SOCIÉTÉ
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 20 FÉVRIER 2025
Sécurité routière Le défi d’une adaptation permanente
server et d’intégrer les meilleures pratiques mises en œuvre ailleurs dans le monde, tout en mettant en lumière les avancées réalisées par le Royaume. L’objectif est aussi d’identifier les axes d’amé- lioration de notre plan d’action et d’affiner nos méthodes de travail. Les ateliers prévus au programme sont animés par des experts de premier plan et abordent des sujets essentiels. Ils constituent une opportunité précieuse pour enrichir les stratégies nationales et les adapter aux mutations rapides de la mobilité. F. N. H. : Le chef du gouver- nement a évoqué un renfor- cement du cadre législatif dédié à la sécurité routière. Quel est votre avis ? B. B. : Le Code de la route n’est pas un texte figé; il doit évo- luer au gré des transformations sociétales et technologiques. L’expérience a montré qu’il est indispensable de procéder régu- lièrement à des révisions afin de lever les entraves rencontrées sur le terrain et d’ajuster certaines dispositions aux nouvelles réa- lités. Aujourd’hui, les modes de mobi- lité connaissent une mutation accélérée. Lorsque l’actuel Code de la route a été adopté il y a près de quinze ans, certains moyens de déplacement aujourd’hui omniprésents, comme les trotti- nettes électriques, étaient encore inexistants. Il a fallu combler ce vide juridique. Désormais, de nouveaux usagers cohabitent sur la voie publique, et il est impératif d’intégrer ces évolutions dans le cadre législatif. Le Code de la route est un dis- positif vivant; il doit s’adapter en permanence aux innovations et aux nouvelles exigences de la mobilité au niveau national pour garantir une meilleure sécurité pour tous. ◆
Le code de la route est un dispositif vivant qui doit s’aligner sur les nouveautés de la mobilité. Entretien avec Benacer Boulaâjoul, Directeur général de la Narsa.
Propos recueillis par C. Jaidani
Finances News Hebdo : Quels sont les enjeux de cette 4 ème conférence ministérielle sur la sécurité routière ? Benacer Boulaâjoul : Cette conférence revêt une importance capitale. Initialement prévue pour accueillir 2.700 participants, elle en rassemble finalement près de 3.000, signe incontestable de l’in- térêt grandissant pour cette thé- matique. La présence de quelque cent ministres impliqués dans les politiques de sécurité routière atteste du poids de l’événement sur la scène internationale. Au-delà de son rôle de forum d’échange, cette rencontre consti- tue une plateforme stratégique où seront partagées les expé- riences les plus concluantes en matière de sécurité routière. Les ateliers thématiques, animés par des ministres et des experts de renom, visent à approfondir des aspects importants et à esquisser les contours de la Déclaration de Marrakech, un document de référence qui sera élaboré en col- laboration avec les Nations unies. En tant que porte-voix de l’Afrique, le Maroc accorde une attention particulière au dévelop- pement de la sécurité routière, d’autant que si la sinistralité tend à reculer à l’échelle mondiale,
elle demeure en progression sur notre continent ainsi que dans les pays à faible revenu. L’un des axes majeurs de cette conférence réside ainsi dans le renforcement des partenariats, la levée des obstacles freinant la concrétisa- tion des objectifs et la mise en place d’une stratégie de finan- cement efficiente pour assurer la mise en œuvre des projets dans des conditions optimales. Il s’agit d’adopter une approche plus pragmatique, garante de l’effica- cité des politiques engagées. F. N. H. : Cette rencontre a été marquée par le lance- ment du Prix Mohammed VI de la sécurité routière. Quelle est sa portée ? B. B. : Ce prix illustre l’enga- gement fort de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur de la sécurité routière. Doté d’une enveloppe de 500.000 dollars, il sera attribué tous les cinq ans, à chaque édition de la Conférence ministérielle sur la sécurité rou- tière. L’objectif est de distinguer
les institutions et personnalités ayant apporté une contribution significative à l’amélioration de la sécurité routière, afin d’encoura- ger et de dynamiser les efforts en la matière. Les initiatives primées peuvent concerner divers domaines : inno- vations technologiques, refonte du cadre réglementaire ou légis- latif, ou encore amélioration des dispositifs de sensibilisation et de prévention. Pour cette pre- mière édition, la distinction a été décernée à l’Organisation mon- diale de la santé (OMS) et au Fonds des Nations unies pour la sécurité routière. Ces deux acteurs majeurs jouent un rôle déterminant dans l’évolution des politiques de sécurité routière à l’échelle internationale. F. N. H. : Quelles sont les attentes du Maroc par rap- port à cet événement ? B. B. : Cette conférence offre une tribune exceptionnelle aux acteurs marocains engagés dans la sécu- rité routière. Elle leur permet d’ob-
Désormais, de nouveaux usagers cohabitent sur la voie publique, et il est impératif d’in- tégrer ces évolutions dans le cadre législatif.
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