BOURSE & FINANCES
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 20 FÉVRIER 2025
à de nouvelles opportunités de croissance. En outre, une entreprise cotée bénéficie d’une diversification de ses sources de financement. Contrairement au financement bancaire, qui repose principale- ment sur l’endettement, l’introduc- tion en Bourse permet une levée de fonds en capital, réduisant ainsi la pression sur sa trésorerie et améliorant son ratio d’endette- ment. Par ailleurs, la cotation peut également faciliter l’accès au crédit bancaire, les établissements finan- ciers étant plus enclins à financer une entreprise dont la structure est consolidée et la gestion plus transparente. Enfin, au-delà de l’aspect financier, l’entrée en Bourse constitue un levier stratégique pour une PME souhaitant accélérer son déve- loppement, attirer de nouveaux talents et asseoir sa position sur son marché. F. N. H. : Quels secteurs d’activité semblent les plus concernés par une introduc- tion en Bourse aujourd’hui ? Y. R. : Aujourd’hui, plusieurs sec- teurs se montrent particulièrement dynamiques en matière d’intro- duction en Bourse. Le secteur de la santé a récemment gagné en visibilité avec des IPO réussies, marquant une ouverture notable du marché à cette industrie. La technologie et le BTP figurent éga- lement parmi les domaines les plus attractifs, bénéficiant d’un fort potentiel de croissance et d’un intérêt accru des investisseurs. En revanche, certains secteurs, comme la restauration, restent encore sous-représentés en Bourse, en raison de modèles éco- nomiques souvent plus volatils, avec une prédominance du cash. Toutefois, tout secteur peut poten- tiellement accéder aux marchés financiers, à condition de propo- ser un business model solide, une création de valeur avérée et une vision stratégique claire. La tech- nologie, notamment, possède un fort potentiel, à condition que les entreprises démontrent leur capa- cité à générer de la rentabilité et à se structurer pour attirer des inves- tisseurs institutionnels et privés.
nécessaires à une croissance durable et ambitieuse.
F. N. H. : Comment IPF Advisors accompagne-t-il concrètement les PME dans leur introduction en Bourse ? Y. R. : Chez IPF Advisors, notre accompagnement s’inscrit dans une démarche globale qui couvre l’amont, le processus d’introduction et le suivi post-cotation. Dès les premières étapes, nous travaillons sur une analyse appro- fondie de l’entreprise et de ses besoins, qu’il s’agisse d’une res- tructuration ou d’une préparation stratégique en vue d’une introduc- tion en Bourse. Beaucoup de PME ne considèrent pas immédiatement cette option, mais ont besoin de se structurer pour y être éligibles. Nous les accompagnons donc dans l’optimisation de leur organisation interne, de leur gouvernance et de leur communication financière afin de répondre aux exigences du mar- ché. Une fois cette base solide établie, nous intervenons dans la valorisation de l’entreprise, la ges- tion des démarches réglementaires auprès de la Bourse et de l’AMMC, ainsi que dans la finalisation du dossier d’introduction. Notre rôle ne s’arrête pas là : après la cotation, nous assurons un suivi post-intro- duction pour garantir une transition réussie et optimiser la relation avec les investisseurs. En somme, IPF Advisors intervient à chaque étape du processus, de la préparation stratégique à l’accom- pagnement post-cotation, afin d’as- surer une introduction en Bourse fluide et structurée pour les PME.
F. N. H. : Quels sont les freins psychologiques ou structurels que vous consta- tez auprès des dirigeants de PME qui hésitent à franchir le pas ? Y. R. : L’un des principaux freins à l’introduction en Bourse réside dans la crainte de la transparence. Beaucoup de dirigeants de PME redoutent les exigences accrues en matière de communication financière, de gouvernance et de reporting régulier. L’idée de devoir rendre des comptes de manière plus rigoureuse peut être per- çue comme une contrainte, tout comme la complexité administra- tive liée au processus d’introduc- tion et au suivi post-cotation. Toutefois, nous les accompagnons dans cette transition en leur expli- quant que ces exigences ne sont pas une contrainte, mais un levier de structuration et de pérennisa- tion. Une gouvernance renforcée, une transparence accrue et une communication claire avec les investisseurs ne sont pas seu- lement des obligations, mais de véritables atouts pour bâtir une entreprise solide et compétitive. En d’autres termes, c’est le prix à payer pour se doter des moyens
F. N. H. : Quelles actions sup- plémentaires (réglementa- tion, incitations fiscales, sen- sibilisation) pourraient être mises en place pour encou- rager davantage de PME à se tourner vers la Bourse ? Y. R. : L’élément clé pour inci- ter davantage de PME à s’intro- duire en Bourse est la confiance. Il est essentiel de mettre en avant des success stories pour montrer concrètement les bénéfices d’une cotation et encourager d’autres entreprises à franchir le pas. Le soutien aux premières structures qui s’introduisent en Bourse est crucial : elles doivent être accom- pagnées pour assurer un marché secondaire dynamique, avec une liquidité suffisante qui attire les investisseurs et garantit une cer- taine fluidité des échanges. En parallèle, des incitations fiscales ciblées et des mesures de sim- plification réglementaire pourraient lever certaines barrières structu- relles. L’intervention des investis- seurs institutionnels peut égale- ment jouer un rôle majeur en offrant un cadre de soutien aux PME nou- vellement cotées, contribuant ainsi à dynamiser le marché et à inciter d’autres entreprises à suivre cette voie. Un marché actif et structuré envoie un signal fort : l’introduction en Bourse est un levier de crois- sance durable et accessible aux PME ambitieuses. ◆
Il y a une dizaine d’années, les volumes d’échanges quotidiens avoisinaient 30 à 40 millions de dirhams, alors qu’aujourd’hui ils atteignent régulièrement 400 à 500 millions de dirhams.
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