R echerche & I nnovation
Valoriser avec force le capital immatériel
L
neté sanitaire est une composante essentielle de la sécurité stratégique du pays, nous avons lancé un projet d’avant-garde pour la fabrication de vaccins, de médicaments et de matériel médical, indispensables pour le Maroc». Relever le défi de la souveraineté sanitaire et économique, pour avoir un label «Made in Morocco» puissant, implique de s’appuyer sur la recherche et l’innovation pour relever quali- tativement le niveau de la production nationale. Cela, tout en s’inscrivant dans la dynamique économique voulue par le Royaume, à travers notamment le nouveau modèle de développe- ment (NMD). D’ailleurs, le rapport sur le NMD identifie comme priorités la formation du capital humain et la R&D et l’innovation, estimant que «l’accélé- ration des transformations technologiques, sous l’effet notamment de la transition numérique, devrait entraîner des disruptions dans les modes de production. La robotisation, l’automatisation, la production en réseaux où les technologies d’in- telligence artificielle devraient diminuer large- ment l’importance de l’intervention humaine et de la main-d’œuvre dans de nombreux secteurs». Véritablement, le principal pilier du Maroc de demain sera la qualité de son capital humain et la promotion de la recherche et l’innovation dans tous les secteurs. L’enjeu maintenant est de se donner les moyens de ses ambitions. Les financements disponibles pour la recherche et l’innovation restent très insuffisants. La R&D au Maroc pèse autour de 0,8% du PIB, alors qu’elle tourne autour d’une moyenne de 2,3% du PIB dans les pays de l’OCDE.
a pandémie liée à la Covid-19 a été un puissant révélateur des fai- blesses de l’économie mondiale. Partout, il s’est agi de se réinventer, innover, de faire preuve de sou-
plesse et d’agilité pour s’adapter aux change- ments profonds induits par cette crise sanitaire. Les esprits créatifs se sont dès lors mis en branle pour permettre aux économies de pouvoir tour- ner et répondre à tous ces nouveaux défis liés à crise. S’il a fallu réagir dans l’urgence pour apporter des réponses concrètes à des besoins ponctuels, après deux ans de pandémie, il est apparu primordial, maintenant, de se projeter à long terme. Les discours qui fleurissent un peu partout dans le monde augurent de profonds changements de paradigme, dont l’ossature est désormais portée par le protectionnisme et la question de la souveraineté, deux termes qui irritaient passablement, il y a peu, les fervents défenseurs de la mondialisation. Sauf que le monde a brutalement changé depuis l’apparition de la Covid-19. S’y adapter, c’est poser les fondements d’une économie véritable- ment résiliente, capable de résister au mieux à la survenance de crises ultérieures. Car, des crises sanitaires, il y en aura d’autres. Peut-être plus virulentes, avec des conséquences économiques et sociales plus dramatiques. Il faut donc s’y préparer dès à présent. En cela, le défi actuel du Royaume est celui de la souverai- neté économique et sanitaire. Et auMaroc, on en est pleinement conscient, au regard notamment de ce qui s’est passé en pleine crise sanitaire, alors que la planète était confinée. Les grandes puissances économiques se livraient à une guerre de billets verts et d’euros pour se procu- rer des masques de plus en plus rares sur le mar- ché mondial, pendant que l’industrie marocaine se montrait plus qu’agile pour se reconvertir dans la production de ces bavettes, au point même d’en exporter. Après les masques, ce fut au tour des vaccins, quelques mois plus tard. Les pays riches se sont rués sur les vaccins, lais- sant sur le carreau les Etats moins nantis. D’où la portée de la décision prise par le Royaume, et rappelée par le Roi lors de son discours du 31 juillet dernier : «Convaincu que la souverai-
Relever le défi de la souverai- neté sanitaire et économique, pour avoir un label «Made in Morocco» puissant, implique de s’appuyer sur la recherche et l’innovation.
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°42 16
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