Ce livre réalisé par Marie CZWOJDZINSKI retrace la vie de Docteur Victor PAUCHET, qui a créé la première clinique chirurgicale française en 1897
Marie Czwojdzinski
VICTOR PAUCHET, Docteur par vocation, au service du progrès Avant-garde
Cet ouvrage a été réalisé par la Clinique Victor Pauchet en association avec l’association Vivre Pleinenement - Association de patients du Groupe Santé Victor Pauchet. 2 avenue d’Irlande - 80000 Amiens W802017908 Avec le concours de Marie Czwojdzinski. Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement sur quelque support que ce soit le présent ouvrage (art.L122-4 et 122-5 du Code de la propriété intellectuelle).
VICTOR PAUCHET Docteur par vocation, au service du progrès. Avant-garde
C’est en 1897 que le Docteur Victor PAUCHET crée la Clinique Victor Pauchet. Il y met toute son expérience, y développe des techniques innovantes, et y exerce en rassemblant des hommes et des femmes qui, par leur vocation, transmettront de génération en génération des valeurs d’excellence médicale et d’humanisme de la prise en charge. La médecine française a pu atteindre un niveau d’expertise grâce à ces pionniers de la médecine dont Victor Pauchet faisait partie. Ils se sont engagés au début du XIXème siècle pour soigner, sauver des vies. Leur engagement était total. Ils ont été les fondateurs de la médecine moderne que les générations suivantes ont fait progresser. Cet ouvrage retrace l’engagement de ce chirurgien hors-norme dont la clinique Victor Pauchet est Héritière. Héritière d’une vocation à être toujours à l’avant-garde de la prise en charge, Héritière en incarnant les valeurs d’humanisme qui font que chaque patient, chaque famille est accueilli(e) avec dignité et respect, Héritière de la vocation de chaque praticien, de chaque soignant, de chaque professionnel au progrès, au travail en commun pour mettre le patient et le soin au cœur de nos attentions. Ces valeurs sont aujourd’hui un socle qui marque la culture de Pauchet Santé, qui compte plusieurs établissements de santé français. Je vous en souhaite une lecture passionnée.
Stéphan de BUTLER d’ORMOND Président de Pauchet Santé
Celui qui entretient son esprit de pensées positives est maître de son heureuse destinée, de son bonheur. » Victor Pauchet Le chemin du bonheur, 1927
SOMMAIRE
11 Soigner, une vocation. DOCTEUR PAR VOCATION, UN E VIE AU SERVICE DU PROGRÈS 13 Pauchet d’Amiens. 16 Victor Pauchet s’engage sur le front. 16 Son rayonnement parisien et international.
VICTOR PAUCHET, UN HOMME ET UN CHIRURGIEN HORS NORME
29 Victor Pauchet, le rayon- nement de la chirurgie française.
25 Victor Pauchet, grand médecin de guerre. 34 Victor Pauchet, pédagogue.
21 Victor Pauchet, Chirurgien d’excellence. 32 Victor Pauchet, avant-gardiste.
38 Victor Pauchet, humaniste.
DOCTEUR PAR VOCATION, UNE VIE AU SERVICE DU PROGRÈS
SOIGNER, UNE VOCATION
Victor Pauchet naît à Amiens en 1869. Son attirance pour la voie médicale apparaît dès le collège. Lors de sa scolarisation au lycée de la Providence à Amiens, il n’apprécie pas les matières littéraires qu’il décrit comme inutiles. Il est intrinsèquement poussé vers les matières scientifiques, notamment les sciences du corps humain.
En 1886, encouragé par son père avocat, il se présente au baccalau- réat ès-lettres auquel il échouera. L’année suivante, en plus d’un bac- calauréat ès-lettres, il passe celui de sciences. Reçu dans les deux filières, il décide de suivre sa vocation et se lance dans des études de médecine à Amiens.
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Cette décision, il ne la regrettera pas, puisque le provincial arrive premier ex æquo au concours de l’externat en 1890. Grâce à son classement, il se forme dans des hôpitaux réputés comme l’Hôpital Necker, l’Hôpital de Beaujon et l’Hôpital Broussais. Obtenant de très bons résultats à l’issue de cette première année, il prend la décision de tenter sa chance à Paris.
Il travaille notamment avec le Professeur Léon Labbé, Chirurgien gastrique, et le Professeur Chauffard, Chirurgien hépatique. Après deux ans à apprendre des meilleurs, il se présente pour la première fois au concours de l’internat de Paris. 1 : La Providence à Amiens en 1927. 2 : Portrait du Professeur Léon Labbé (1832-1916), grand chirurgien et Sénateur français.
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Il connait la difficulté de cet examen et ne s’attend pas être reçu la première fois. C’est pourquoi, le jour des résultats, il commence à lire le classement à partir de la fin et s’arrête à la moitié. Pensant avoir échoué, il décide de retourner à Amiens. Et c’est à la gare du Nord qu’il apprend qu’il est non seulement reçu, mais qu’il est arrivé major de la promotion.
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Durant les quatre années de son internat, il travaille sous la direction des Professeurs Peyrot, chirurgien viscéral, et Richelot, chirurgien gynécologue. Mais il retrouve surtout son mentor le Professeur Labbé. Ce dernier poussera le jeune diplômé à penser en dehors des sentiers battus et à prendre une certaine indépendance.
