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La psychologie du Moi a connu des changements que les théoriciens ont apportés en insistant sur les découvertes cliniques pour soutenir le postulat métapsychologique. Cette évolution s'est construite par les apports de quelques membres du groupe initial, (e.g. Mahler, Jacobson) ainsi qu'une nouvelle génération d'intellectuels (e.g. Beres, 1962 ; Arlow & Brenner, 1964 ; Kanzer, 1971 ; Rangell, 1952 ; Wangh, 1959). Cette nouvelle ère a été marquée par la monographie d’Arlow and Brenner (1964), dans laquelle ils ont décliné la perspective métapsychologique sous le point de vue structurel. Ce changement a permis l'ouverture d'une nouvelle porte sur de nouvelles réflexions concernant l'inconscient, dont celles des nouveaux intégrationalistes qu'étaient Kernberg (1966), Kohut (1971), et Rangell (1969b). L'approche psychologique du Moi traditionnelle est devenue maintenant le modèle structurel, une approche au départ acceptée par une majorité d'analystes en Amérique du Nord jusque dans les années 1970. L'un des principaux changements apportés dans le zeitgeist de cette pensée est provenu des réactions émises alors contre l'orientation métapsychologique. Influencée par la méthodologie de ‘l'opérationalisme’ (focalisation sur les opérations concrètes), l'accent anti- métapsychologique s'est premièrement développé dans les travaux des théoriciens interpersonnels/culturels, HS Sullivan (1953), Horney (1941) et Fromm (1941), qui ont souvent utilisé le concept de manière sélective uniquement dans le sens du terme descriptif secondaire, plutôt que de le considérer en un aspect majeur de la vie psychique. Cependant, même selon leurs formulations, ces parties de soi ‘aliénées’, ‘mauvaises’, ‘non-moi’ devaient rester en dehors de la conscience, et plantées profondément dans l'inconscient ‘immuablement privé’. Bien que non spécifique, cette approche a contribué directement et indirectement aux conceptualisations psychanalytiques, ainsi qu'au travail dynamique effectué sur les pathologies critiques, les conceptualisations sur le développement dans la petite enfance, et a permis d'approfondir la compréhension des transactions inconscientes dans le domaine transféro- contretransférentiel. Le prochain défi responsable d'avoir influencé les conceptualisations sur l'inconscient venait du point de vue métapsychologique lui-même. Ceux qui y ont contribué étaient Merton Gill, qui avait renoncé à la perspective topographique (1963) puis le reste de la métapsychologie (1976 ; 1994) ; et George Klein (1976). Ils ont éventuellement délimité deux théories psychanalytiques : (1) Une théorie clinique sur la base de l'observation empirique incontestable ; et (2) une théorie spéculative abstraite. Roy Schafer (1976) proposa un langage de l'action qui tenterait d'expliquer les phénomènes psychologiques par des formulations dynamiques composées de verbes et d'adverbes et non pas de noms et d'adjectifs. De plus, Shafer recommande l'usage de la langue pour y inclure les forces motivationnelles (forces motrices ?) et leurs actions en conséquence, selon des séquences d'actions. C'était encore un autre clin d'œil à l' intersubjectivité. Plus tard, Kohut (1977) et Gedo (1979) ont fait partie des anti-métapsychologues. Gedo répudia la métapsychologie parce qu'elle avait perdu la vision de la ‘personne’ dans sa qualité ‘d'agent’, et proposa un modèle du Moi en relation à ses objets pour y pallier. De nouveaux groupes se sont développés pour y inclure des praticiens de la psychologie du Moi interpersonnelle et de la perspective relationnelle (Gerson, 2004 ; Hatcher, 1990). Leur point de focalisation clinique était interpersonnel à l'exception de Thomas Ogden
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