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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 18 & VENDREDI 19 MAI 2023
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tiellement un phénomène urbain. Le taux de chômage a en effet enregis- tré une hausse tant au niveau urbain de 16,3% à 17,1% que rural de 5,1% à 5,7% en T1 2023, comme l’indique la note. • S’agissant du nombre de chô- meurs en valeur absolue, il a grimpé de 83.000 personnes, passant de 1.466.000 à 1.549.000. Cette hausse est le résultat d’une augmentation de 67.000 chômeurs en milieu urbain et de 16.000 en milieu rural. Ce taux a également connu un accroisse- ment parmi les hommes, de 10.5% à 11,5% (+1 point) que parmi les femmes, de 17,3% à 18,1% (+0.8 point). • Difficulté d’insertion des jeunes : au Maroc, les jeunes sont exposés particulièrement au chômage dont le taux a enregistré une forte hausse. Il a varié de 1,9 point, passant de 33,5% à 35,4% chez les jeunes (de 15 à 24 ans), comme il a augmenté de 1,7 point de 19,2% à 20,9% parmi les jeunes (de 25 à 35 ans) selon la note du T1 de 2023. Dans les villes, le chiffre est alarmant : 49,6% de la population des jeunes de 15 à 24 ans sont en chômage, c’est-à-dire un jeune actif sur 2. • Insuffisance des compétences : Le décalage entre les compétences des demandeurs d'emploi et les besoins du marché du travail entraîne un chô- mage structurel. Si les compétences des travailleurs ne correspondent pas aux exigences des emplois disponibles, cela peut rendre dif- ficile leur insertion sur le marché du travail. Force est de constater qu’en volume absolu, le volume de la population active occupée en situa- tion de sous-emploi a augmenté de 88.000 personnes entre les premiers trimestres de 2022 et 2023, passant de 987.000 à 1.075.000. La popu- lation active occupée en situation de sous-emploi en termes d’insuffi- sance du revenu ou d’inadéquation entre formation et emploi exercé est passée de 502.000 à 562.000 per- sonnes au niveau national. • Secteurs à forte intensité de main-d'œuvre : Certains secteurs d'activité, qui emploient tradition- nellement beaucoup de personnes, comme l'agriculture et les industries manufacturières, peuvent faire face
à des difficultés qui entraînent des suppressions d'emplois. Le repli de l’activité et de l'emploi est notable : l’économie nationale a perdu 280.000 postes d’emploi, en l’occurrence dans les secteurs d’agriculture et services. Les changements structu- rels dans l'économie contribuent à l'augmentation du chômage. • Forte présence du secteur informel qui ravage l’économie et présente une menace directe à la situation de l’emploi au Maroc. S’ajoute à cela la faible productivité et qualification de la main-d’œuvre. • Contexte international et impact de la crise : La hausse du chômage trouve certainement des explications au niveau du contexte actuel des crises, persistance de la sécheresse, disruption des chaînes d’approvi- sionnement, etc. La crise sanitaire mondiale ainsi que l’impact du conflit russo-ukrainien ont eu des réper- cussions économiques importantes, qui n’ont pas épargné le Maroc. Les mesures de resserrement de politique monétaire ont certainement influencé l'emploi et l’augmentation du chômage au Maroc. Il convient de noter que l'analyse complète de la situation du chômage au Maroc nécessite une évaluation plus approfondie, prenant en compte des facteurs économiques, sociaux et politiques. Les mesures visant à stimuler la croissance économique, à promouvoir l'éducation et la for- mation professionnelle, à réduire les disparités régionales et à soutenir les secteurs à forte intensité de main- d'œuvre, peuvent contribuer à faire face à cette situation de chômage préoccupante. F.N.H. : Le Maroc a lancé ces dernières années des pro- grammes tels que Awrach et Forsa afin de stimuler la création d’emploi et l’accom- pagnement à l’insertion éco- nomique des jeunes. Pensez- vous que lesdits programmes peuvent être une solution à la conjoncture actuelle ? A. Z. M. : Les programmes tels qu'Awrach et Forsa, également Intelaka peuvent certainement contribuer à atténuer la conjoncture actuelle du chômage et surmonter
les diverses crises. Cependant, il est important de noter que ces pro- grammes ne sont pas une solution unique et complète à ladite conjonc- ture. Ces programmes ont des desseins différents. Awrach est un programme qui vise à encourager les entreprises, les coopératives et les associations à recruter davantage de jeunes en difficulté d’accès au marché du tra- vail et à leur offrir une expérience professionnelle. Awrach s’est étalé sur deux axes : chantiers publics et inclusion durable. Forsa, quant à lui, vise spécifiquement à encourager l'entrepreneuriat chez les jeunes. Il offre un soutien financier, technique et une formation aux jeunes por- teurs de projets afin de les aider à concrétiser leurs idées d'entreprise. Le dispositif du programme Forsa combine accompagnement et finan-
cement, par le biais d’une formation en e-learning et une incubation de 2,5 mois au profit des projets pro- metteurs. Ces programmes sont adressés notamment aux jeunes sans prére- quis, diplômes ou qualifications spé- cifiques. Ils ciblent particulièrement les petites villes et zones rurales et concernent divers secteurs écono- miques, à l’instar de l’agriculture, le tourisme, l’e-commerce ou activités digitales. Selon les bilans du gouver- nement, le déploiement de ces pro- jets a connu un succès, ce qui a jus- tifié le lancement du projet Awrach 2 afin de poursuivre les objectifs du programme initial. S’agissant du programme Awrach, le gouvernement a alloué une enve- loppe budgétaire de 2,25 milliards de DH (MMDH) pour le soutien des jeunes dans le cadre de la Loi de
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