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À la fin de son internat, en 1896, Victor Pauchet doit choisir son lieu d’exercice. Sa première place au concours, place de prestige, lui ouvre un nombre de portes incalculables à Paris. Il se veut de la tradition que les meilleurs chirurgiens, surtout le lauréat, restent au sein de la capitale, cœur de la concentration médicale. Quand Pauchet décide de s’installer à Amiens, participant à la décentralisation comme le Docteur Doyen, les sociétés médicales parisiennes se sentent trahies. Elles lui en tiendront rigueur jusqu’à la fin de sa carrière. 3 : Diplôme de Docteur en Médecine accordé à Victor Pauchet en 1896. 4 : Portrait du docteur Jean Peyrot (1843-1917), chirurgien et sénateur français. 5 : Portrait du docteur Louis-Gustave Richelot (1844-1922), chirurgien gynécologue français et ancien président de l’académie nationale de médecine en 1921.
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PAUCHET D’AMIENS
C’est en 1897 que Victor Pauchet inaugure la Clinique au 31, rue de Bellevue à Amiens. La Clinique Victor Pauchet est décrite comme un établissement de santé d’un nouveau genre, avant-gardiste. Son organisation est à l’image du progrès médical et des nouvelles découvertes concernant l’asepsie. Elle est composée de 12 chambres d’hospitalisation et d’un bloc opératoire aseptique avec une chambre de stérilisation affiliée.
Victor Pauchet, au-delà de ce pro- jet, dirige le pavillon Duvauchel à Amiens. Ce pavillon lui a été confié par son cousin Victor Duvauchel, administrateur des hospices d’Amiens. Il y comptera plus de 100 lits destinés à des per- sonnes n’ayant pas les ressources de se faire hospitaliser.
Victor Pauchet se retrouve donc à la tête de deux établissements de santé au tout début de sa carrière, jonglant entre consultations et opérations. Avec ce rythme effréné il acquiert rapidement une expé- rience importante et développe sa technique opératoire.
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Chirurgien recherchant en perma- nence à faire progresser les tech- niques chirurgicales, il se spécialise dans les opérations du système diges- tif et de la chirurgie urologique. Il se distingue dans ses spécialités et son travail lui permet d’effectuer une des premières résections totales de l’esto- mac en 1901.
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Ceux qui réussissent dans une carrière doivent leur succès à
ce qu’ils ont réalisé l’excellence, c’est à dire à ce qu’ils sont devenus des as; ils sont arrivés à faire mieux que les autres et
chaque jour mieux que la veille.» Victor Pauchet. Le Chemin du Bonheur, 1927
6 : Photographie de la clinique Victor Pauchet, 31, rue de Bellevue, prise par R. Caron. 7 : Photographie de l’Hospice des Incurables abritant le pavillon Duvauchel, prise par L. Caron. 8 : 4ème Edition de l’Anesthésie Régionale co-écrite par V. Pauchet, P. Sourdat, G. Labat et son beau-fils R. de Butler d’Ormond en 1927.
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9 : Photographie prise lors de la première gastrectomie réalisée par Victor Pauchet en 1901.
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Il publie notamment la chirurgie des voies biliaires en 1900 et la chirurgie de la prostate en 1909. En 1914, sa pre- mière édition du traité de l’Anesthésie Régionale paraît. Son travail sur cette nouvelle pratique va révolutionner le monde de l’anesthésie et diffuser cette méthode dans le monde entier. C’est un de ses travaux les plus marquants, qu’il va rééditer plusieurs fois avec l’aide de ses collègues les Docteurs Labat, Sour- dat et de Butler d’Ormond. A la veille de la Grande Guerre, le Docteur Victor Pauchet est devenu «Pauchet d’Amiens». Il s’est fait un nom qui résonne en France, voire au-delà, et jouit d’une réputation digne des plus grands de la capitale. Alors que la guerre est déclarée en août 1914, Victor Pauchet demande à être envoyé « à l’avant ». Il veut pouvoir ai- der son prochain et aller au plus près du front. Il devient Médecin chef de l’ambulance 2 du 2ème corps d’armée à Sainte Menehould, dans la Marne. Victor Pauchet est prodigieux. Lorsqu’il opère, il est efficient et se repose sur son intuition. Mais ce qui le distingue des autres ce sont ses nombreux traités et compte-rendus d’opération, qu’il publie pour propager ses pratiques et ses avan- cées.
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10 ; 11 : Extraits de la 3ème Edition de l’Anesthésie Régionale publiée en 1921.
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SON RAYONNEMENT PARISIEN ET INTERNATIONAL
Les 20 années qu’il passe à Paris à partir de 1915 sont l’apogée de sa carrière. Il est alors considéré comme l’un des chirurgiens français les plus rayonnants sur le monde médical. En 1920, il se voit confier le développement du service de chirurgie à l’hôpital Saint Michel et innove dans le secteur de l’asepsie avec de nouveaux blocs opératoires avant-gardistes. Toujours dans une volonté de diffuser ses techniques et d’en apprendre de nouvelles, le nouveau parisien voyage énormément. Il va donner des conférences et opérer dans d’autres hôpitaux. Il va également profiter de ses voyages pour diffuser ses films et dessins animés chirurgicaux, une particularité pour l’époque. Il continue à publier des écrits comme la Pratique chirurgicale Illustrée en 1920 qui comportera 25 tomes et l’Anatomie de Poche en 1929 qui sont des indispensables pour les étudiants et médecins de l’époque.
