FNH N° 1085

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 17 NOVEMBRE 2022

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structures de soins et les structures gestionnaires de la couverture sani-

taire universelle, permettra de mettre en place le système du tiers payant pour les patients. Ces derniers ne seront plus obligés de payer la totalité de leurs soins ou médicaments et d’attendre le remboursement,

La loi-cadre de la santé engage aussi l’Etat à renforcer le développement d’une industrie pharmaceutique locale et à encourager la fabrication et l’utilisation des médicaments génériques et biosimilaires.

mais de payer seulement le reste à charge qui représente 20 à 30%, voire 0% dans certaines maladies chro- niques. F.N.H. : Cette nouvelle loi-cadre englobe plusieurs aspects. Quelle est sa plus-value par rapport aux autres déjà exis- tantes ? A. B. : À ma connaissance, le premier projet de loi-cadre de la santé a été proposé au Conseil du gouvernement par Yasmina Baddou en novembre 2008. En réalité, ce projet a été élaboré à partir du dépoussiérage d’un projet déjà conçu par son prédécesseur, le professeur Biadillah. Les principales dispositions de cette première loi-cadre portaient déjà sur la carte sanitaire, sur la complémen- tarité entre les secteurs public et privé ainsi que sur des schémas sanitaires régionaux pour maintenir un équilibre spatial entre offre de soins et besoins des populations dans les différentes régions du Maroc. Ces éléments se retrouvent aujourd’hui dans la nou- velle loi-cadre, mais ont été com- plétés par d’autres dispositions plus importantes. Ces dernières touchent la gouvernance, qui a été totalement revue, mais aussi la digitalisation qui n’était pas à l’ordre du jour en 2008, mais qui est devenue aujourd’hui une nécessité, sans oublier la valorisation des ressources humaines et la mise à niveau des infrastructures hospi- talières. Si la première loi-cadre n’a pas pu être opérationnalisée ni par l’ex-ministre Yasmina Baddou ni par ses successeurs, Houcine El Ouardi et Anas Doukkali, la nouvelle loi-cadre a en revanche bénéficié de la forte volonté royale, des grands enseigne- ments de la pandémie du Covid-19 et d’un financement conséquent. Grâce à tous ces atouts, nous sommes tout près de l’objectif d’une santé pour tous, visé par la réforme du système de la santé. ◆

également la qualité des dispositifs médicaux. Quant à l’agence du sang, elle permet- tra de faire face à des tensions dan- gereuses en sang et ses dérivés que connait de temps à autre le Maroc, en améliorant davantage les conditions de collecte de sang, de son stockage et de sa délivrance à travers tous les territoires du pays. La loi-cadre de la santé engage aussi l’Etat à renforcer le développement d’une industrie phar- maceutique locale et à encourager la fabrication et l’utilisation des médica- ments génériques et biosimilaires pour consolider notre souveraineté sanitaire. Ceci constituera une rupture totale avec l’ancienne approche de la DMP qui était déconnectée des intérêts supérieurs du pays, à tel point qu’elle a torpillé le contrat de performance du ministère de l’Industrie. Ce contrat visait justement la substitution des importations par la fabrication locale, en encourageant le tissu industriel pharmaceutique local et en accompagnant les investisse- ments industriels. L’agence des médi- caments et des produits de santé, avec un nouveau mode de gouvernance plus transparent, mettra certainement fin à des autorisations accordées à des laboratoires fantômes, à des autorisa- tions de mise sur le marché (A.M.M.) à l’importation à des médicaments fabri- cables au Maroc, et limitera les durées des autorisations temporaires d’utilisa-

tion (A.T.U.). Enfin, la nouvelle loi-cadre 06-22 va encourager la recherche scien- tifique dans la pharmacie, la médecine et d’une manière générale dans les sciences de la santé. F.N.H. : Justement, à l’ère de la transformation digitale, la numé- risation du système de santé est indispensable. On parle de la mise en place d’un système informatique intégré. Parlez- nous en ? A. B. : L’ampleur du projet royal de la couverture sanitaire universelle et de la protection sociale et sa com- plexité imposent le passage obligé par une digitalisation du système de santé pour une meilleure gouvernance du système. Cette digitalisation permettra de connecter les différents acteurs, bénéficiaires et institutions impliquées. Il s’agira de mettre en place un système informatique intégré pour la collecte, le regroupement, le traitement et l'exploi- tation des principales informations liées au système de santé. Dans ce cadre, les patients auront une carte électro- nique qui permettra de les identifier et de tracer les soins dont ils auront béné- ficié, et donc de s’assurer du respect du parcours des soins coordonnés et d’éviter les redondances inutiles des soins et les dépenses catastrophiques qui peuvent en résulter. La connexion avec les médecins, les pharmacies, les

Il y a déjà un gros travail en cours pour faire sortir ces lois et décrets sans

lesquels la refonte ne

pourrait être opérationna- lisée.

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