R echerche & I nnovation
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de paiement innovantes dans de nombreux pays au détriment de la monnaie fiduciaire, notamment au cours de la crise pandémique, pose un défi réel aux Banques centrales, amenées à innover et à évoluer dans la manière dont elles gèrent leurs missions. Le risque d’utilisa- tion massive par les agents écono- miques des «Stablecoins» comme le Libra, et des «cryptoactifs» tel que le Bitcoin, se traduirait par une moindre utilisation de la monnaie souveraine nationale, ce qui limi- terait le contrôle des opérations monétaires par la Banque centrale nationale. Le Maroc n’est pas en reste face
à cette évolution. A titre d’illus- tration, l’analyse des volumes de transactions hebdomadaires affi- chés sur le site «Coin Dance» a révélé un certain engouement pour le «Bitcoin» , qui s’est reflété par une augmentation sensible des volumes des transactions en 2020. «Tenant compte de ces évolutions, Bank Al-Maghrib, à l’instar des autres Banques centrales, s’est pen- chée dans le cadre d’une démarche proactive sur ces questions», concède la Banque centrale dans son rapport annuel 2020. Dans ce sens, un comité a été mis en place afin de définir, entre autres, les mesures à prendre visant l’encadrement de l’utilisation des cryprotactifs/stablecoins auMaroc. Une réflexion a été également ini- tiée sur la question de la monnaie digitale de la Banque centrale (MDBC). Une MDBC est une forme numérique de monnaie fiduciaire émise, contrôlée et réglementée par la Banque centrale d’un pays ou d’une zone monétaire. A cet égard, les résultats d’une enquête menée à fin 2020 à ce sujet par la Banque des règlements inter- nationaux auprès de plus de 60 Banques centrales ont fait ressortir que 86% des institutions interro- gées, effectuent des recherches à ce sujet et explorent l’intérêt, les avantages et les inconvénients des MDBC (répercussions sur la poli- tique monétaire, la stabilité finan- cière, l’intermédiation financière et le cadre juridique). Le Maroc est donc monté dans le train !
Les régulateurs financiers sont également atten- dus sur l’autori- sation ou pas des crypto-actifs.
entre les différents intervenants et à l’examen de l’opportunité de mise en place d’une communauté d’échange en matière de cybersé- curité, en ligne avec les meilleures pratiques internationales. Cryptomonnaies : In ou out ? Les régulateurs financiers sont également attendus sur l’autorisa- tion ou pas des cryptoactifs. Pour le moment, la réponse est «niet !» pour Bank Al-Maghrib, qui semble arrondir les angles en couvant une expérience de mise en place de Stablecoin, une cryptomonnaie adossée à une monnaie, pour évi- ter les risques liés aux autres cryp- tomonnaies. En effet, les Banques centrales ont pourmandat d’assurer la stabilité monétaire et financière dans leurs juridictions et de pro- mouvoir un large accès à des paie- ments sûrs et efficaces, en fournis- sant la monnaie fiduciaire et en sur- veillant la résilience des systèmes et moyens de paiement. Cependant, l’utilisation accrue des crypto- monnaies privées et des méthodes
L’analyse des volumes de transactions hebdoma- daires affichés sur le site «Coin Dance» a révélé un certain engouement pour le «Bitcoin».
Le sixième plan stratégique 2019-2023 de Bank Al-Maghrib s’est fixé comme vision pour l’institution d’«être une Banque centrale performante, innovante, et une force de change- ment au service du pays». BAMa retenu deux orientations fondamentales, dont l’une est liée directement à l’innovation. Premièrement, veiller à la stabilité monétaire et financière, au bénéfice de l’emploi et une croissance durable et inclusive et, deuxièmement, poursuivre la mutation de la banque pour favoriser la créativité et la culture d’innovation à l’ère du digital. En termes de réalisations, la deuxième année de mise en œuvre de ce plan s’est traduite par des avancées notables au niveau de l’ensemble des domaines stratégiques de la banque. L’innovation, pilier stratégique de Bank Al-Maghrib
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°42 58
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