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12 : Couverture de la Revue du médecin en 1929. 13 : Extrait de la notice publiée en juillet 1920 sur la fabrique d’instruments chirurgicaux qui montre les instruments inventés par Victor Pauchet.
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Victor Pauchet aime voyager pour diffuser son savoir au- près de confrères étrangers. Son installation à Paris lui permet de s’appuyer sur une notoriété internationale. Il travaillera aux côtés de grands noms français comme le Professeur Calmette et le Docteur Dartigues. Il coopère à l’international avec le Doc- teur Mayo aux États-Unis et le Docteur Pavie au Brésil. La Reine du Portugal et la Reine d’Espagne vont même s’inviter à une de ses opéra- tions durant « les Lundis de Saint Michel », jour d’ouver- ture de sa salle d’opérations aux visiteurs. 14 : Photographie de Victor Pauchet en 1923 à la sortie d’un congrès médical.
L’optimiste est accueilli partout avec joie. Dès qu’il paraît, les visages s’éclairent. Il semble qu’il apporte avec lui la lumière, le soleil, le bonheur!» Victor Pauchet. Le Chemin du Bonheur, 1927
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En 1934, Victor Pauchet a l’honneur d’être élu Président de la Société de Chirurgie, poste qu’il convoitait depuis de nombreuses années. Malheureusement, la même année, il est victime d’un accident de la route à Neuilly-sur-Seine et doit retourner à Amiens, ne pouvant plus exercer. Il meurt d’une chute en 1936. Il est inhumé au cimetière Saint Acheul. Sa tombe revêt une statue de la vierge réalisée par Albert Roze, original de celle qui fut apposée sur la Basilique d’Albert. 15 : Statue de la vierge réalisée par Albert Roze. 16 : Tombeau des familles Victor Pauchet de Butler d’Ormond. 17 : Basilique d’Albert lors de la guerre en 1915. 18 : Basilique d’Albert reconstruite avec la copie de la vierge par Duthoit.
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VICTOR PAUCHET, UN HOMME ET UN CHIRURGIEN HORS NORME
VICTOR PAUCHET, CHIRURGIEN D’EXCELLENCE
Pour Victor Pauchet, opérer allait au-delà de son travail. Soigner était sa vocation, sa passion. Au cours de son externat et de son internat, il est formé par de grands chirurgiens et s’inspire de leurs qualités. Il s’est pris d’intérêt pour certaines spécialités chirurgicales comme l’urologie, la gynécologie-obstétricale et le système digestif.
Victor Pauchet, durant sa période amiénoise, se penche particulière- ment sur l’urologie et notamment la prostate. Son travail dépasse de loin celui de tout autre chirur- gien français dans ce domaine. Il a pu offrir en 1908 son ouvrage «Chirurgie de la prostate» , témoin de son expertise, qui regroupe 113 figures. Les figures présentes dans les ouvrages de Victor Pauchet sont pratiquement toutes de S.Dupret, illustrateur médical, avec qui il travaillera jusqu’à la fin de sa vie.
Néanmoins la spécialité qu’il af- fectionne tout particulièrement et qui l’occupe toute sa vie est celle de la chirurgie du système digestif. Son plus grand exploit dans ce do- maine fut d’être l’un des premiers chirurgiens européens à réussir une gastrectomie totale en 1901 au sein de la clinique Victor Pauchet. Sa spécialité le suit à Paris après la guerre. Il a l’honneur de construire un nouveau service de gastro-en- térologie à l’Hôpital Saint-Michel grâce aux dons de P. de Gunzbourg. Bénéficiant de nouveaux moyens, il développe des techniques chirurgicales comme l’incision de Pauchet et la gastrec- tomie en gouttière de Pauchet qui sont toutes deux encore utilisées aujourd’hui.
N’entreprenez rien sans le continuer, car la persévérance est à la base du succès.» Victor Pauchet. Le Chemin du Bonheur, 1927
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Le chirurgien picard avait donc une connaissance de multiples spécialités lui permettant une meilleure appréhension de la chirurgie. Il est fervent défenseur de la dimension holistique de l’acte chirurgical qui pour lui est essentielle. En son sens, le chirurgien, pour pratiquer une opération dans les meilleures conditions possibles, se doit d’avoir connaissance du corps humain dans sa globalité. Il se documente donc sur les avancées médicales du monde entier mais surtout s’entoure de nombreux chirurgiens et médecins de différents horizons. Il côtoie ainsi le Docteur Dartigues dès son internat, lequel deviendra par la suite une grande figure de la chirurgie française, mais aussi des médecins étrangers et provenant de diverses régions.
Victor Pauchet était recon- nu pour avoir une technique chirurgicale excellente. Arri- vé premier lors de son exter- nat et internat de médecine, on n’en attendait pas moins de lui. Mais en plus d’une mémoire exceptionnelle, il a un instinct qui lui est inné. Lorsqu’il opère, il devient Victor Pauchet le Chirur- gien. Il est concis et précis. La chirurgie est un dialogue perpétuel entre la vue et le toucher et il en est le parfait exemple. Il réfléchit et réagit vite. Ses sutures sont com- plexes et solides. 19 : Photographie de Victor Pauchet prise par T. Bonney en 1927 à l’hôpital St Michel.
