrie, le

Ces secteurs au cœur des enjeux d’efficacité énergétique Le secteur de l’agroalimentaire est le deuxième consommateur d’éner- gie après celui des matériaux de construction. Les autres principaux secteurs consommateurs d'énergie et dont le potentiel d’économie d’éner- gie reste important pour la com- pétitivité industrielle nationale sont principalement le secteur textile, la branche minière et celle liée à la transformation des métaux. En outre, le secteur du transport est un levier important de l’activité socioécono- mique. Il consomme plus de 38% de l’énergie finale au Maroc et contribue à plus de 23% des émissions de gaz à effet de serre (GES). Aujourd’hui, le Royaume mène non seulement des projets liés aux éner- gies renouvelables, mais dispose d’une stratégie globale avec des objectifs à atteindre. «En 2009, nous avons fixé l’objectif d’atteindre 42% de capacité d’énergie renouvelable en 2020. Aujourd’hui, l’objectif est de 52% de capacité d’ici 2030. Nous pensons qu’il est possible d’atteindre l’objectif très ambitieux de 100%, car cela est devenu économiquement réalisable» , a estimé le DG de l’AMEE. Le constat est simple : pour être durable, l’économie marocaine doit diminuer sa dépendance à l’énergie à l'heure où le conflit russo-ukrainien met sur le devant de la scène les enjeux d'indépendance et de transi- tion énergétique. ◆

L’industrie représente plus de 22% de la consommation énergétique totale.

Le Maroc et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont signé, enmars dernier à Paris, un nou- veau programme de travail conjoint pour la période 2022-2023. En vertu de ce programme, les deux parties vont collaborer afinde réaliser des actions conjointes qui porteront essentiellement sur les données statistiques, la modélisation et l’accompagnement du programme de décarboni- sation, l’appui audéploiement des énergies renouvelables et l’évaluationdupotentiel hydrogène. Leur collaboration touchera également aux domaines de l’efficacité énergétique, à l’appui de la transition énergétique au niveau régional, au dialogue politique sur la sécurité énergétique et la résilience climatique. Le Maroc et l’AIE signent un programme de travail

Made with FlippingBook flipbook maker