A ssurances
l’univers de placement des fonds Takaful est plutôt restreint, ce qui est moins le cas pour les réserves tech- niques des compagnies. Placements des fonds Takaful Le fonds Takaful, dont les excédents reviennent aux participants aux fonds, c’est-à-dire aux assurés, peut détenir plusieurs classes d’actifs, selon cette circulaire de l’ACAPS. Citons en pre- mier les biens immobiliers bâtis dans les périmètres urbains ou tout autre bien immobilier dans ces zones. Chacun de ces types de placement ne doit pas dépasser 10% des place- ments du fonds. Le fonds peut égale- ment détenir des certificats de Sukuk, des actions cotées en Bourse après avis du Conseil supérieur des oulé- mas, des certificats d’investissements auprès de banques participatives et les placements monétaires auprès de ces banques. Ces différents placements peuvent atteindre 12,5% du fonds pour chaque ligne quand l’émetteur est une banque participative, une assurance Takaful ou lorsqu’il fait appel public à l’épargne (APE). Autrement, l’expo- sition ne doit pas dépasser 7,5% du fonds. D’autres placements peuvent être effectués après accord de l’ACAPS, qui les étudiera au cas par cas. Placements des compagnies Takaful Quant aux réserves techniques des compagnies, les actifs acceptés sont plus nombreux. Il s’agit tout d’abord des Sukuks souverains, des avances sur les contrats de la branche vie et autres participations au Fonds de solidarité des assurances. Ces actifs représentent au minimum 30% des réserves tech- niques, qui permettent aux compa- gnies de faire face à leurs engagements. D’autres actifs comme les OPCI, les placements étrangers, les biens immo- biliers, les parts et actions dans des entreprises immobilières -y compris les avances en compte courant associé-, les sukuks autres que ceux assortis du risque souverain, les actions cotées et parts d’OPCVM autorisées par avis du Conseil supérieur des oulémas etc., doivent représenter au maximum 70% des réserves techniques des compa- gnies Takaful. Les opérateurs attendent désormais la validation par le CSO d’un indice bour- sier Charia Compliant permettant à ces nouveaux gestionnaires d’actifs d’avoir un référentiel sur le plan boursier.
…/…
Une faible mutualisation des risques au démarrage A la différence de l’assurance conven- tionnelle, le Takaful disposera d’une faible profondeur au démarrage. Ainsi, pour garantir la viabilité du modèle, il faudra s’attendre à des primes plus éle- vées que dans le conventionnel. Mais la tarification ne doit pas être un frein, comme l’ont souligné les deux experts. Car les excédents techniques et finan- ciers du fonds Takaful reviennent aux participants (assurés). Ce qui en fait d’ailleurs un argumentaire commercial de taille pour le Takaful. La compagnie ne se rémunère que sur les frais de ges- tion du fonds. L’univers de placement Tout d’abord, il faut rappeler que l’as- surance Takaful est organisée à l’image du secteur de la gestion d’actifs. Ainsi, de la même manière que dans un OPCVM, on distingue un fonds et la société de gestion qui le gère. Dans le Takaful, il y a une distinction entre les fonds Takaful et la compagnie Takaful. La circulaire de l’ACAPS montre que
L’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale a publié une circulaire portant sur l’application des dispositions du Code des assu- rances relatives à l’assurance Takaful.
ture (ressources humaines, locaux, etc.). L’autre défi est le lancement de l’indice boursier Charia Compliant pour rapidement élargir le champ du possible en matière d’investissement et offrir de meilleurs rendements aux compagnies. Enfin, il s’agit d’intensifier la vulgari- sation et la formation pour rendre ces produits plus accessibles. En matière de distribution, les compagnies Takaful pourront compter sur le réseau clas- sique des agents et courtiers, à condi- tion que ces derniers valident des for- mations exigées par le régulateur pour pouvoir distribuer le Takaful. Bonne nouvelle pour le secteur qui pourra compter sur un réseau de distribution éprouvé. Chose qui bloque considé- rablement le développement des banques participatives. La circulaire de l’ACAPS prévoit égale- ment que toutes les branches de l’assu- rance conventionnelle se retrouvent dans le Takaful, qui exclut un ou deux produits seulement. Libre ensuite aux compagnies de développer ces pro- duits et de les commercialiser, après avis du régulateur et du Conseil supé- rieur des Oulémas. C’est d’ailleurs ainsi que des contrats-types de place pour les 3 produits de lancement ont été développés et validés. Les assureurs travaillent uniquement sur les clauses spécifiques à chaque compagnie. Un dispositif qui ressemble à celui mis en place pour les produits des banques participatives.
A la différence de l’assu- rance conventionnelle, le Takaful disposera d’une faible profondeur au démarrage.
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°42 86
Made with FlippingBook flipbook maker