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Tenant compte de ces risques, Victor Pauchet a mis au point de nouvelles techniques d’anesthésie. Appelées anesthésies locorégionales, elles permettent au chirurgien de n’endormir que la partie voulue du corps, réduisant les risques de complications. Inspiré par les écrits de H. Braun qu’il rencontre en Allemagne, il publie « Anesthésie Régionale » en 1914, devenant la référence dans ce domaine. Cette pratique révolutionnera la manière d’opérer et permet à Victor Pauchet de nouvelles prouesses. Il coupe avec la volonté du siècle précédent de faire d’une chirurgie un spectacle. En effet, lors du XIXème siècle, l’acte chirurgical ne suivait pas les mêmes codes qu’aujourd’hui. Au plus la chirurgie était longue et spectaculaire, au plus elle était respectée. Ce qui explique pourquoi beaucoup des opérations se terminait par une complication voire le décès du patient avant la découverte des règles d’antisepsie et d’asepsie. Victor Pauchet, à l’aube du changement de la mentalité chirurgicale française, savait l’importance de la stérilisation et de l’asepsie et que plus un patient était sous anesthésie, plus il y avait de risques de complications.
Il faut élever votre profession au niveau de
20 : Extrait de l’Album du Rictus publié en 1907, caricaturant le Docteur Victor Pauchet. l’art; vous passerez maître dans cet art. Voilà le résultat que vous obtiendrez, si vous avez l’amour du métier, jamais vous ne verrez réussir un homme auquel sa profession déplaît.» Victor Pauchet. Le Chemin du Bonheur, 1927
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Sa volonté principale est le bien- être du patient. C’est pour cela qu’il pousse les limites chirurgicales de l’époque pour permettre à ses patients de vivre. Il fabrique ses propres instruments pour permettre de nouvelles chirurgies. Parmi eux, nous pouvons citer les instruments toujours dans les blocs à l’instar des «pinces à affronter», des «tenailles coudées» ou encore de l’équipement dit «semelle de Pauchet». Il développera également un bistouri électrique aussi appelé appareil de thermo coagulation, une prouesse technique pour l’époque. Il obtient la reconnaissance ultime de ses pairs lorsqu’il est élu président de la Société des Chirurgiens de Paris en 1934.
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21 : Photographie de Victor Pauchet et de son équipe médicale à l’hôpital St Michel, prise par T. Bonney en 1927. 22 : Photographie de Victor Pauchet prise par T. Bonney en 1927 à l’hôpital St Michel.
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VICTOR PAUCHET, GRAND MÉDECIN DE GUERRE A l’annonce de la guerre le 3 août 1914, Victor Pauchet est un Chirurgien reconnu exerçant dans sa propre clinique, dans sa ville natale à Amiens. Son statut lui permet de rester à l’arrière et de ne pas être mobilisé comme tous les autres hommes français. Mais rester dans l’inaction n’était pas dans le caractère de Victor Pauchet. Il prend la décision de s’engager, de réenfiler son uniforme datant de son service militaire, et devient médecin chef de l’ambulance 2 du 2ème corps d’armée. Il est placé avec son ami et collègue Paul Sourdat dans la Marne, à Sainte-Menehould.
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Son but est de sauver le plus de soldats possible. Dans ce cauchemar éveillé, il essaie de s’en remettre à son don et opère jour après jour. Même dans un milieu militaire, Victor Pauchet ne peut se résoudre à obéir à des règles sans fondements et à ne pas tenter d’améliorer les choses. Ses supérieurs rapportent même qu’il «ignore les règlements et les usages militaires» . Son esprit anticonformiste, détesté par ses pairs, permet de grandes innovations médicales durant la Grande Guerre.
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Il s’implique dans l’amélioration de l’organisation médicale. Victor Pauchet et ses collègues participent activement à la création des HEO (Hôpitaux d’Evacuation et d’Orientation). En 1914, l’Europe et les hôpitaux n’étaient pas prêts à cette guerre d’un nouveau genre. Les hôpitaux sur le front de guerre se sont trouvés débordés et de nombreux soldats ne pouvaient être soignés. Par son initiative, le groupe de praticiens essaie de rendre les centres médicaux réservés aux soldats, comme Sainte-Menehould, plus intuitifs, et vise à avoir une organisation plus rationnelle des services de secours. Fervent défenseur de l’asepsie, il découvre avec effroi l’absence de produits désinfectants sur le front. Il invente la gaze au formol. Cette technique consiste à tremper les gazes dans un bol de formol avant leur utilisation au cours de l’opération. Ce procédé permettra de diminuer les risques d’infections aggravées par les conditions déjà catastrophiques des blocs en temps de guerre. Son combat fut reconnu, grâce à ses innovations, comme ayant fait évoluer les conditions de soin sur le front. 23 : Photographie de l’hôpital mixte à Sainte-Menehould, 5 minutes après un bombardement. 24 : Photographie de Victor Pauchet dans son uniforme de médecin de guerre en 1914.
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Une grande contribution de Victor Pauchet à la médecine de guerre est l’amputation dite « en saucisson ». Durant la guerre de 14-18, de nombreux blessés sont décimés par une complication : la gangrène gazeuse. Cette pathologie meurtrière tue de nombreux soldats blessés sur le front. Face à cette horreur, Victor Pauchet décide de changer de méthode. Dès qu’une blessure est trop importante ou trop profonde, il ampute en section plane afin d’avoir de meilleure chance de survie. C’est donc une intervention en deux temps pour limiter le temps d’intervention sur le front et permettre de meilleures conditions pour finir l’opération dans un lieu aseptisé. 25 : Photographie d’une table opératoire sur un des fronts français durant la première guerre mondiale.
