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R echerche & I nnovation

Se réinventer ! «Malgré (les) incertitudes, il nous tient à cœur de pouvoir maintenir ce rendez-vous qui est attendu (…) Les opérateurs culturels, dont nous fai- sons partie, et les artistes sont pous- sés à se réinventer et à trouver de nouvelles façons d’être avec le public. Le débat est posé sur la table, pas seulement chez nous, mais à travers le monde. Nous nous devons d’être agiles et créatifs et faire preuve d’une grande capacité d’adaptation» , sou- ligne le fondateur du festival Visa For Music, Brahim El Mazned, dans une interview fleuve passée dans nos colonnes. Si les circonstances n’avaient pas permis la tenue de concerts en live, le festival a été l’occasion d’enre- gistrer des capsules vidéo pour une vingtaine de groupes marocains et résidents au Maroc. « La crise que le monde entier traverse aujourd’hui a obligé les artistes et les acteurs de la culture à se réinventer et à trouver des nouveaux modes de travail, de nouveaux moyens de subsistance et de nouvelles façons d’être en lien avec le public, constituant de véritables changements de paradigme», pour- suit-il. Aprèsuneédition100%produitesurle digital en 2020, Visa For Music était de retour cette année, dans ledessein de présenter toujours la musique et de renforcer le lien avec le public, avec un format hybride. Malgré l’im- possibilité d’organiser des concerts et événements de grande ampleur, le festival a continué à mettre en lumière les artistes talentueux et passionnés, pour le plus grand plai- sir du public. «Le succès de l’édi- tion précédente, qui a fait plus de 1,7 million de vues sur Youtube, nous a montré l’importance de continuer de se réinventer, et de rencontrer le public sur les plateformes digitales», soulignent les organisateurs. Cependant, la question qui conti- nue de turlupiner les festivaliers, les organisateurs de festivals et, peu ou prou, tous les acteurs du secteur est: les évènements du live, en particu- lier les festivals, pourront-ils avoir lieu en 2022 ? A cette interrogation vitale pour tout l’écosystème de la musique au Maroc, c’est au gouver- nement de trancher.

Maintien, report, jauges réduites…, ballottés entre peur et espoir, les organisateurs de festivals ont pris, après plusieurs mois interminables de disette, le pli du digital. La scène se digitalise ! Festival F lashback. En dépit d’une année compliquée (2020), l’impression que 2021 serait dix fois plus

scénarios différents pour l’édition 2021. Ils ont donc tout fait pour reculer la deadline d’un report ou d’une reprogrammation le plus tardive- ment possible, car pour eux, il fal- lait absolument que le festival ait lieu. Un des autres paradoxes de la situation, c’est qu’ils entrevoient le bout du tunnel sans percevoir encore la lumière. L’atmosphère est forcément anxiogène au vu des inquiétudes légitimes de toutes les professions concernées.

difficile taraudait les esprits. Car le suspense commençait à peine. A l’inverse, quand le couperet est tombé avec l’interdiction des ras- semblements, les organisateurs de festivals savaient que la messe était dite pour l’édition 2021. En 2020, certains n’ont paradoxa- lement presque pas eu le temps de souffrir, puisque leurs manifesta- tions ont été rapidement annulées. Cela dit, le choc a été très violent. D’autres ont passé leur temps à tri- coter, détricoter et retricoter des versions de festival qui n’ont fina- lement jamais vu le jour. Que ce soit en jauge réduite, en mode assis et distancié. Ce fut une année de points de suspension, de rebondis- sements et d’interrogations, car ils ont travaillé simultanément à des

Les artistes sont poussés à se réinventer et à trouver de nouvelles façons d’être avec le public.

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°42 78

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