Hors Série 42_compressed

R echerche & I nnovation

secteur minier national, les start-up et les centres de R&D ont des bénéfices à tirer en mettant en place ce type de solutions. Le modèle minier obtien- dra également des avantages du déve- loppement d’un écosystème cohé- rent dédié à la promotion de start-up minières. Ceci nécessite une action convergente entre l’Etat (cadre législa- tif, réglementaire et fiscal idoine, sim- plification des procédures, incitations à l’engagement des fonds…) et les opérateurs miniers (mise en place de structures de R&D- innovation, défi- nition des programmes, financement, prototypage et test…). En comblant le manque tel que décrit ci-dessus, le développement de start-up natio- nales pourrait aussi être considéré, en termes de contenu local, comme une contribution du secteur dans l’émer- gence d’une expertise nationale de pointe qui pourrait également accéder à des marchés internationaux, notam- ment sur le continent africain. F. N. H. : Comment se décline le programme de transfert de la technologie et de l’expertise des pays développés vers le Maroc dans le secteur ? A. M. : Il y a trois idées clés pour cadrer ma réponse. D’abord, il faut souli- gner que le développement minier est considéré comme un secteur de partenariat par excellence. Ensuite, je précise qu’il est bien démontré qu’à l’échelle mondiale, aucun pays ne peut relever à lui seul les défis de la R&D- innovation. Et enfin, je rappelle qu’à la différence de plusieurs pays, le développement de ce secteur au Maroc se fait depuis plusieurs décen- nies par des ressources humaines entièrement nationales, et que l’exper- tise marocaine est reconnue à l’étran- ger. Pour les opérateurs nationaux, le recours à l’expertise externe est donc fait pour répondre à des questions pointues, dans le cadre de relations de coopération ou de prestations com- merciales, y compris l’acquisition des nouvelles technologies. Les opéra- teurs marocains, publics ou privés, sont conscients de l’importance du transfert et surtout de l’appropriation des technologies par leurs équipes, et en tiennent compte dans le montage de ce type de projets, en mettant en place les mécanismes nécessaires.

…/…

être fait pour appuyer l’innovation dans ce secteur risqué et très capitalis- tique. Des mécanismes institutionnels et financiers devraient être adoptés pour soutenir le partenariat entre les opérateurs et les universités, faciliter l’accès aux financements, simplifier les procédures de valorisation des produits de l’innovation, diversifier et garantir les sources de financement, comme la mise en place d’un crédit impôt- recherche- innovation. F. N. H. : La R&D représente un élément clé pour assurer la pérennité des ressources. Les start-up et les centres de R&D ont-ils des profits à trouver des solutions intelligentes dans le secteur minier ? A. M. : Moteur de développement du secteur minier, le triptyque recherche- développement-innovation va au-delà du simple périmètre de l’exploitation. Il permet en effet de prolonger la durée de vie d’une mine et donc de pérenniser l’ensemble de sa perfor- mance, y compris sur le volet finan- cier. Finalement, la recherche-déve- loppement-innovation contribue et garantit la durabilité et la soutenabi- lité du modèle d’exploitation de tout gisement minier. Si on peut constater aujourd’hui une certaine augmen- tation du nombre de jeunes qui se lancent dans le montage des start-up innovantes, force est de constater que le secteur minier reste très peu ou pas concerné. Ceci est vraisemblablement lié à la nature des problématiques à adresser et à leur complexité. Concernant votre point relatif aux solutions intelligentes, je suis d’accord qu’en raison du potentiel offert par le

Sur les volets institutionnel et financier, un effort devrait être fait pour appuyer l’inno- vation dans ce secteur risqué et très capitalis- tique.

gisement ciblé dans le contexte géo- logique concerné. Les techniques sont partagées entre la géophysique, la télé- détection, l’hyperspectrale, la géochi- mie, la modélisation métallogénique et le traitement digital et multicritères de l’ensemble des données. La valo- risation des minerais, qui constitue une étape capitale (en plus du niveau des réserves bien entendu) pour la mise ou non d’un prospect en exploita- tion, a aussi une charge innovation très importante. Le développement du sec- teur minier et la mise en exploitation de tous les gisements au Maroc ont été faits par les opérateurs eux-mêmes, en faisant appel, quand c’est nécessaire et comme cela est généralement admis par les standards internationaux, au partenariat et à l’expertise étrangère. F. N. H. : Existe-t-il des mesures spécifiques, notamment de soutien ou sur le plan législatif dans ce domaine ? A. M. : Cette question renvoie à l’état de la recherche et de l’innovation à l’échelle nationale et la place parti- culière du secteur minier comme je l’ai souligné ci-dessus. Les opérateurs miniers (ONHYM, OCP, Managem, Aya, Sacem…) créent l’environnement favorable et mettent en place les struc- tures nécessaires à une innovation qui répond à leurs besoins de développe- ment. Plusieurs projets de recherche et d’innovation dans le secteur minier sont menés dans le cadre des partena- riats avec les universités marocaines et les centres de recherche (MAScIR, Reminex, UM6P…). Sur les volets insti- tutionnel et financier, un effort devrait

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°42 40

Made with FlippingBook flipbook maker