Lorsqu’il présente cette technique innovante, la communauté médicale s’offusque. Avec une dénomination et une technique jugées comme trop simpliste et barbare, la Société de Médecine de Paris interdit la pratique sur les fronts. Malgré les obstacles, Victor Pauchet insiste sur les bienfaits de sa technique dont il va plaider en personne la cause en 1915 devant la congrégation médicale de Paris. 26 : Photographie de Victor Pauchet en uniforme durant la première guerre mondiale.
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Après son année à Sainte-Menehould, il sera envoyé à l’hôpital de la Pitié à Paris en 1915. Il exerce dans un hôpital civil et militaire jusqu’à la fin de la guerre et puis jusqu’en 1920, s’installe dans la capitale. Pour service rendu, Victor Pauchet été cité à l’ordre de l’armée par le Maréchal Joffre lui-même après la bataille de la Marne, et sera le premier chirurgien à recevoir la légion d’honneur en 1928. Après son plaidoyer, des chirurgiens influents comme le Docteur Quenu et le Docteur Tuffier le soutiennent dans son combat pour rétablir la pratique sur le front. Quelques mois plus tard, l’amputation est réhabilitée sur tous les fronts européens.
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27 : Photographie d’une ambulance américaine sur le front français durant la première guerre mondiale. 28 : Photographie de presse prise en 1934 lors du congrès de la chirurgie à la faculté de médecine. 29 : Photographie de Victor Pauchet en uniforme militaire prise par Nadar en 1916. 30 : Médaille sculptée par le maitre Fran- çois de Hérain remise à Victor Pauchet à l’occasion de sa promotion au grade de commandeur de la légion d’honneur en 1928.
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VICTOR PAUCHET, LE RAYONNEMENT DE LA CHIRURGIE FRANÇAISE
Avec un talent sans égal, Victor Pauchet arrive à Paris après la guerre et prend la direction du service de gastro-entérologie de l’Hôpital Saint-Michel. C’est à Paris qu’il va concrétiser sa renommée. Les moyens que lui offrent la capitale française vont lui permettre de rayonner sur la scène internationale.
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De nombreuses personnes des quatre coins du monde viennent le voir opérer ou même se faire opérer par lui. Victor Pauchet crée à l’Hôpital Saint-Michel « les Lundis de Saint-Michel ». Tous les lundis il accueillera qui voudra le voir opérer dans son bloc. De nombreuses personnalités comme la Reine d’Espagne ou encore la Reine du Portugal y participeront.
31 : Photographie d’un service au sein de l’hopital Saint-Michel au début du 20ème siècle. 32 : Victoria Eugénie de Battenberg, reine d’Espagne (1887-1969). 33 : Augusta Victoria d’Hohenzollern, reine du Portugal (1890-1966).
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Victor Pauchet voyage dans les pays européens et à l’international en s’aventurant en Amérique. Il parcourt le monde pour se renseigner sur les techniques médicales qui sont en train de se développer, et aussi pour divulguer son savoir. Il rend visite aux plus grands hôpitaux et cliniques du monde pour opérer sous les yeux attentifs de chirurgiens. Il donne aussi des conférences où il explique point par point ses opérations et nouvelles techniques. Il innove et crée les premiers films médicaux à visée pédagogique qui l’accompagnent lors de ses voyages, pour mieux expliquer les nouvelles techniques chirurgicales. Il rencontre de grands chirurgiens et communique avec eux pour pouvoir s’entretenir ensemble des avancées médicales dans le monde.
Parmi eux, on peut citer le Docteur Charles Horace Mayo, co-fondateur de la clinique Mayo qui est aujourd’hui une des plus réputées aux États-Unis. L’américain est venu en 1920 voir Victor Pauchet opérer. Impressionné par le niveau du fran- çais, ils conviennent de garder contact et ont même traduit les ouvrages l’un de l’autre.
34 : Charles Horace Mayo, chirurgien américain fondateur de l’hôpital Mayo (1865-1935).
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Tenez vous au courant de tout ce qui s’écrit, tout ce qui se fait, de tout ce qui se publie, relativement à votre branche. Etudiez même les méthodes nouvelles, appliquez toujours les dernières découvertes et les plus récentes inventions. Les gens qui ne réussissent pas dans la vie ont prété une attention incomplète à toutes leurs actions et n’ont pas cherché le progrès.» Victor Pauchet. Le Chemin du Bonheur, 1927
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Il garde également contact avec nombre de ses amis côtoyés lors de ses études, comme le Docteur Pavie. Ce dernier quitte la France après un incident mais garde contact avec Victor Pauchet. Pavie s’installe au Brésil à Itamarandiba et y exerce la médecine, pour une population particulièrement fragile. Grâce au contact entretenu avec son ami, Victor Pauchet lui permet de maintenir les connaissances des avancées françaises de la médecine ce qui permet au village d’être à la pointe de
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la médecine dans un pays sous-développé. Pavie est reconnu au Brésil pour son aide dans le développement de la médecine à l’échelle nationale. Il aura toujours en haute estime Victor Pauchet et reconnaîtra l’influence que ce dernier a eu sur sa vie.
