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tueux de la médina de Rabat. Nous avons également le projet suppor- té par l’Initiative nationale pour le développement humain, outre l’association Moroccan Start-up Ecosystem Catalysts (MSEC), qui regroupe l’ensemble des structures d’accompagnement labellisées par la Caisse centrale de garantie, dont Startup Maroc. F. N. H. : Comment se porte, selon vous, l’écosystème des start-up en cette période de relance difficile ? Quels sont les secteurs qui en profitent le plus actuellement ? N. C. : L’écosystème n’a pas été épar- gné par la crise. Le manque de financement et le répit observé au niveau de certains programmes d’incubation restent les princi- paux freins au développement des start-up. La redynamisation du programme Intelaka peut donner un nouvel élan à ces jeunes entre- prises. Sur ce point, les banques se montrent plutôt réticentes à accor- der des prêts aux start-up, car leurs Bussiness models sont souvent classés comme étant plus risqués. Cependant, Intelaka ne résout pas le problème, même avec un pla- fond de 1,2 million de DH. L’autre point d’achoppement concerne la contractualisation. Les entreprises sont encore frileuses à établir une relation de confiance avec de jeunes pépites en cette période de Covid-19. Par ailleurs,

les start-up de nombreux secteurs (e-commerce, edtech, fintech, e-santé...) ont su mettre à profit leurs compétences et leur capa- cité de résistance pour surfer sur la vague digitale résultant de la pan- démie. F. N. H. : Quelles sont les évolutions néces- saires pour faciliter l’innovation au Maroc ? N. C. : A l’échelle internationale, la sphère universitaire mise sur la recherche et développement (R&D) et l’innovation, tout en réorientant les résultats vers des domaines por- teurs de croissance et de nouveaux débouchés industriels. Au Maroc,

la collaboration entre l’industrie et l’université n’est pas d’actualité. Les entrepreneurs sont orientés vers des process, des solutions ou des services innovants, mais qui ne seront pas forcément issus de la R&D. Ainsi, la proposition de valeur n’aura pas la même force que celle d’une entreprise qui se base simultanément sur l’innova- tion et la R&D. Le financement de l’innovation et la R&D doit donc être au cœur des préoccupations de l’entreprise, des universités, des centres de recherche, tout en fai- sant en sorte que ces acteurs soient sur la même longueur d’onde.

StartUp Maroc a accompagné plus de 20 pro- jets dans le cadre du Fonds Innov Invest.

Le PLF 2022 fait quelque part l’impasse sur les entreprises innovantes et les start-up. Durant la dernière décennie, les gouvernements qui se sont succédé au Maroc ont déployé des efforts non moins importants afin de promouvoir l’innovation, les porteurs de projets innovants ainsi que les start-up. La mise en place du Fonds Innov Invest et le programme Intelaka sont des exemples signi- ficatifs sans lesquels l’écosystème entrepreneurial ne serait pas celui que l’on connaît aujourd’hui. Autre disposition-phare à rappeler : il s’agit de la Loi de Finances 2018 qui a accordé d’importantes réductions d’impôts aux contribuables, personnes physiques ou morales désireuses de prendre des participations dans le capital des start-up. Grâce à la LF 2018, les prises de participation dans le capital d’une start-up sont défiscalisées, dans la limite d’un plafond de 200.000 DH. D’ailleurs, on se rappelle que la CGEM avait proposé à l’époque de porter ce montant à 1 million de DH. Au-delà de cette rétrospective, il est assez surprenant de constater que le PLF 2022, élaboré par le gouver- nement Akhannouch, passe sous silence un ensemble de mécanismes financiers (financement participatif, Business angel, Private equity), censés renforcer le stock des startup, susceptibles de devenir demain des champions nationaux et régionaux. Or, le rapport sur le nouveau modèle de développement ne manque pas de rappeler en substance que le Maroc doit placer la formation du capital humain et la R&D et l’innovation au rang de ses priorités de développement, et accélérer sa mise à niveau en termes d’infrastructures technologiques. Start-up, la grande oubliée du PLF 2022

49 HORS-SÉRIE N°42 / FINANCES NEWS HEBDO

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