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C onjoncture

les résultats exceptionnels de la campagne agricole, conjugués aux avancées notables enregistrées en matière de vaccination. La reprise a concerné la quasi- majorité des activités économiques, mais à des rythmes différenciés. Il y a des éléments positifs, comme le pouvoir d’achat des ménages par exemple qui a progressé, favo- risé par l’amélioration des revenus générés par les bons résultats de la campagne agricole, mais aussi par l’importance des transferts des MRE (+43,3% à fin octobre). On a assisté aussi à une reprise des créations d’emplois et une progres- sion des crédits à la consommation et ce, dans un contexte d’inflation modérée de 1,3% en moyenne, à une reprise de l’investissement, stimulé par la hausse des impor- tations des biens d’équipement, à l’amélioration des recettes des IDE, à l’accroissement de l’investisse- ment budgétaire et la dynamique de créations d’entreprises. On a assisté à un accroissement significatif des exportations qui a concerné l’ensemble des secteurs, plus particulièrement celui des phosphates et dérivés, de l’automo- bile, de l’industrie alimentaire et celui de l’électronique et électrique. Mais, par contre, on a assisté à une augmentation du déficit commer- cial, stimulé par un rebond des importations, entraînant une légère baisse du taux de couverture, alors que les réserves de change se main- tiennent à un niveau permettant de couvrir plus de sept mois d’impor- tations de biens et services. Mais tout cela n’a pas empêché certains secteurs clefs de l’écono- mie, comme partout ailleurs dans le monde d’ailleurs, de subir encore les effets néfastes de la crise, à l’ins- tar du tourisme, de l’hôtellerie, des activités qui s’y rapportent, et le transport aérien. F. N. H. : C’est un bon bilan. Mais est-ce que cette reprise n’est que conjoncturelle ou est- elle appelée à se poursuivre en 2022 ? M. B. : Très bonne réflexion ! Comment peut-on intégrer le conjoncturel dans le structurel ? En fait, notre pays a su profiter de la crise du COVID-19 pour en

Relance «Plus le coma économique est long, plus on assistera à des faillites» L’économie marocaine continue d’être chahutée par les mesures restrictives prises pour limiter la propagation du coronavirus, surtout avec l’apparition d’Omicron sur le territoire national. Si l’exercice 2021 devrait être sanctionné par une croissance de 6,5%, voire plus, la dynamique économique pourra-t-elle néanmoins être maintenue avec cette pandémie qui perdure ? Surtout, de quels leviers dispose aujourd’hui le Royaume pour faire de cette crise une véritable opportunité ? Eléments de réponse avec Mohamed Berrada, professeur universitaire et ancien ministre, qui fait une analyse lucide et pertinente de la situation actuelle, tout en suggérant un certain nombre de pistes à investir par le Maroc.

Finances News Hebdo : L’Etat a déployé des efforts financiers conséquents pour renforcer la résilience de l’économie maro- caine, impactée par la crise. Aujourd’hui, selon vous, comment la relance économique s’annonce-t-elle ? Mohamed Berrada : Après une année – 2020 – qui a connu la plus grande récession économique jamais enre- gistrée dans notre pays (une crois-

sance négative de -6,20%), 2021 a été l’année du redressement de l’activité économique nationale. On s’attend à un taux de croissance autour de 6,50%. Il s’explique évi- demment par les mesures prises dans le cadre du plan de relance pour atténuer les effets immédiats de la pandémie sur les ménages et les entreprises, mais surtout par

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°42 10

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