Au vu de sa notoriété internatio- nale, nombre des ouvrages de Vic- tor Pauchet ont été traduits dans différentes langues. Son traité sur l’anesthésie locorégionale est un exemple de l’expansion internatio- nale de la connaissance médicale du siècle dernier. Le livre a permis de diffuser dans le monde entier et aux États-Unis la nouvelle pratique, inconnue jusque-là. Le traité fut réédité à deux reprises en version américaine, démontrant l’influence de ses écrits.
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35 : Docteur Alphonse Pavie (1868-1954), pionnier de la médecine moderne au Brésil. 36 : Portrait de Victor Pauchet pris par Nadar.
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VICTOR PAUCHET, AVANT-GARDISTE
Pauchet est un anticonformiste. Il considère qu’il faut dépasser les règles préétablies pour servir le bien commun. Cet aspect de sa personnalité n’ est pas incompatible avec ses exigences et sa rigueur. Bien au contraire, son caractère lui permet de faire preuve d’avant-gardisme dans toutes les facettes de sa vie.
Au tout début de sa carrière, déjà, il fait preuve de courage en choisissant d’exercer à Amiens malgré les attentes des médecins parisiens. Rares étaient les médecins qui, comme le Docteur Doyen ou le Docteur Monprofit, avaient quitté la capitale pour exercer en province. Victor Pauchet donne un élan de liberté aux nouveaux médecins face à la communauté médicale de Paris. 37 : Photographie de Victor Pauchet opérant au côtés du Docteur Luquet. 38 : Victor Pauchet opérant à sa clinique au début du siècle.
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Il faut souligner sa volonté de faire de l’asepsie une priorité. Pour comprendre le côté avant-gardiste de l’approche, il faut se souvenir qu’à la fin du XIXème siècle, l’asepsie vient juste d’être reconnue par le Professeur Terrillon après les traités sur l’antiseptique de Lister en 1875. Le monde microbien vient d’être découvert. Quand en 1897, Victor Pauchet ouvre une clinique privée à la pointe des techniques de l’asepsie à Amiens, jusqu’au port de gants de Chaput et une tenue allégée appelée « déguisement de Pierrot », son approche est futuriste. Il va publier plusieurs articles et livres concernant les règles d’hygiène et les nouvelles méthodes appropriées, dont son ouvrage sorti en 1905 appelé «Les gants en chirurgie» . Il se battra pour l’asepsie tout au long de sa vie malgré les réticences des anciennes générations de médecins qui trouvent les règles d’antiseptie et d’asepsie inutiles. Victor Pauchet s’illustre également pendant la guerre 14-18 et ses innovations apportent des améliorations de prise en charge des soldats blessés sur tout le front.
Son trait de caractère avant-gar- diste l’a amené à créer des débats au sein des grandes sociétés de méde- cine et de chirurgie de France, dont l’approche prudente et scientifique se trouvait en décalage avec les évo- lutions rapides que vivait la méde- cine. Victor Pauchet fait partie de la nouvelle génération de médecins qui firent progresser très fortement les pratiques médicales et chirur- gicales, parallèlement aux décou- vertes scientifiques de l’époque. 39 : Photographie de Victor Pauchet portant les gants de chaput prise par Nadar.
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VICTOR PAUCHET, PÉDAGOGUE
La carrière d’enseignant de Victor Pauchet débute en 1905 à Amiens après avoir obtenu le poste de président de la Société Médicale d’Amiens cette même année. Il devient alors Professeur de clinique chirurgicale et de clinique obstétricale. Il aura toujours pour volonté de diffuser son travail et d’apprendre au plus grand nombre ses techniques.
Pour cela, il va publier de nom- breux ouvrages chirurgicaux. Le savoir médical se transmettant majoritairement en français à l’époque, ses ouvrages vont pou- voir se diffuser à une échelle in- ternationale.
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Il écrit des œuvres d’une précision et d’une rigueur absolue qui deviennent des références dans le milieu médical. On peut citer «l’Anatomie en Poche» publiée en 1929, ou encore «La Pratique Chirurgicale Illustrée» dont les 25 tomes deviendront indispensables aux étudiants dès sa première publication en 1920.
40 : Couverture de la quatrième édition de l’anatomie en Poche écrite par Victor Pauchet. Edition de G. Doin & Cie. 41 : Couverture du XXIIIème fas- cicule de la pratique chirurgicale illustrée écrite par Victor Pauchet et le Docteur T. De Martel en 1939. Edition de G. Doin & Cie 42 : Photographie de VP et de son équipe médicale à l’hôpital St-Mi- chel, prise par T. Bonney en 1927.
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Dans certains ouvrages, il se montre d’une pédagogie innée qui lui vaudra le titre de vulgarisateur. Il rend la médecine et la chirurgie accessibles en écrivant d’une manière dite télégraphique. Il est clair et concis, comme lorsqu’il opère. Il va notamment collaborer avec de nombreux journaux français, ce qui va participer à sa réputation. Que ce soit dans des journaux médicaux ou autres, le chirurgien va devenir une figure connue des lecteurs et éduquer la population sur les nouveautés médicales ou certaines précautions à prendre.
Ce titre de vulgarisateur peut aujourd’hui paraître anodin mais au début du XXème siècle la société médicale est considérée comme l’élite française et la compréhension de la médecine au sein de la population est quasi-inexistante. Victor Pauchet est donc un précur- seur dans la vulgarisation du savoir médical et chirurgical.
