FNH N° 1109

33

SANTÉ

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 18 & VENDREDI 19 MAI 2023

www.fnh.ma

Le 9ème Congrès national, 2 ème africain, a vu la participation des différentes parties prenantes dans le domaine de la santé, notamment les instances gouvernemen- tales et les autorités de santé, des scienti- fiques, des chercheurs universitaires, des professionnels de l’industrie phar- maceutique ainsi que les presta- taires de soins et les partenaires internationaux. Par ailleurs, les présentations orales ou affichées, des travaux de jeunes chercheurs dans le domaine de la santé des différents pays ayant par- ticipé à ce congrès ont été évalués et les meilleurs ont été primés. F.N.H. : Avec l’extension de l’assu- rance maladie obligatoire (AMO) à l’ensemble des citoyens, combiné à la refonte du système national de santé, le débat sur le financement de la santé et le rôle de la techno- logie est plus que jamais d’actua- lité. Quelle lecture en faites-vous ? A. B. : Sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, la couverture sanitaire a été élargie à l’ensemble des citoyens, ce qui suppose l’inclusion de pratiquement 27 millions de personnes qui vont s’ajouter aux 11 mil- lions déjà couverts par l’assurance mala- die obligatoire, (AMO), soit au total 37 millions de citoyens. Ceci va poser la pro- blématique de la satisfaction des besoins considérables en soins de la population sans ruiner les caisses des organismes gestionnaires de l’assurance maladie. Un tel équilibre budgétaire ne peut être réalisé sans une évaluation de l’ensemble des technologies de santé, pour choisir celles qui sont les plus optimales et adéquates en termes de résultats thérapeutiques et les moins coûteuses. F.N.H. : Quels sont les défis et perspectives de la mise en place d’une évaluation des technologies de santé au sein de l’écosystème sanitaire ? A. B. : L’implémentation de l’évaluation des technologies de santé passe d’abord par la définition du cadre juridique accom- pagnant cette mise en place ainsi que les champs d’application. Ensuite, par le recrutement de chercheurs et de cadres de santé de hauts niveaux et par la mise en place d’une agence dédiée aux évalua- tions technologiques de santé, et qui soit autonome administrativement et financiè- rement. Le but étant de donner des avis

L’évaluation des technologies de santé est un outil d’aide à la prise de décision.

sur des bases scientifiques robustes et en toute indépendance. Le véritable défi sera certainement celui des ressources humaines de haut niveau qu’exige ce type d’agences. F.N.H. : Quelles sont les recom- mandations qui ont été retenues à l’issue de ce 9 Congrès ? A. B. : A l’issue du congrès de la SMEPS et à la suite des échanges entre les confé- renciers, les modérateurs et les différents participants à cette manifestation scien- tifique sur les modalités, les défis et les perspectives de développement et de mise en place de l’ETS, il y a eu la formu- lation de 15 recommandations, détaillées comme suit : • Sensibiliser davantage les différentes parties prenantes sur l’importance de l’évaluation des technologies de la santé (les programmes, services et produits de santé) pour favoriser leur adhésion et engagement; • Développer le cadre réglementaire régis- sant l’évaluation des technologies de la santé; • Renforcer la mise en place du cadre ins- titutionnel pour la réalisation de l’ETS en instaurant des instances indépendantes et des organismes de gestion chargés de l’évaluation des technologies de la santé, travaillant avec la rigueur scientifique et transparence; • Assurer un financement pérenne et suffi- sant pour la réalisation de l’évaluation des technologies de la santé; • Renforcer les capacités des ressources humaines dans le domaine de l’ETS, par exemple des ressources humaines quali- fiées et disponibles;

• Développer un réseau d’acteurs concer- nés conscients de l’utilité de l’évaluation des technologies de la santé, • Développer des référentiels et des gui- delines pour l’ETS; • Prévoir un système d’information inté- gré, actualisé et fiable pour la réalisation de l’ETS; • Définir les critères de priorisation de l’ETS et les champs d’application priori- taires et favoriser les achats stratégiques des technologies de santé au service de la couverture sanitaire universelle; • Contextualiser les approches de l’éva- luation et de la réévaluation des techno- logies de santé en fonction du potentiel et des capacités disponibles du pays; • Développer des partenariats avec les différentes parties prenantes nécessaires pour la réalisation de l’évaluation des technologies de la santé dans tout son cycle de vie; • Favoriser l’échange d’expertise, d’infor- mations, de méthodes et de résultats de recherche au niveau national, régional, africain et international en matière de l’ETS; • Associer les usagers du système de santé et les associations de malades dans les commissions chargées de l’ETS; • Promouvoir et développer des connais- sances scientifiques (basées sur des preuves et des évidences scientifiques) permettant l’évaluation des technologies en santé; • Et, enfin, renforcer et promouvoir des études de recherche scientifique locales avec le développement des études cli- niques, pharmacoépidémiologiques et pharmacoéconomiques pour la réalisa- tion de l’ETS. ◆

L’équilibre budgétaire

pour réussir la généralisa- tion de l’AMO ne peut être réalisé sans une évalua- tion de l’en- semble des technologies de santé.

Made with FlippingBook flipbook maker