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JEUDI 27 JANVIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Environnement d'affaires et d'investissement Encore un effort ! Q ue le nouveau cabinet ait eu, dès le départ, un capital de confiance, n'est guère contestable. Il succédait à un gouvernement PJD qui accusait un déficit à cet Par Mustapha SEHIMI Professeur de droit, Politologue
égard. Les opérateurs ne s'y sont pas trom- pés; ils le créditent, tout en restant en veille vigilante, d'une capacité à relancer la machine économique. A preuve, un bon indicateur : celui de la Bourse de Casablanca. Celle-ci a en effet enregistré un bond de 18,35% à la fin de l'année écou- lée, alors que 2020 avait accusé une baisse de -7,27 %. De plus en plus d'épargnants reviennent ainsi sur les actions; ils confient leur argent à des gestionnaires de fonds, lesquels ont enregistré un gain annualisé de 18,56%. Le placement de l'épargne en actions dans des OPCVM a donc été une bonne opportunité. Qu'en sera-t-il pour 2022 ? Y aura-t-il une nouvelle performance indicielle? Il faut bien relever une politique novatrice du gouvernement avec le lancement d'une offre intégrée baptisée «Offre PM» : elle doit aider à faciliter l'accès au financement par le marché des capitaux. Elle vise les PME voulant leur introduction sur le nouveau marché alternatif de la Bourse de Casablanca. Elle est assortie de conditions attractives (réduction de 50% des commissions d'introduction, un dispositif de formation et d'accompagnement, création de l'Association marocaine des entreprises faisant appel à l'épargne). L'on retrouve là, l'un des axes recommandés par le nouveau modèle de développement (NMD) sur la pro- motion du marché des capitaux en tant que levier de la croissance et de la relance éco- nomique. Des réformes stratégiques en instance Il faut cependant aller plus loin et prendre en charge des réformes stratégiques encore en instance. Le diagnostic a été fait : il a trait aux insuffisances des fonctions entrepreneu- riales dans l'économie. Que faire ? Conforter un environnement économique plus attractif, pouvant stimuler et soutenir davantage l'ini- tiative privée et libérer ainsi les énergies et les potentialités existantes. Il s'agit de réunir
les conditions durables d'une plus grande efficience de l'appareil de production. Dans ce schéma, l'Etat a un rôle à jouer : assurer la production des biens communs, assister les secteurs innovants, mieux réguler le marché... Le rapport du NMD l'a recommandé en termes clairs : «L'émergence d'une économie sociale structurée et innovante, capable de produire des services collectifs et de créer de la valeur économique dans tous les territoires». Il y a bien un Comité national de l'environnement des affaires (CNBA), mais ses recommanda- tions et ses travaux ont-ils été suivis par des mesures concrètes ? Partiellement, en tout cas... Le discours sur la nécessité de poursuivre et de parachever bien des réformes est domi- nant. La CGEM et les opérateurs économiques plaident de manière accentuée dans ce sens; les décideurs publics - avec à leur tête le gou- vernement et ses départements spécialisés- ne l'ignorent pas sans doute. Mais il manque un vigoureux élan, fût-ce à marche forcée. L'enjeu ? Il est connu : assurer un meilleur ancrage de l’économie nationale et amélio- rer son positionnement dans les chaînes de valeur mondiale. Cela commande quoi au juste ? Un cadre législatif et réglementaire incitatif. Attractif aussi. Il faut y ajouter ceci: une valorisation et une plus grande qualifi- cation des ressources humaines; des équi-
pements et des infrastructures appropriés; la facilitation de l'accessibilité au foncier et au financement. Autre chantier. La réforme de la justice dans le sens de sa prévisibilité, de plus de célérité et de la sanction de certains maux tels la corruption ou encore le manque de sécurité juridique et judiciaire. Dans cette même optique de sécurisation de la vie économique et des activités des entre- prises, la réforme des rapports avec l'Admi- nistration n'est pas la moins contraignante : tant s'en faut. La réglementation ? Elle est souvent complexe avec des pratiques bureaucratiques; l'insta- bilité est aussi un marqueur, d'une année sur l’autre, parfois même en cours d'exercice budgétaire... Les procédures sont à simplifier avec la généralisation du numérique qui offre, par ailleurs, davantage de transparence. Les règles de la concurrence doivent être for- tement consacrées pour faire prévaloir une saine compétitivité obérée par tant de phé- nomènes négatifs : ententes illégales, délits d'initiés et conflits d'intérêts. Il a été proposé à cet égard une mesure utile pour une meilleure protection de l'entreprise : celle d'un défen- seur de l'entreprise. Cela pourrait se faire soit par l'extension des attributions actuelles du médiateur, soit par une nouvelle institution ad hoc, rattachée au Chef du gouvernement et qui œuvrerait pour assurer une médiation active.
Il faut confor- ter un envi- ronnement économique plus attractif, pouvant sti- muler et sou- tenir davan- tage l'initia- tive privée.
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