FNH N° 1185

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 20 FÉVRIER 2025

fiés dans le marché du travail. À ce titre, la mise en œuvre effective du Fonds Mohammed VI pour l’Inves- tissement pourrait jouer un rôle déterminant en orientant les capitaux vers des pro- jets à forte intensité de main- d’œuvre dans les régions les moins développées. Selon Edman, l’efficacité de cette stratégie dépendra de sa mise en œuvre et de la coordination entre les diffé- rents acteurs économiques et institutionnels. «Le gouver- nement doit encore préciser les modalités de soutien aux TPME et détailler les réformes de l’Anapec, tandis que le secteur privé est appelé à jouer un rôle plus actif dans la relance de l’emploi», note-t-il. Il soulève par ailleurs la ques- tion de la flexibilité du mar- ché du travail et des rigidités réglementaires qui restent un enjeu central. «Les discus- sions autour d’une réforme du Code du travail, visant notamment à assouplir les conditions d’embauche et de licenciement, seront suivies de près par les entreprises et les syndicats» , prévient-il. Si cette feuille de route marque une avancée dans la lutte contre le chômage, elle ne pourra atteindre pleinement ses objectifs qu’à travers une transformation structurelle de l’économie marocaine, alliant innovation, attractivité des investissements et accéléra- tion de la régionalisation. ◆

ber davantage de travail- leurs, l’économie marocaine doit générer une croissance soutenue, dépassant le seuil des 4% annuels actuels pour atteindre les 6% à 7% nécessaires à une création d’emplois durable» , précise Hassan Edman. L’urgence d’une régiona- lisation économique pour l’emploi Casablanca, Rabat, Tanger et Marrakech concentrent l’essentiel de l’activité écono- mique, mais peinent à géné- rer une croissance suffisante pour dynamiser l’emploi. En revanche, des régions comme Souss-Massa et Tanger- Tétouan-Al Hoceima émergent comme de nouveaux moteurs économiques grâce au tou- risme et à l’industrialisation. Pour le gouvernement, l’accé- lération de la régionalisation avancée apparaît comme une solution incontournable. En favorisant l’investissement dans des régions à fort poten- tiel de développement, le Maroc pourrait mieux répartir la création d’emplois et ren- forcer l’intégration des jeunes et des travailleurs non quali-

 Le gouvernement prévoit une enveloppe de 14 milliards de dirhams pour booster l’emploi, devenu un problème structurel.

également un soutien accru aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), qui représentent 91% de l’emploi formel. La réforme de la Charte de l’investisse- ment, adoptée en 2023, a déjà introduit de nouveaux mécanismes d’incitation pour le secteur privé. Désormais, l’État souhaite renforcer les dispositifs d’accompagne- ment, notamment à travers des garanties de financement et des avantages fiscaux pour les entreprises créant des emplois pérennes.

conjoncturelle à la crise de l’emploi. Pour les experts, la problématique du chômage au Maroc est avant tout structu- relle et nécessite une réforme en profondeur du modèle de croissance. D’après les analyses du HCP, entre 30% et 40% des chô- meurs sont des diplômés de l’enseignement supérieur, ce qui traduit une faible adé- quation entre formation et demande du marché. Par ail- leurs, l’informel emploie près de 70% de la main-d’œuvre, une réalité qui freine l’impact des mesures gouvernemen- tales. «L’un des principaux défis réside dans l’élargissement de la profondeur du mar- ché du travail. Pour absor-

En favorisant l’investissement dans des régions à fort potentiel de développement, le Maroc pourrait mieux répartir la création d’emplois et renforcer l’intégration des jeunes et des travailleurs non qualifiés dans le marché du travail.

Encore des défis à surmonter

Si cette feuille de route marque une avancée importante, elle ne constitue qu’une réponse

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