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ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 20 MARS 2025

vers le nord de Casablanca», souligne Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau. S’exprimant récemment lors du Conseil d’administration de l’Agence du bassin hydraulique de Sebou, il a noté que «pour renforcer ses capacités en matière de stockage d’eau et réduire le déficit hydrique dans certaines régions, comme c’est le cas du bassin de Sebou qui a connu une baisse hydrique de 23% par rapport à la nor- male, le Maroc a lancé un vaste programme pour renforcer ses infrastructures sur le plan hydrique». En effet, le Royaume ambi- tionne de construire de nou- veaux barrages afin de stoc- ker le maximum d’eau dans les régions à forte pluviométrie pour transférer cet apport par la suite vers les régions qui sont dans le besoin. Ainsi, le pro- gramme prévoit la création de nouveaux canaux pour ache- miner l’eau du barrage M’dez dans la province de Sefrou vers le bassin de Sebou. Il comporte également la construction du barrage de Sidi Abbou, d’une capacité de 200 millions de m 3 , et celui de Ratba, d’une capaci- té de près de 1,9 milliard de m 3 dans la province de Taounate. «Devenue structurelle, la séche- resse nous impose de renforcer les réserves en eau. Les der- nières pluies ont montré qu’une grande quantité des apports en eau est déversée dans la mer, alors qu’il est vital de les récol- ter, les stocker pour les déployer ultérieurement et réduire ainsi le stress hydrique. Les régions du nord sont connues pour leur forte pluviométrie qui peut atteindre par endroit 800 mm, au moment où la moyenne nationale ne dépasse pas les 350 mm. Il est donc essentiel de profiter de cette situation et renforcer les infrastructures de base dans cette zone, que ce soit des barrages, des digues ou des canalisations pour mieux étendre les ressources hydriques nationales », affirme Hicham Abounouh, ingénieur hydraulicien. ◆

 Une bonne partie des eaux de surface se perd dans les mers.

Autoroutes de l’eau Le programme de transfert d’eau du Nord vers le Sud du Royaume se poursuit Le Maroc capitalise sur cette option pour réduire son stress hydrique. Un ensemble de nouveaux barrages, de canalisations et de digues sont en construction pour assurer une solidarité interrégionale en matière d’apport en eau.

L

Par C. Jaidani

e Maroc est impacté par six années consécutives de sécheresse. Heureusement, les pluies salvatrices de ces derniers jours sont tombées à point nommé pour redonner de l’espoir et améliorer la situation hydrique nationale, puisque les réserves en eau des barrages frôlent, au 18 mars 2025, les 6 milliards de m 3 , soit un taux de remplissage de près de 36%. Et tout laisse croire que les 40% vont être atteints, ce qui permettra une bonne visibilité pour les périmètres irrigués, de renforcer les disponibilités en eau potable et d’approvision- ner des nappes phréatiques.

Malgré cette amélioration, il existe néanmoins une nette différence entre les différents bassins hydrauliques. Certains présentent un état favorable, comme ceux du Loukkos ou Sebou, d’autres un état moyen, comme Bourgegreg, Souss, Tafilalt. Alors que d’autres sont dans un état critique, comme Oum Rabii. Force est de reconnaitre que l’interconnexion entre Sebou et Bouregreg a permis de sauver la situation, particulièrement en matière d’approvisionnement en eau potable. Le barrage Sidi Mohammed Benabdellah, sur Bouregreg, alimente une population de plus de 5 mil- lions d’habitants répartis entre Casablanca, Rabat et d’autres agglomérations dans cette zone. L’option d’encourager les autoroutes de l’eau entre les bassins excédentaires et ceux

déficitaires commence donc à porter ses fruits. Il est ainsi question de généraliser des projets de ce genre à travers tout le territoire national pour mieux répartir les ressources hydriques. «7% du territoire national s’ad- jugent 53% des précipitations. Il est primordial d’encourager les transferts d’eau entre les régions. C’est une orientation structurelle qui a montré sa pertinence. L’interconnexion entre Sebou et Bouregreg a permis d’assurer un trans- fert de plus de 610 millions de m 3 du Nord vers le Sud du Royaume. Une année après son lancement, le projet a per- mis d’atténuer la pression sur les besoins en eau et d’éviter des coupures pour des zones à forte concentration démogra- phique et économique. Il s’agit de la zone s’étendant de Rabat

7% du territoire national s’adjugent 53% des précipitations, d’où l’urgence d‘encourager les transferts d’eau entre les régions.

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