R echerche & I nnovation
Financement LeMaroc peutmieux faire
Les financements disponibles ne sont pas suffisants au Maroc en comparaison à l’Europe. Et ce, en dépit du fait que la R&D et l’innovation sont conditionnées par plusieurs maillons interdépendants et indispensables.
industriel, maillons essentiels de la chaîne de l’innovation pour plu- sieurs secteurs, peut s’avèrer être capitaliste. «Aujourd’hui, le financement s’avère être crucial. Il est clair que la mise en œuvre d’une stratégie natio- nale de la recherche et l’innovation doit être à même de financer l’en- semble des maillons de la chaîne de valeur de la R&D et l’innovation», précise Badr Ikken, DG de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN). Le patron de l’IRESEN est for- mel. Au Maroc, les financements disponibles ne sont pas suffi- sants en comparaison à l’Europe. Ainsi, au niveau national, les pro- grammes de financement, destinés à la recherche fondamentale, la recherche appliquée et l’innova- tion gagneraient à être à fréquence plus régulière. Ce qui permettra de maintenir une bonne dynamique créative et innovante à l’échelle nationale. L’un des handicaps qui pénalise le Maroc est la rareté des mécanismes de financement de l’innovation. D’où la pertinence de l’idée de Badr Ikken. «Une stratégie nationale devrait intégrer un financement conséquent de l’Etat…Il serait opportun de se pencher sur la création de fonds dédiés à la recherche, qui intègrent plusieurs parties prenantes et diffé- rents secteurs (énergie, agriculture, habitat, industrie, etc.)» , suggère-t- il en substance. Des mécanismes pour booster le financement Hicham El Habti, président
A
uMaroc, l’une des par- ticularités de la R&D et l’innovation, qui ont des coûts variables
dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) et ses applications dans le cadre du programme «Al Khawarizmi». Ce dernier est doté d’une enveloppe budgétaire de 50 millions de dirhams (Voir enca- dré). L’initiative ambitieuse est portée par le ministère de l’Ensei- gnement, de la Recherche scienti- fique et l’innovation, en partenariat avec le ministère de l’Industrie et du Commerce, l’Agence de déve- loppement du digital (ADD) et le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST). Il serait incongru d’aborder la question du financement de l’inno- vation au Maroc sans mentionner le Fonds Innov Invest (FII), géré par Tamwilcom (ex-CCG), et qui a permis l’émergence de plusieurs start-up marocaines, réputées pour leur ingéniosité et capacité à inno- ver. Pour preuve, ces dernières années ont été marquées par le foisonnement des collaborations entre les grands groupes maro- cains (tous secteurs confondus) et les start-up. Au-delà de ce rappel, il convient de préciser que le finan- cement est d’autant plus crucial que la R&D et l’innovation (dans le domaine industriel par exemple), sont conditionnées par plusieurs maillons interdépendants et indis- pensables. A titre illustratif, la mise en place de laboratoires de proto- typage électronique et de design
en fonction des objectifs fixés, a trait au financement. Ce dernier est assuré à la fois par l’Etat (minis- tère, centres de recherche, instituts, etc.) et les entreprises marocaines. Plus souvent, les fonds publics financent la R&D et l’innovation via des appels à projets. A ce titre, il y a lieu de citer, entre autres, l’appel à projets de la recherche appliquée
L’UM6P, un cas d’école
Parmi les mécanismes utilisés par l’UM6P afin de boos- ter la recherche et développement et l’innovation, figurent deux fonds lancés. L’un pour soutenir la recherche et développement et l’autre a pour vocation d’appuyer le transfert technologique, et donc l’innovation. Cette initia- tive financière est inédite au Maroc, car pour la première fois à l’échelle nationale, un appel à projets de 60 MDH a été lancé pour permettre aux chercheurs détenteurs d’un brevet d’être accompagnés jusqu’à la phase d’industriali- sation.
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FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°42 34
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