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part déviées vers l’extérieur en tant qu’agression, pour une grande part elles continuent certainement leur travail interne sans obstacles » ajoute que « plus un homme contrôle son agressivité, plus intense la propension à l'agressivité de son idéal sera contre le Moi ». Le Moi est une organisation, qui aspire à la synthèse, un ‘pacificateur’ conciliateur des tendances conflictuelles entre le Ça et le Surmoi et un ‘ambassadeur’ qui aspire au compromis entre les trois agences/systèmes psychiques que sont le Ça le Moi et le Surmoi, et le monde externe. Le développement complet des conflits inter-systémiques de l'inconscient entre les trois systèmes/structures de l'esprit, le Ça, le Moi et le Surmoi, et la seconde théorie de l'angoisse, est survenu trois ans après, dans son texte « Inhibitions, Symptoms and Anxiety » (Freud, 1926). (« Inhibition, symptôme et angoisse »). C'est là que le siège de l'angoisse est localisé dans le Moi. L'angoisse est désormais considérée motrice des défenses , et non leur conséquence. Le signal d’angoisse est une angoisse traumatique archaïque rudimentaire déformée qui sert à signaler les dangers liés à la perte de l'objet, la perte de l'amour de l'objet, la castration et la perte de l'assentiment intérieur/l'amour du surmoi. Les mécanismes de défense activés par l'angoisse sont désormais localisés résolument dans le Moi inconscient. Ses écrits sur les mécanismes de défense ont continué leur expansion dans « Le fétichisme » (1927e), où Freud a décrit la notion de ‘ désaveu ’, la croyance inconsciente qui consiste simultanément en un savoir et non-savoir (p.154). Dans « Splitting of the Ego in the Process of Defense » (1940e) (« Le clivage du moi dans le processus de défense »), Freud a développé, à partir du mécanisme du désaveu, la notion de clivage inconscient du Moi qui agit au détriment de sa fonction synthétique. Freud a systématiquement continué la remise en cause de ses premières idées antérieures, dans ce nouveau contexte : Une démonstration exemplaire de cette continuité entre les premières et les dernières étapes de la construction de sa théorie, dans « Constructions in Analysis » (1937d) (« Constructions dans l'analyse »), explicite le retour de Freud sur la question de l’investissement de l’objet en chose au niveau de l'inconscient, une hypothèse déjà émise en 1895. Dans Studies on Hysteria, ( Études sur l'hystérie ), Freud avance que les patients hystériques souffrent de réminiscences, qui sont en quelque sorte des ‘ corps étrangers ’. En 1937, cette thèse est remise en cause lorsqu'il observe que lorsqu'il proposa une construction à un patient, celui-ci réagit par une remémoration ‘ ultra-claire’ une Sachbesetzung der Objekt . Freud interprète ces remémorations comme des hallucinations qui reproduisent des expériences psychiques depuis la petite enfance, initialement oubliées, puis récupérées en ces remémorations ‘ ultra-claires ’. Les remémorations ‘ ultra-claires ’ révèlent une manifestation de l'inconscient, sous la forme de ‘présence’ sans médiation, d’un retour/ regain perceptuel- sensoriel d’une ‘pensée’/fantasme rudimentaire non verbalisé ou refoulé. Un autre exemple des premières idées revisitées dans un nouveau contexte est illustré dans « Moses and Monotheism » (Freud, 1939). (« Moïse et le monothéisme ») Dans cet ouvrage, Freud décrit le destin de l'inconscient, de la mémoration et du refoulement sous une perspective socio-historique ainsi : « Alors que Moïse apporta au peuple l'idée du dieu unique, elle n'était rien de nouveau mais signifiait au contraire la réanimation d'un évènement issu des
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