T ourisme
D’ailleurs, selon la Fédération nationale du transport touristique (FNTT), 40% des opérateurs du secteur ont des dossiers devant les juridictions de commerce, et la plu- part d’entre eux sont actuellement en situation d’insolvabilité. Pour tenter de trouver des solutions, le ministère du Transport et de la Logistique et les associations et syndicats professionnels du trans- port touristique au Maroc ont tenu une réunion le 14 décembre cou- rant. Objectif : discuter des facilités supplémentaires, au profit des pro- fessionnels, liées au paiement des échéances des prêts dans le cadre des concertations en cours avec le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), ainsi que la prolongation de la validité de l’exploitation des autorisations des véhicules. Même désolation du côté de la Fédération des loueurs d’automo- biles sans chauffeurs au Maroc (FLASCAM). «Notre activité est au bord de l’asphyxie. 3.200 entreprises ont déjà déclaré faillite, soit 30% du secteur. Ce niveau doit aug- menter davantage du fait que la plupart des entreprises ont perdu plus de 90% de leurs fonds propres. Sous l’effet des décisions de jus- tice (affaires d’impayés) ou pour réduire la flotte afin de maîtriser les charges, plus de 27.000 véhi- cules ont été vendus» , nous confiait récemment Tarik Dbilij, le pré- sident de la Fédération. Plus globalement, malgré cet envi- ronnement hostile, les indicateurs touristiques étaient cependant dans une orientation favorable, qui va néanmoins être freinée par les restrictions imposées du fait de l’apparition d’Omicron. Ainsi, après une hausse de 201,7% au titre du troisième trimestre 2021 qui a coïncidé avec la réouver- ture des frontières nationales, les recettes touristiques ont maintenu leur évolution positive au cours du mois d’octobre 2021, enregis- trant un accroissement de 58,5%, après un recul de 65,2% un an auparavant, selon les chiffres de la Direction des études et des pré- visions financières (DEPF). Ainsi, de juin à octobre 2021, les recettes
Le fonds spécial Covid-19 contraint de jouer les prolongations pour soutenir un écosystème profondément sinistré. L’Etat devrait cependant aller plus loin s’il veut limiter la casse et sauver des milliers d’emplois. depuis presque deux ans main- tenant. Balloté entre les effets du confinement, des restrictions de déplacements et les fermetures des frontières, le secteur s’embourbe dans une crise dont il ne semble pas prêt de sortir. L’apparition du variant Omicron, avec comme conséquence la suspension des liaisons aériennes à destination du Maroc, a annihilé les tout derniers espoirs des opérateurs de limiter la casse en profitant des festivités de la fin d’année. Au contraire, les nouveaux variants ajoutent de l’invisibilité à un secteur déjà sinistré, où les opérateurs tirent le diable par la queue. Et tout l’éco- système est touché : les hôtels, le transport touristique, les agences L ’ Etat d’urgence absolu ! de voyages… Au point que le fonds spécial de gestion de la pandémie Covid-19 a été de nouveau solli- cité, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ayant notamment annoncé l’offre d’une indemnité forfaitaire au profit des salariés et stagiaires de plusieurs acteurs exerçant dans certains sous-sec- teurs du tourisme, et qui ont été impactés par la crise (voir enca- dré). Le soutien du fonds est certes important, puisqu’il permet au secteur de pouvoir encore pré- server certains emplois, mais il reste insuffisant par rapport aux sévères pertes subies par les opé- rateurs touristiques. Avec comme conséquences la faillite de plu- sieurs acteurs parmi les agences de voyages, les loueurs de voitures, mais également auniveaudu trans- port touristique où les procédures judiciaires se sont multipliées. écosystème tou- ristique est le grand perdant de cette crise sani- taire qui perdure
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°42 102
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