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E nseignement

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Remédier aux dysfonctionne- ments Le système éducatif national souffre de plusieurs dysfonctionnements, raison pour laquelle une réforme profonde s’imposait pour repenser ce secteur Ô combien important. Le Roi Mohammed VI a toujours accordé une attention toute particu- lière à l’éducation nationale. Le ton a été donné lors du 16 ème anniver- saire de la fête du Trône, en 2018. Le discours royal a constitué le déclen- cheur du processus de réforme du système éducatif. Sa Majesté a exhorté le gouverne- ment à donner une forte impulsion aux programmes d’accompagne- ment à la scolarisation et à la lutte contre la déperdition scolaire. Ce qui s’est traduit par la naissance de la loi-cadre 51-17 relative au sys- tème d’éducation, de formation et de recherche scientifique. Son adop- tion a accéléré ce vaste chantier de la réforme. Elle a pour but de péren- niser et de sécuriser les réformes éducatives initiées par le Maroc et d’institutionnaliser la contribution et la mobilisation de toutes les forces vives de la nation autour de ce pro- jet sociétal. Trois principaux leviers ont été mis en place, à savoir une Commission nationale de suivi et d’accompagnement de la réforme du système de l’éducation, de for- mation et de recherche scientifique, un plan d’action stratégique et sys- tème de pilotage de suivi et d’éva- luation, et enfin le plan législatif et règlementaire.

ajoute-t-il. Faire aujourd’hui le bilan de cette expérience, c’est faire un triple constat, souligne le directeur d’école. «Celui d’abord de la rési- lience de la machine pédagogique qui, malgré l’urgence, a su offrir un service minimum. Ensuite, la distanciation nous ouvrait les yeux sur le potentiel de l’enseignement à distance comme complément et comme suppléant. Et enfin, il va falloir repenser la formation des enseignants pour en faire des ani- mateurs qui sachent apprivoiser l’image aussi, et non seulement les relais de transmission du savoir» , précise-t-il. Le défi majeur pour nous a été d’assurer coûte que coûte la continuité pédago- gique, étant donné que les enseignements en présentiel avaient été suspendus, et nous devions le faire sans délai d’attente .

Au Maroc, ce sont 8,7 millions d’élèves qui sont scolarisés. Plus de 760.000 ont rejoint les bancs de l’école cette année.

été une école de l’interaction directe dans le temps et l’espace. L’épidémie allait lui imposer une réalité nou- velle, celle de la distanciation. Or, personne n’y était préparé. Les acteurs pédagogiques devaient faire face à trois types de défis : • Un défi technique : il fallait d’ur- gence inventer et trouver le moyen de maintenir le contact à distance avec les élèves. • Un défi pédagogique : ni les ensei- gnants ni les élèves n’étaient formés pour l’interaction à distance. • Et, enfin, un défi social : les parents devenaient malgré eux des acteurs pédagogiques, qui devaient relayer l’école pour encadrer et suivre leurs enfants». «Il y avait un défi de nature écono- mique, car tous les foyers et toutes les régions n’avaient pas les moyens d’offrir une connexion et des sup- ports techniques pour répondre à cette projection de l’école dans le foyer de manière équitable. Il fallait donc chercher et trouver le moyen de démocratiser l’accès au savoir» ,

Le secteur éducatif fait face à de grands défis. Chakib Benmoussa, le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, a précisé, en présentant le budget 2022 de son dépar- tement, que sonministère aura besoin d’une enveloppe de 62 Mds de dirhams, en hausse de 3Mds de dirhams par rapport à 2021. Ainsi, 80%du budget seront consacrés aux salaires des enseignants, soit 50 Mds de dirhams. Il est par ailleurs prévu la création de 17.344 postes, dont 11.000 pour remplacer des départs à la retraite. Rappelons enfin qu’au Maroc, ce sont 8,7 millions d’élèves qui sont scolarisés. Plus de 760.000 ont rejoint les bancs de l’école cette année. Benmoussa a besoin de 62 Mds de dirhams

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°42 94

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