FNH N° 1189 ok-1

DEVELOPPEMENT DURABLE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 20 MARS 2025

Réchauffement climatique

tale de ce mécanisme est la capacité à mesurer et déclarer les émissions par produit. «Il est impératif de doter le Maroc d'un système MRV (Monitoring, Reporting, Verification) industriel robuste d'ici fin 2025, pour le tester en début 2026 en phase transitoire», affirme Ali Amrani. Il insiste aussi sur le rôle central de l’in- frastructure énergétique dans la décar- bonation. En effet, pour réduire le conte- nu carbone des exportations, il faut verdir l'électricité et la chaleur utilisées par l'industrie. Les industries lourdes marocaines doivent investir dans les meilleures technologies disponibles pour réduire leur intensité carbone. Amrani souligne également l’importance d’investir dans un transport décarboné, car une partie de l'empreinte carbone des exportations vient du transport, notamment l’acheminement des pro- duits vers les ports. Enfin, il plaide pour un cadre institutionnel renforcé afin de piloter cette transition. «Il s'agit de coordonner efficacement les minis- tères concernés – Industrie, Énergie, Environnement, Finances – via une task- force ‘CBAM 2026’ rattachée au chef du gouvernement» , suggère-t-il. Un besoin de financement colossal Si le coût de l’inaction est estimé à plus d’un milliard de dollars annuels en taxes MACF, les investissements nécessaires pour la transition restent considérables. Pour notre expert, leur financement repose sur plusieurs sources : émissions d’obligations vertes à hauteur de 2,5 mil- liards de dollars, soutien financier de la Banque européenne d’investissement et de la Banque mondiale avec 3 milliards de dollars, investissements privés de 4 à 5 milliards de dollars et subventions climatiques européennes évaluées à 1,5 milliard de dollars. «Les projections indiquent que ces efforts pourraient per- mettre d’économiser jusqu’à 15 milliards de dollars en taxes MACF évitées d’ici 2030, tout en stimulant la création de 300.000 emplois verts et une croissance annuelle du PIB de 3%» , conclut Amrani. En anticipant les exigences du MACF, le Maroc pourrait transformer ce défi en une opportunité stratégique. Cette transition énergétique et écologique, bien que coûteuse, est essentielle pour assurer la pérennité et la croissance des industries marocaines face aux nou- velles exigences du marché européen. ◆

Montée rapide des océans en 2024

E ntre records climatiques et menaces pour les zones côtières, l’année 2024 a marqué une accé- lération inquiétante de l’élévation du niveau des mers. Selon une étude de la NASA publiée le 13 mars 2025, la hausse des océans a dépassé les prévisions scienti- fiques, atteignant 0,59 cm au lieu des 0,43 cm estimés. «L’océan continue de monter, et cette montée est de plus en plus rapide» , avertit Josh Willis, chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la NASA. En seu- lement trois décennies, le niveau moyen des mers a progressé de 10 cm, un phénomène qui ne montre aucun signe de ralentis- sement. Si la fonte des glaciers et des calottes polaires a longtemps été le principal moteur de cette hausse, la situation a changé en 2024. Désormais, la dilatation thermique des océans - due au réchauffement des eaux - est devenue la cause dominante. Une conséquence directe des températures record enregis- trées cette année-là, la plus chaude depuis le début des rele- vés en 1850. La montée des eaux n’est plus une menace lointaine. Cette accélération pose des défis considérables notamment la submersion des infrastructures, les érosions accrues et les dépla- cements forcés. Sans actions rapides pour limiter le réchauffe- ment climatique, ces tendances risquent de s’aggraver, avec des répercussions irréversibles pour des millions de personnes à tra- vers le monde. ◆

600 millions de m 3 d’apports en eau grâce aux récentes pluies Barrages de Sebou

L es barrages relevant de la zone d’action de l’Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS) ont reçu près de 600 mil- lions de m 3 suite aux récentes précipitations enregistrées au niveau de cette zone, a affir- mé, lundi à Fès, le directeur de l’ABHS, Khalid El Ghomari. Dans une déclaration à la presse, en marge des travaux du Conseil d’administration de l’Agence au titre de l’année 2024, présidé par Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau, El Ghomari a fait état d’un taux remplissage de ces barrages de 44%, avec des retenues atteignant près de 2,7 milliards de m 3 . Ce chiffre représente 45% des retenues de l’ensemble des barrages au niveau national, a-t-il précisé, ajoutant que le barrage Al Wahda, une infras- tructure hydraulique importante de la région, affiche un taux de remplissage s’élevant à 50%,

soit 1,6 milliard de m 3 . EL Ghomari a mis l’accent sur les efforts déployés par le minis- tère pour améliorer la qualité de l’eau au niveau du Bassin et lut- ter contre toutes les formes de pollution, notant que 1,3 million de m 3 sont transférés chaque jour du bassin de Sebou à celui de Bouregreg pour alimenter Rabat, Casablanca et les villes voisines en eau potable. Le responsable a fait savoir que cinq barrages sont en cours de réalisation au niveau du bassin pour un investissement total de 10 MMDH. Ces projets devront permettre, une fois achevés, d’augmenter la capacité de stockage global de l’ensemble des ouvrages du bassin à 8,14 milliards de m 3 au lieu de 6,1 milliards de m 3 , en hausse de plus de 2 milliards de m 3 , selon des données rendues publiques à cette occasion. Le bassin du Sebou compte 11 grands bar- rages et 51 petits barrages et lacs collinaires. ◆

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