SANTÉ
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 20 MARS 2025
sur les facteurs de risque tels que le diabète, l'hypertension arté- rielle et l'obésité, ainsi que sur les symptômes précoces des mala- dies rénales. • La mise en place de programmes de dépistage gratuits et systé- matiques pour les populations à risque dans les centres de santé. • La sensibilisation sur l'impor- tance d'une alimentation équili- brée, de la réduction de la consom- mation de sel, de l’arrêt du tabac, d'une hydratation adéquate et du maintien d'un poids santé pour prévenir les maladies rénales. • Améliorer l'accès aux consul- tations néphrologiques et aux examens complémentaires pour un diagnostic précis et une prise en charge adaptée des maladies rénales. En adoptant ces mesures, le Maroc pourra améliorer le dépistage et le diagnostic précoce des maladies rénales, contribuant ainsi à réduire le nombre de patients nécessitant une dialyse et à améliorer la qua- lité de vie des personnes à risque. F. N. H. : Le don d’organes, notamment le don de reins, peut-il être une solution effi- cace face à la progression des maladies rénales ? Quels sont les freins et les leviers pour encourager cette pra- tique dans le Royaume ? Pr A. B. : La transplantation rénale est une solution efficace pour trai- ter l'insuffisance rénale chronique terminale, permettant aux patients de retrouver une qualité de vie proche de la normale. De nom- breux obstacles freinent l’essor de cette thérapeutique. On peut en citer le manque de sensibilisation et de culture du don, en raison d’une prise de conscience col- lective insuffisante, des obstacles culturels et religieux liés à un défi- cit d’informations fiables, ainsi que la non-implication des médecins. Nombreuses sont les actions pour encourager le don et la transplan- tation de rein. Nous les avons résu- mées sous forme de recommanda- tions lors de la journée «Réflexion collective pour une vraie relance du don et de la transplantation d'organes au Maroc». Parmi elles, le renforcement de la sensibilisa- tion pour instaurer la culture du
Le mois de Ramadan pose des défis particuliers pour les patients atteints de maladies rénales.
don dès le plus jeune âge, l’orga- nisation de campagnes d’informa- tion et de sensibilisation au don et à la transplantation d’organes avec la participation de toutes les com- posantes de la société. Il est aussi nécessaire d’intégrer des modules spécifiques sur le sujet dans les programmes de formation médi- cale continue pour améliorer les connaissances médicales et les aider à promouvoir ce traitement auprès des patients. Les amende- ments du cadre juridique peuvent inclure un registre de refus rem- plaçant le registre d’acceptation et la création de pole de greffe multi- disciplinaire. En mettant en œuvre une politique de promotion du don et de la transplantation d’organes, le Maroc pourrait permettre aux Marocains d’espérer être greffés en cas de besoin et leur offrir une meilleure qualité de vie. F. N. H. : Quel rôle les avan- cées technologiques et le numérique peuvent-ils jouer pour améliorer la prise en charge des patients atteints de maladies rénales ? Pr A. B. : Les progrès technolo- giques et le numérique offrent des opportunités majeures pour opti- miser la prévention, le dépistage, le suivi et le traitement des maladies rénales. L’intelligence artificielle et le big data permettent d’analy- ser de grandes quantités de don- nées médicales pour identifier les patients à risque et détecter pré- cocement les signes d’insuffisance rénale. Grâce aux données des dossiers médicaux électroniques, des outils d’aide à la décision cli- nique peuvent alerter les médecins
sur des anomalies rénales avant même l’apparition des symp- tômes. L’IA améliore également l’interprétation des échographies et des scanners rénaux, facilitant ainsi le diagnostic précoce des maladies rénales. La télémédecine permet aux patients vivant dans des zones éloignées d’avoir un suivi néphrologique sans se dépla- cer et des objets médicaux intelli- gents (tensiomètres, glucomètres, capteurs urinaires) peuvent trans- mettre en temps réel des don- nées aux médecins, assurant un suivi continu de l’état rénal du patient. L’intégration de l’IA dans le domaine de la néphrologie offre des solutions précieuses pour améliorer le dépistage, optimiser le suivi des patients et moderniser les traitements. Cependant, leur mise en place au Maroc nécessi- tera des investissements en infras- tructures, une formation adaptée des professionnels de santé et une régulation efficace pour garantir l’accessibilité et la sécurité des données médicales. F. N. H. : En ce mois de Ramadan, quels sont les enjeux pour les patients atteints de maladies rénales, et quelles précautions doivent-ils prendre pour pré- server leur santé tout en respectant le jeûne ? Pr A. B. : Le mois de Ramadan
pose des défis particuliers pour les patients atteints de maladies rénales, notamment en raison des changements alimentaires, de l'hydratation réduite et du jeûne prolongé. Ces facteurs peuvent aggraver une insuffisance rénale sous-jacente, augmenter le risque de déshydratation et perturber l’équilibre des électrolytes. Dans tous les cas et avant de jeûner, chaque patient doit consulter son médecin pour évaluer sa situa- tion et éviter toute complication rénale. Les patients diabétiques ou hypertendus sous traitement rénal doivent ajuster leur médica- tion pour éviter les complications et certains médicaments (diuré- tiques, hypotenseurs, immuno- suppresseurs après une greffe rénale) nécessitent une révision des horaires et des doses. Les patients qui peuvent jeûner sous contrôle médical, sont ceux avec une pathologie rénale dite stable, insuffisance rénale légère à modérée, si leur médecin le per- met. D’autres patients à risque doivent éviter le jeûne, notamment ceux avec une insuffisance rénale avancée (stade 4 ou 5), ou encore ceux sous dialyse ou récemment transplantés. Les précautions à prendre en cas de jeune sont, tout d’abord, s’hy- drater durant la nuit 1,5 à 2 litres d’eau en fractionnant les prises, privilégier les aliments riches en eau, réduire le sel et le sucre et éviter les aliments salés et trans- formés. L’adaptation et le suivi médical personnalisé en concer- tation avec le médecin permettent d’ajuster les horaires et les doses des traitements. ◆
Les amendements du cadre juridique peuvent inclure un registre de refus remplaçant le registre d’acceptation et la création de pole de greffe multidisciplinaire.
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