FNH N° 1185

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 20 FÉVRIER 2025

Aéroports 2030 L’ONDA prend son envol

tension prévue devrait leur permettre d’accueillir respec- tivement 3 millions (2037) et 2 millions (2045) de passagers. Des ambitions mondiales L’organisation de la Coupe du monde 2030, co-organisée par le Maroc avec l’Espagne et le Portugal, est un cataly- seur majeur pour l’aérien. La demande de transport aérien explosera durant l’événement, nécessitant une fluidité par- faite entre les aéroports maro- cains et les plateformes euro- péennes. Le défi est d’assurer une expérience fluide et sans accrocs pour des millions de supporters, tout en consoli- dant le Maroc comme une des- tination footballistique et tou- ristique incontournable. C’est pourquoi l’ONDA ne se contente pas de colmater les brèches. Le mot d’ordre de son DG, Adel El Fakir, est clair: anticiper pour ne pas subir. Son plan stratégique repose ainsi sur trois axes majeurs, dont le premier concerne l’in- frastructure, avec notamment de nouveaux terminaux, des agrandissements et des hubs modernisés. Ainsi, Casablanca bénéficiera d’un nouveau ter- minal conçu comme un hub régional, d’une nouvelle piste et d’une tour de contrôle ultra- moderne. Autre projet phare : l’interconnexion avec la LGV, qui permettra une fluidité opti- male entre le rail et l’aérien. Le second axe concerne l’ex- périence passager : il ne s’agit plus seulement d’augmenter la capacité, mais aussi de révolu- tionner l’expérience voyageur. L’objectif est de faire des aéro- ports marocains des lieux de vie à part entière, avec une qualité de service digne des plus grands hubs internatio- naux. Enfin, le dernier volet a trait à la transformation institution- nelle. Objectif : une architec- ture institutionnelle repensée, un renforcement de la capa- cité d’autofinancement et une montée en compétences du capital humain.

L’Office national des aéroports (ONDA) vient de dresser son bilan 2024 et de dévoiler sa stratégie «Aéroports 2030». Au menu : une croissance fulgurante, des infrastructures à repenser et des défis à la hauteur d’un Maroc qui veut s’imposer comme un hub aérien de premier plan. Par F. Ouriaghli

 Le mot d’ordre du DG de l’ONDA, Adel El Fakir, est clair : anticiper pour ne pas subir.

L

année 2024 restera marquée d’un sceau particulier dans les annales de l’ONDA. Avec 32,7 millions de passagers, soit une augmentation spectaculaire de 5,6 millions par rapport à 2023, le Maroc confirme son attrac- tivité aérienne. Les passagers internationaux ont représenté la part du lion avec 29,2 mil- lions (+20%), tandis que le trafic domestique affiche une progression impressionnante de 30%, atteignant 3,5 millions. Les mouvements aéropor- tuaires ont également suivi cette tendance haussière avec une croissance de 16%, tandis que le trafic de survol,

baromètre du positionnement stratégique du Maroc dans les couloirs aériens mondiaux, s’est apprécié de 11%. En somme, les chiffres explosent et laissent entrevoir un besoin impérieux d’adaptation des infrastructures. Mais le succès a son revers: les principales plateformes du pays frôlent la saturation, et certaines sont même déjà en état de congestion. Marrakech, Agadir, Tanger et Tétouan ont déjà atteint leurs limites en 2024. Casablanca, locomotive du réseau aérien marocain avec 10,5 millions de passa- gers en 2024, arrivera à satu- ration dès 2027, imposant ainsi une extension majeure qui por- tera sa capacité à 35 millions d’ici 2029. Même scénario pour Marrakech, dont la fréquen- tation affole les compteurs

avec 9,3 millions de passagers (+34%). D’ici 2028, sa capa- cité sera portée à 16 millions pour répondre à l’engouement touristique croissant. Agadir et Tanger suivront une trajectoire similaire, avec des extensions permettant d’accueillir 7 mil- lions de passagers chacun à l’horizon 2028. Ces défis de capacité ne concernent pas uniquement les grandes plateformes. Tétouan, avec une progression specta- culaire de 39% en 2024, doit rapidement revoir son infras- tructure pour porter sa capa- cité à 1 million de passagers d’ici 2027. Fès, dont l’aéroport a connu une hausse de 13%, verra sa capacité grimper à 5 millions dès 2025. Idem pour Rabat : la capacité de l’aéro- port sera portée à 5 millions en 2025. Quant à Oujda et Nador, l’ex-

Casablanca, locomotive du réseau aérien marocain avec 10,5 millions de passagers en 2024, arrivera à saturation dès 2027, imposant ainsi une extension majeure qui portera sa capacité à 35 millions d’ici 2029.

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