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Dès que tu sens l’occasion d’être utile aux autres, saisis-la par les cheveux, au passage, avec joie et enthousiasme.» Victor Pauchet. Le Chemin du Bonheur, 1927
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Cette volonté d’enseigner se concrétise dans l’amé- nagement de son service à l’Hôpital Saint-Michel à Paris. Il construit avec l’architecte L. Bechmann un bloc opératoire avec une coupole en verre au-dessus de la table d’opération. Cet aménagement per- met de respecter les règles d’asepsie et faci- lite l’accès des étudiants qui assistent aux opéra- tions et peuvent obser- ver en détail les gestes du chirurgien.
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43 ; 44 : Intérieur de la salle d’opération du Docteur Victor Pauchet à l’hôpital Saint Michel. 45 : Caricature de Victor Pauchet opérant dans l’hôpital Saint Michel à Paris. Les observateurs ont dorénavant une vue directe sur le champ opératoire et peuvent analyser les gestes du chirurgien afin de parfaire leurs apprentissages. Il installe même un système d’écoute pour que les personnes situées dans la coupole puissent entendre distinctement les échanges dans le bloc opératoire. Ces innovations seront saluées par le congrès de chirurgie en 1923 qui s’inclinera face à ces innovations.
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Ces films, d’abord autoédités et réalisés à des fins personnelles, se feront plus nombreux. Pauchet s’associe avec Pathé, apparue en 1909. Il filme ses chirurgies et les diffuse dans les universités médi- cales et lors de ses déplacements à l’étranger pour montrer ses tech- niques et pratiques chirurgicales. Il sera le premier à rajouter des dessins animés avant la diffusion de ses films pour expliquer les étapes de ses protocoles chirurgicaux. 46 ; 47 ; 48 ; 49 : Film présentant la chirurgie du tube digestif par le docteur Victor Pauchet. Une colectomie pour cancer du colon gauche réalisée à l’Hôpital St-Michel de Paris en mai 1923. Victor Pauchet ne manquera pas d’ingéniosité puisqu’il recourt à l’utilisation du cinéma en créant des films chirurgicaux. Film d’un nouveau genre qu’une poignée de médecins crée, en commençant par le docteur E. Doyen qui avait édité la première collection de films chirurgicaux au monde en 1898 à Paris.
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L’attitude optimise développe en toi-même l’enthousiasme,
la foi, la confiance, conditions indispen- sables au succès dans les entreprises.» Victor Pauchet. Conseils et pensées, 1932.
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VICTOR PAUCHET, HUMANISTE
L’œuvre chirurgicale de Victor Pauchet est immense. Elle aurait suffi pour remplir une vie, mais il ne s’en contenta pas. Il voulait aider l’Homme dans sa totalité. Le corps et l’esprit. Le chirurgien est un humaniste. Il place la personne humaine et son épanouissement au-dessus de toute chose.
Victor Pauchet veut être utile et soigner autant de souffrances qu’il le peut. Suivant son initiative sur les traitements pré et post-opératoires, autant sur l’aspect physique que mental, le chirurgien veut élever les âmes. Il donnera une partie de sa vie à l’étude du mental de l’homme et de son bonheur.
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De 1927 jusqu’en 1933, à la veille de l’accident qui va mettre fin à sa carrière, il va publier de nombreux livres sociologiques. Médecin du corps et de l’esprit, il essaiera de toucher le plus de monde en écrivant. Son premier ouvrage humaniste, «Le Chemin du bonheur» , publié en 1927, fut couronné par l’académie française en 1929 en obtenant le prix Fabien. Il y étudie la rééducation de soi-même par l’autosugges-
tion au niveau moral et physique. Il y montre son cheminement de pensée quant à l’épanouissement personnel et collectif. Son ou- vrage sera réédité jusqu’à la fin du XXème siècle, montrant l’in- fluence de ses propos. 50 : Portrait de Victor Pauchet peint à l’huile en 1930 par William Malherbe.
L’amour, la bienveillance, la sympathie que vous dégagez
vous attirent non seulement le succès social et matériel, mais aussi la santé; tous les sentiments bienveillants sont favorables au fonctionnement de vos organes.» Victor Pauchet. Le Chemin du Bonheur, 1927
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Parmi ses nombreux ouvrages humanistes, 3 ouvrages sont particulière- ment remarqués : «Restez jeunes» et «l’Automne de la vie» relatent la vision que se fait l’auteur du vieillissement. Il écrit ces livres lorsqu’il passe lui-même les étapes qu’il décrit et dira : « On est vieux que quand on le veut bien. ». «L’enfant, la préparation à la vie» sera un véritable manuel d’éducation. Victor Pauchet est père de 6 enfants et concentre son savoir et ses observations dans ce livre. «Soyez optimiste», réédité dans les années 2010, est une ode à l’optimisme, qui selon lui favorise la meilleure santé de l’individu. Inspiré et engagé, Victor Pauchet crée en 1933 sa propre revue appelée «Réagir» . Revue mensuelle de culture humaine, elle traite des points sociologiques et culturels qui lui tiennent à cœur. Réagir rassemble de nombreux auteurs humanistes et spiritualistes comme Paul Bourget, Maurice Maeterlinck et les historiens Émile Magne et Edmond Pilon. La publication de la revue s’arrête à la mort de Victor Pauchet en 1936. La dernière publication rassemblera les hommages des différents auteurs intervenus dans la revue. Certains de ses ouvrages ont été traduits en Anglais, Italien, Allemand, Turc, Portugais ou encore espagnol.
51 : Victor Pauchet en compagnie de Maurice Chevalier et de ses gendres.
