FNH N° 1109

Ç A SE PASSE AU MAROC

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JEUDI 18 & VENDREDI 19 MAI 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Paiement en ligne : Le Conseil de la concurrence épingle les entreprises indélicates

L e Conseil de la concurrence a relevé que certaines entreprises opérant dans dif- férents secteurs d’activités économiques et recourant au service de paiement en ligne de leurs factures via Internet, font supporter la charge de ce service à leurs clients en sus de la facture à payer, alors qu’elles en tirent pleine- ment profit en réduisant significativement leurs coûts d’exploitation et d’investissement liés au recouvrement de ces factures. Le Conseil de la concurrence considère que cette pratique non justifiée économiquement est abusive et pourrait fausser le jeu libre de la concurrence sur les marchés concernés en procurant des avantages indus à certains opé-

des consommateurs. En outre, cette pratique qui obère le pouvoir d’achat des consommateurs, a pour effet de freiner et d’entraver le développement et la croissance de la digitalisation de notre éco- nomie, et se situe ainsi en porte -à -faux de la stratégie nationale pour le développement du digital au Maroc. Aussi, le Conseil incite ces entreprises à revoir leurs pratiques en la matière et se réserve le droit d’ouvrir des procédures à l’encontre des entreprises qui persisteraient dans cette pra- tique préjudiciable au développement de la concurrence dans les marchés numériques de notre économie. ■

rateurs, leur permettant de renforcer leurs posi- tions sur lesdits marchés, et ce au détriment

Médias

Textile marocain

Bensaid fustige le Code de la presse et la presse électronique I l est temps de modifier le Code de la presse et de l’édition de 2016 pour trancher de manière légale sur l’organisation de la presse électronique, a affirmé, mardi à la Chambre des conseillers, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication. Selon Mohamed Mehdi Bensaid, le secteur de la presse électronique est caractérisé par une sorte d’anarchie en raison de l’existence de nombreux sites d’information non-déclarés, qui se trouvent en situation illégale.

85% des matières premières utilisées importées

U n rapport de la Société financière internationale (IFC) a révélé que 85% des matières premières utilisées dans le secteur textile marocain proviennent de l’étranger, ce qui rend le secteur vulnérable aux chocs extérieurs. La situation géographique du Maroc permet une proximité avec l’Europe, les États-Unis et l’Afrique, mais le secteur nécessite une meilleure résilience face à un certain nombre de défis, selon le rapport. Le premier défi du secteur textile est de diversifier les clients, car l’Espagne et la France reçoivent encore 80% des exporta- tions textiles marocaines vers l’Europe, et la sous-traitance représente encore une part importante de la production, à environ 60%. Le secteur textile est un moteur majeur de l’économie marocaine, représentant 15% du PIB industriel et 11% des exportations, et fournit des emplois à quelque 200.000 per- sonnes, dont 60% sont des femmes. Les exportations de textiles pour les trois premiers trimestres de 2022 se sont élevées à 3,8 milliards d’euros vers l’UE, contre 2,6 milliards d’euros en 2021. Le Maroc a réussi à conquérir une part du marché textile dans l’Union européenne d’environ 2,4%. Ce chiffre était d’environ 3,1% en 2007. ■

Faisant état de 1.215 sites d’information décla- rés en date de septembre 2022, Bensaid a expli- qué que l’«anarchie» que connaît le secteur est due au Code de la presse et de l’édition, notant que nombre de journaux déclarés ne relèvent pas d’entreprises structurées et ne s’acquittent pas des droits à la protection sociale. Dans ce cadre, un nouveau décret visant la modernisation de l’entreprise médiatique a ainsi été élaboré par le ministère et est en cours d’examen au niveau du ministère délégué char- gé du Budget pour qu’il soit prêt et publié dans le Bulletin officiel dans les semaines à venir. Ce nouveau décret, qui sera sous forme d’un accord-cadre qui réunit le ministère et l’entre- prise de presse, comprendra les conditions du cahier des charges en vue d’instaurer, dans un premier temps, la gouvernance du soutien public et d’encourager, ensuite, la modernisa- tion et le développement des entreprises média- tiques selon des objectifs établis, a fait savoir le ministre, notant qu’une évaluation se fera à cet effet tous les six mois. Bensaid a en outre mis l’accent sur la nécessité de fixer de nouvelles conditions pour la créa- tion des journaux électroniques, qui se doivent d’être des entreprises de presse qui respectent d’abord les conditions d’entreprise et la protec- tion sociale ensuite. «Il est, aujourd’hui, inconcevable qu’il y ait

des journalistes sans sécurité sociale et sans retraite, qui perçoivent des salaires modiques, et s’attendre à un rendu qualitatif, particulièrement face à des offres alléchantes de la part d’institu- tions internationales» , a déploré le ministre. S’agissant de la délivrance de la carte profes- sionnelle et de l'auto-régulation de la profession, il a fait savoir qu’un projet de loi a été élaboré et qu’il sera présenté au Parlement et à la commis- sion provisoire concernée pour mettre en place une vision du développement de ce domaine, proposer des projets de loi organisant l’action du Conseil national de la presse et combler les vides juridiques. Il sera également procédé à la mise à jour du décret relatif à la délivrance de la carte de presse pour rationaliser l’accès à la profession de journaliste, a-t-il ajouté. «Le journalisme est un service public et une profession, comme les autres, qui doit être réglementé et accessible selon des critères rigoureux», a conclu Bensaid. ■

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