FNH N° 1109

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CULTURE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 18 & VENDREDI 19 MAI 2023

www.fnh.ma

◆ Khadija El Hattab investit la galerie Living 4 Art à Casablanca, avec une nouvelle exposition : « Les murmures de ton silence ». Rencontre avec l’artiste peintre qui en appelle à tous les sens. «Tout ce qui nous entoure est constitué d’un jeu de formes, de matières, de couleurs…» Confidences

Propos recueillis par R. K. H.

Finances News Hebdo : Expliquez- nous votre parcours. Comment vous est venue l’envie de peindre ? Comment avez-vous commencé ? Quel a été votre déclic ? Khadija El Hattab : L’art, dans son sens le plus étendu, a toujours fait partie de ma vie en tant qu’amatrice et passionnée de tout ce qui est beau, et ce depuis mon plus jeune âge. Je prenais beaucoup de plaisir à écouter de la musique, regarder des films, dessiner, faire du théâtre, lire, écrire… Je considérais cette passion comme une atti- tude normale, comme faire du sport pour certains, chanter pour d’autres... Mais à aucun moment comme un projet de carrière artistique ou une orientation que je dévoi- lerai un jour au public. Ce n’est qu’en 2018 que j’ai eu le déclic. Si l’on m’avait posé la question avant cette date sur ce virage, j’aurais répondu sans hésitation jamais. En 2018, suite à une fracture de la malléole externe de mon pied ayant engendré une limitation de mes capacités à me déplacer, ça m’a donné à réfléchir, à réorganiser mes priorités et à pousser ma volonté de m’engager dans une activité à impact social et sociétal. En partant de là et sans réfléchir, je me suis dit pourquoi ne pas utiliser la peinture comme moyen pour véhiculer ma vision des choses et contribuer (même) dans une dimension infime à l’évolution de ce Maroc tant adoré. Je pense sincèrement que mon cas n’est pas un cas isolé. Dans chacun de nous, il y a une partie de l’artiste et qui peut se révéler à n’importe quel moment, à n’importe quel âge. Parfois, il suffit d’un déclic pour que la passion se traduise en un véritable projet. Chacun de nous dispose d’une flamme artistique en soi, dans sa façon de choisir les couleurs, de s’habiller, d’harmoniser

La force de la peinture,

c’est sa capa- cité à traduire tout ça : les émotions, les visions, la connexion avec soi- même, avec l’environne- ment, avec ceux qui nous entourent.

les tons, de ranger, de trier… une partie de l’artiste est innée. C’est ainsi que mon aventure a commencé sous l’encouragement de ma famille, de mes amis, de mes collègues et surtout de mon management qui a beaucoup boosté ma volonté à continuer dans cette voie. J’ai démarré par des expositions dans des cercles restreints, ensuite les cercles se sont élargis petit à petit. J’ai aussi côtoyé les amateurs de l’art, les galeristes et les spécialistes de l’art qui ont trouvé que mon travail dégageait quelque chose d’intéres- sant, ce qui m’a beaucoup encouragé à avancer et à établir ma feuille de route. F.N.H. : Qu’est-ce qui vous attire dans la peinture ? Pourquoi créez- vous ? K. E. H. : Je suis convaincue que tout ce

qui nous entoure est constitué d’un jeu de formes, de matières, de couleurs qui constitue un ensemble harmonieux, avec des interactions et des échanges en parfait équilibre. La force de la peinture, c’est sa capacité à traduire tout ça : les émotions, les visions, la connexion avec soi-même, avec l’environnement, avec ceux qui nous entourent. C’est là où j’aimerai orienter mon art. Je suis quelqu’un qui est porté par les actions à portée humaine, sociale et socié- tale, développement durable, et j’ai une liai- son étroite avec mon environnement. J’ai aussi la conviction que l’on ne peut réussir qu’en avançant ensemble et qu’en mettant la main dans la main. C’est pourquoi toutes mes toiles ont un fil conducteur commun, qui est l’être humain. La peinture est un bon transmetteur de toutes ces valeurs et un moyen de réin-

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