Chaque fois que ta volonté flanchera,
pense au but que tu poursuis.» Victor Pauchet, Conseils et pensées, 1932.
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L’ANATOMIE EN POCHE
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L’Anatomie en poche est un ouvrage phare de Victor Pauchet. Sorti en 1926 aux éditions Gaston Doin & Fils, il est le résultat des décennies de travail du chirurgien émérite. C’est un atlas anatomique qui contient des centaines de pages illustrées et de planches en noir et blanc. Ces planches sont dessinées en collabo- ration avec S. Dupret qui l’a également accompagné sur tous ses autres ouvrages. Le nombre de pages augmente d’édition en édition. Nous savons qu’en 1934 lors de sa 4ème édition l’Anatomie de poche comportait 452 pages. Au fur et à mesure des années Victor Pauchet va enrichir son atlas et proposer de nouvelles planches. L’oeuvre comporte des planches regroupées en thématiques comme l’arthralgie ou l’ostéologie.
L’Anatomie en poche dit l’ « anato- mie de Pauchet » sera un outil in- contournable pour la compréhen- sion de l’anatomie au XXème siècle, utilisé par les étudiants en médecine et les chirurgiens. Permettant de ré- pertorier tous les organes, c’est un guide anatomique pratique qui est un des premiers livres dit de poche. Utilisé pendant longtemps et par une grande majorité de la communauté médicale, l’ouvrage sera réédité au moins huit fois pré et post mortem.
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52 : Couverture de l’anatomie en Poche écrit par Victor Pauchet traduit en espagnol. Publié en 1976 par Editorial Gustavo Gili. 53 : Couverture de la troisième édition de l’anatomie en Poche écrit par Victor Pauchet. Edition de G. Doin & Cie. 54 : Couverture de la huitième édition de l’anatomie en Poche écrit par Victor Pauchet. Edition de G. Doin & Cie. 55 ; 56 : Illustrations réalisées par S. Dupret dans la cinquième édition de l’anatomie en Poche écrite par Victor Pauchet, représentant le tibia, le péroné droits et les os du pied.
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RETOUR SUR LA VIE
1914 Victor Pauchet
22 février 1869 Naissance de Victor Pauchet.
s’engage en tant que médecin de guerre.
1897 Inauguration de la Clinique Pauchet d’Amiens.
1901 Victor Pauchet réalise sa première gastrectomie.
1892 Victor Pauchet est reçu 1er à l’internat des Hôpitaux de Paris.
1914 Parution de la
première édition du traité de l’Anesthésie Régionale.
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DE VICTOR PAUCHET
1934 Victor Pauchet est élu Président de la Société des Chirurgiens de Paris.
1915 Transfert de Victor Pauchet à l’hopital de la Pitié.
1928 Victor Pauchet est fait Commandeur de la Légion d’honneur.
1929 Publication de l’Anatomie en poche.
1920 Ouverture d’un service de chirurgie à l’Hôpital Saint Michel.
1936 Décés de Victor Pauchet.
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Le meilleur travail, le plus productif, est celui qui sort des mains d’un homme heureux. » Victor Pauchet Le chemin du bonheur, 1927
ILS ONT HONORÉ VICTOR PAUCHET
«In the death of Victor Pauchet, the world has lost not only a great surgeon but a great man as well » «Dans la mort de Victor Pauchet, le monde a perdu non seulement un grand chirurgien mais un grand homme également» Docteur Charles Horace Mayo (1936) «Il fut l’un des plus grands chirurgiens de notre époque et, à certains égards, sous le jour, non pas de toute la chirurgie, mais d’une partie de celle-ci, il fut le plus grand» Docteur Louis Dartigues (1936) «Il est de mon devoir de dire bien haut que Pauchet fut plus qu’un as du bistouri et un chirurgien prestigieux mais qu’il fut aussi et surtout un grand savant» Docteur Henri Gaehlinger (1937)
«Les livres de Pauchet sont un bienfait» Eugène Brieux, écrivain et journaliste
«Durant cette période de près de 20 ans, comprise entre l’armistice et sa mort, Pauchet fut le chirurgien parisien le plus actif, le plus travailleur, le plus rayonnant. Quand je voyageais à l’étranger, j’étais toujours frappé de ce fait, que les seuls chirurgiens français vraiment connus au dehors, étaient Jean-Louis Faure, Leriche et Pauchet» (...) C’était un homme fin, policé et extrêmement évolué sous tous rapports» Docteur Thierry de Martel (1937) «Victor Pauchet d’Amiens », c’est une marque d’honneur (…). Voilà peut- être le plus beau titre de noblesse auquel Victor Pauchet pu prétendre. Une noblesse non pas nécessairement issu du sang mais une noblesse issu du cœur et de l’intelligence des mains» Professeur Bernard Devauchelle, Professeur de chirurgie d’Amiens (2017) 46
Achevé d’imprimer en décembre 2022 Par Print Forum à Wasquehal (59) Imprimé en France Edition 01
Il ne faut jamais désespérer des hommes. Il faut se dire q’un jour
viendra où les hommes s’aimeront. Alors ils comprendront que le bonheur est dans les échanges de services réciproques ; ils com- prendront que vouloir le bonheur des autres c’est aussi vouloir le sien propre. Et quand ils auront compris cette vérité, il sera plus doux de vivre sur la terre. » Victor Pauchet Le chemin du bonheur, 1927
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