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des équipementiers. «Plusieurs donneurs d’ordre se sont installés au Maroc et seront en fait des locomotives pour tout le secteur. Au fil des ans, le tissu industriel natio- nal a gagné en maturité. Il présente des perspectives de développement importantes. Un essor qui ne peut être concentré sur quelques filières, mais qui doit, tôt ou tard, s’élargir à d’autres secteurs à travers l’inté- gration des filières de la métallurgie, de l’électronique, du textile et de la plasturgie. Il faut faire émerger des champions nationaux avec des capi- taux marocains qui, en partenariat avec des opérateurs étrangers, peuvent investir de nouvelles filières», affirme Hakim Abdelmoumen, président de l’Association marocaine pour l’in- dustrie et la construction automobile (Amica). Il est donc recommandé d’encou- rager les investisseurs nationaux et étrangers à s’intéresser aux segments où le Maroc est absent et où il peut avoir un avantage comparatif avec les autres pays. Comme par exemple certaines activités qui ont existé par le passé. C’est le cas de l’industrie des pneumatiques. Le pays disposait de deux usines à Casablanca : un site de Goodyear et un autre de General Tire. Une grande partie de leur pro- duction était destinée à l’export. Les deux usines ont cessé leur activité à cause de la concurrence déloyale du marché parallèle et du manque

de soutien de la part de l’Etat. Mais, actuellement, la situation a beaucoup changé. Avec une capacité de production à terme de près d’un million de véhi- cules, le Maroc peut relancer cette filière. Outre l’approvisionnement des constructeurs, l’activité peut four- nir également le marché du renouvel- lement local, puisque le pays compte près de 4 millions de véhicules. Il faut inciter les investis- seurs nationaux et étran- gers à s’intéresser aux branches où le Maroc est absent et où il a un avan- tage comparatif avec les autres pays.

D’autres filières peuvent être dévelop- pées et accroître la valeur ajoutée du secteur automobile. Certaines d’entre elles ne nécessitent pas un niveau de technologie élevé, bien qu’elles soient très capitalistiques. C’est le cas des besoins extérieurs de voitures, notamment la peinture, les produits plastiques, la tôle nue ou galvanisée et les pare-chocs. Au niveau intérieur, ce sont les ceintures de sécurité, le cuir, le textile, le moussage, le chrome. Concernant les freins, on peut citer les étires et les disques. Au niveau des composants moteur, il y a les carters d’huile, les soupapes et les segments. L’implantation des constructeurs attire des équipementiers de rang 1, 2 et 3, dont les sous-traitants. Les alliances d’entreprises qui se tissent forment des communautés de destin stratégique, gagnent en performance et en réactivité et contribuent à ren- forcer la compétitivité des filières dans leur intégralité.

L’implantation des construc- teurs attire des équipementiers de rang 1, 2 et 3, dont les sous-traitants.

80% de taux d’intégration dans le viseur

Les écosystèmes impulsés par Renault et Stellantis ont encouragé plusieurs équipementiers et sous- traitants à s’implanter au Maroc. Le nombre de projets ne cesse d’augmenter et le taux d’intégration, qui est actuellement de 60%, devrait atteindre les 80% dans les années à venir, conformément aux objectifs fixés par le gouvernement. Pour atteindre la vitesse supérieure et hisser le niveau d’intégration à près de 100% comme pour certains pays émergents dont l’Inde, la Turquie, le Brésil ou la Roumanie, le Maroc doit investir de nouvelles filières et réduire sensiblement sa dépendance de l’étranger. Il possède tous les ingrédients nécessaires pour atteindre le top 10 mondial dans l’industrie automobile, non seulement en nombre de véhicules produits, mais aussi par le niveau d’intégration.

101 HORS-SÉRIE N°42 / FINANCES NEWS HEBDO

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